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- geologie|chaleur interne de la Terre|JJ Chevallier
LA CHALEUR INTERNE DE LA TERRE Publication qui fait suite à une question posée par un internaute : Est-ce-que la chaleur interne de la Terre participe au réchauffement de la planète ? La réponse est ni OUI, ni NON ! (je ne suis pas normand) Elle participe pour un quantité infime et négligeable, soit moins de 0,01% ! Qu’est-ce que le bilan radiatif de la Terre ? La réponse de Robert Kandel diplômé de l’université de Harvard, directeur de recherche honoraire au CNRS (Laboratoire de météorologie dynamique) et de Serge Planton ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts à la retraite. Il a exercé pendant une vingtaine d’années la responsabilité du groupe de recherche climatique au Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM, Météo-France /CNRS). Les lois de conservation de masse et d’énergie s’appliquent à la planète Terre comme à tout système physique. Pour la Terre, la quasi-totalité des échanges d’énergie avec son environnement cosmique est constituée par des échanges radiatifs : rayonnement reçu du Soleil (dans les domaines de longueurs d’onde de la lumière visible, de l’infrarouge proche et de l’ultraviolet) et rayonnement thermique émis par la Terre (dans l’infrarouge moyen). Le bilan radiatif de la Terre peut se comprendre comme un bilan global d’énergie, proche de zéro puisque la planète n’est pas très loin de l’équilibre. Le bilan des gains et des pertes d’énergie s’écrit : Bilan global net = rayonnement solaire absorbé + production interne de chaleur – rayonnement infrarouge thermique émis vers l’espace Il faut aussi noter que la production de chaleur par radioactivité naturelle à l’intérieur de la Terre est très faible (environ 0,1 watt par mètre carré) par comparaison avec les flux radiatifs absorbés ou émis par la planète (239 W • m–2). Quant à la production d’énergie non renouvelable par les activités humaines, elle est négligeable, même si elle produit des îlots de chaleur dans les grandes villes. Bilan radiatif de la Terre, par Robert Kandel, Serge Planton | Le climat en questions (climat-en-questions.fr) Pour bien comprendre étudions ce qu'est la chaleur interne de la planète. Il y a quelques milliers d’années déjà, en creusant des mines l’Homme s’est aperçu qu’avec la profondeur la température augmentait. A partir de cette constatation des bienpensants en déduisirent que les enfers se trouvaient au centre de la Terre et que les démons en sortaient par la bouche des volcans à travers le feu et le soufre qui devint par conséquent une matière démoniaque issue du souffle des démons. On en déduisit aussi que la croute était une couche de roche et de terre flottant sur la lave que l’on appela plus tard magma. En raccourci, une boule de magma liquide recouverte d’une fine couche solide. Ce qui se révelera faux car la croûte ne flotte pas sur un manteau liquide mais visqueux. (Viscosité presque dure, 100 000 000 000 000 000 000 Pa.s alors que l'huile de table est de 1 Pa.s.) La Terre chauffe. On sait que la température intérieure augmente de 30°C par 100 mètres quand on s’enfonce dans la croûte terrestre. À 30 km de profondeur, elle atteint 900 degrés ; en son centre, on l’estime entre 5 et 6 000 ℃. Les éruptions volcaniques, les sources chaudes, et les geysers, sont les signes d’une chaleur interne. Je ne reviendrais pas sur ce que j’ai publié sur la page structure de la Terre mais je vais développer la réponse à la question : « D’où vient cette chaleur interne ? » Elle a plusieurs origines qui ont été découverte à des époques différentes au long des progrès de la science. 1 - L’énergie cinétique primitive accumulée lors de la formation du système solaire et de la Terre. Il y a 4,543 milliards d’années, lors de sa formation, la terre n’était qu’un vague nuage de gaz, de poussières et de débris cosmiques qui se sont " accrétionnés " (agglomérés) durant environ 100 000 ans, sous l’effet de la gravitation. Ce qui provoquât une très forte énergie cinétique. La chaleur dégagée a façonné des blocs visqueux d’éléments en fusion, qui sous la gravité vont former une sphère, un planétoïde grossissant dans lequel les éléments chimiques vont se différencier, les plus lourds migrants vers le centre. La planète ainsi formée après avoir reçue une importante quantité de matière supplémentaire lors de la collision avec le planétoïde Théia, va se refroidir lentement en surface en perdant de la chaleur mais la croûte ainsi formée va ralentir le refroidissement interne et jusqu’à notre époque actuelle une très importante quantité de chaleur résiduelle demeure donc encore présente se dissipant très lentement. 2 – La cristallisation des éléments lourds du noyau. Le noyau terrestre est composé principalement de fer (79%), il se divise en deux parties concentriques, noyau externe, l’enveloppe, qui est liquide et le noyau interne ou graine, solide, qui lui, est composé de fer et nickel. Le refroidissement global de la Terre provoque la cristallisation du métal liquide qui l’entoure, sur la surface du noyau interne, cette cristallisation est exothermique, elle dégage de la chaleur, qui va cristalliser le métal liquide du noyau externe sur la surface de la graine, cette chaleur va entretenir les mouvements de convection thermiques. L'énergie dégagée par la lente cristallisation du métal sur la graine, fournit une puissance estimée à 1 TW. Cette cristallisation fait grossir la graine à une vitesse très faible de l’ordre de 0.3 à 0.03 millimètres par an, ce qui rassurera les pessimistes. [Morphologie de l’interface grain-noyau liquide, Renaud Deguen .] 3 – L’énergie gravitationnelle. Le noyau externe est donc composé de fer et de nickel qui s’enfoncent par gravité vers le centre, mais il y a aussi d’autres éléments plus léger comme le silicium, le soufre, l’oxygène etc. qui vont être expulsés en raison de leur différence de densité, et donc remonter. Ces mouvements vont entrainer la convection gravitationnelle, d’où la remonté de la chaleur. L'énergie dégagée par la gravitation, fournit une puissance estimée à 1 TW. Le mouvement de convection thermique dans le noyau supérieur se transmettra par la suite au manteau inférieur. 4 – La radioactivité due à la désintégration de radio-isotopes. Au moins 50% de l’énergie interne de la terre provient de la désintégration d’éléments radioactifs à période longue tels que l’uranium, le thorium ou le potassium. Concernant la radioactivité globale de la terre, on peut dire qu’elle représente environ 76% de l’énergie interne. Dans le manteau, l’uranium, 238U se décompose en plomb, 206Pb, et l’uranium 235U en plomb 207Pb, avec des périodes respectives de 4.5Ga et 0.71Ga. Quant au thorium, 232K, il se transforme en plomb 208Pb alors que le potassium, 40K, devient du carbone, 40Ca ou parfois en argon 40Ar. Ainsi, pour résumer on peut dire que quatre éléments principaux sont responsables du dégagement de chaleur par radioactivité à savoir l’uranium 235 et 238, le potassium 40 et le thorium 232. Cliquer pour agrandir Et avec le temps, que se passe t-il ? Plus le temps passe, moins il reste d’éléments radioactifs dans la Terre, car ceux-ci se décomposent au fur et à mesure que la planète vieillit. Sur le schéma ci-dessous, on voit bien que par rapport à ses débuts, il y a 4,5 Ga, le nombre d’éléments responsables du dégagement de chaleur par radioactivité a diminué, et plus la durée de vie d’un élément est courte, plus celui-ci disparait rapidement : c’est le cas par exemple de l’Uranium 235 qui est aujourd’hui responsable d’une plus petite part de la chaleur dégagée par rapport à l’uranium 238, alors qu’il y a 4 Ga, cela était l’inverse. En effet, la période (anciennement 1/2 vie, voir le lexique en fin d'article) de l’Uranium 235 n’est que de 700 Ma, alors que celle de l’uranium 238 est de 4.5 Ga, donc se dernier met plus de temps à se désintégrer. Pour le thorium dont la période est de 14,05 milliards d'années sa puissance thermique survivra à notre planète, qui disparaîtra quand notre soleil deviendra un géante rouge, dans 5 Ga. Lexique : La "Période" (trop) souvent appelée demi-vie. Par définition, c'est le temps qu'il faut pour que la moitié de l'isotope instable soit décomposé en sous-produits. Après une période, une moitié de l'élément instable a été décomposée, après une seconde période il ne restera que le quart, après la troisième période, il reste un huitième et ainsi de suite selon une décroissance exponentielle qui suit les puissances inverses de 2. Dix périodes, réduisent l'élément à moins du millième, très exactement à 1/1024. Le terme demi-vie est à éviter il tend à imaginer qu'après 2 demi-vies il ne restera plus rien. La période de l'uranium 238 est de 4,5 Ga (milliard d'années), celle du radium 226 =1 600 année, le cobalt 60= 5 ans, l'iode 131=8 jours, on voit ici que tous les éléments instables ont des périodes extrêmement variables. La répartition du flux géothermique à la surface du globe est inégale.
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Deux nouveaux minéraux ont été découverts par une équipe de chercheurs canadiens sur l’échantillon d’une météorite de quinze tonnes, deux mètres, tombée il y a très longtemps, exhumée en 2020 en Afrique de l’ouest, en Somalie. Ils ont été baptisés Elaliite et Elkinstantonite. La météorite entière, elle, est désormais introuvable car elle aurait été vendue en Chine. L’Elaliite et l’Elkinstantonite : voilà le nom de deux nouveaux minéraux trouvés sur un morceau d’une météorite, déterrée en 2020 à El Ali, en Somalie. (article dans The Guardian), repris par BFMTV mardi 29 novembre 2022, ce sont des scientifiques de l’université d’Alberta, au Canada, qui sont à l’origine de cette découverte. Un professeur du département des sciences de la terre et de l’atmosphère était chargé d’analyser un morceau d’environ 70 grammes extrait de cette météorite. Intrigué par sa composition, il a demandé au responsable du département laboratoire d’y jeter un œil. « Dès le premier jour des analyses, il m’a dit que nous avions au moins deux nouveaux minéraux là-dedans », a déclaré le professeur Chris Herd. « C’était phénoménal. La plupart du temps, il faut bien plus de travail et de recherche pour affirmer qu’il y a un nouveau minéral. » Désormais, les chercheurs souhaitent analyser la roche extraterrestre de manière plus approfondie, mais la météorite – large de plus 2 mètres - est malheureusement introuvable. Elle aurait été vendue et exportée en Chine. « Jamais je n’aurais pu imaginer que je serais un jour impliqué dans la description de nouveaux minéraux en étudiant simplement sur un morceau de météorite », s’est ému le professeur de l’université d’Alberta. Il explique que les minéraux ont été nommés Elaliite et Elkinstantonite : la première en référence au lieu El Ali et la deuxième pour rendre hommage à une chercheuse de la Nasa, Lindy Elkins-Tanton. « C’était phénoménal » SOURCES Ouest France The Guardian Collection de météorites de l'Université d'Alberta The Meteorological Society La météorite El Ali 4°17,281'N, 44°53,893'E Hiiraan, Somalie Trouvaille: septembre 2020 Classification : Météorite de fer (complexe IAB) Histoire : (Global Resources, Ltd., C. Herd, UAb) La roche était couchée sur le sol dans une vallée calcaire riche en eaux souterraines, avec des bosquets de végétation sur lesquels les chameaux se nourrissent. Le rocher était connu par les découvreurs sur le terrain sous le nom de « Nightfall ». Les éleveurs locaux près d’El Ali rapportent qu’ils connaissaient ce rocher depuis plus de 5 à 7 générations, célébré par le culte Saar, les chansons, les danses et les poèmes somaliens. Il n’y avait pas d’autres débris dans les environs. Il était partiellement immergé dans le sable mais avait l’air différent des rochers que les chercheurs avaient l’habitude de voir dans la région. La curiosité des prospecteurs a été éveillée lorsqu’ils ont frappé le rocher avec un marteau. Avec une masse et un burin à froid, ils ont laborieusement prélevé un échantillon de 90 g in situ et l’ont envoyé à Nairobi, au Kenya, pour analyse XRF. Cela a révélé des pourcentages : Fer, Fe, 44,28, Nickel, Ni, 44,97, Magnésium, Mg, 5,54, Cobalt, Co, 1,80 Aluminium, Al, 1,40, (sur une surface vraisemblablement altérée). L’échantillon a ensuite été divisé : un seul morceau de ~70 g a été divisé, dont 19,23 g envoyés à N.Gessleret et 54,3 g plus un de 15,0 g envoyés à C. Herd, pour caractérisation, ce dernier aidé par Abdirashid Mohamed (Minnesota, USA). La pierre a ensuite été déplacée pour être conservée. (N.Gessler, Duke): Le spécimen de 19,23 g a été reçu le 6 janvier 2021, avec 6 photographies et 2 vidéos. Le spécimen a été poli et gravé à l’acide, révélant les figures de Widmanstaetten. Les analyses XRF ont été obtenues auprès de SA Recycling, Los Angeles. L’échantillon a ensuite été coupé, avec une tranche de 7,76 g envoyée à UCLA et une tranche de 9,00 g (plus 2,53 g de boue de coupe) envoyée à T. Jull, UAz, pour caractérisation. Un échantillon plus important de 1 à 2 kg a ensuite été détaché par les chercheurs à l’aide d’une meuleuse d’angle après l’arrivée de la pierre à Mogadiscio pour y être stockée. Des documents supplémentaires, comprenant 4 photos et 3 vidéos, de la météorite in situ, ont été fournis par Omar Abdishakur, directeur de la communication et du marketing, Kureym Mining and Rock Co. (Abdulkadir Abiikar Hussein, Almaas U). La petite ville appelée El Ali (Ceel Cali) est le centre des communautés d’éleveurs de chameaux appelées Derisamo. Les éleveurs visitent El Ali pour faire boire leur bétail et s’hydrater eux-mêmes. À environ 15 km au nord-ouest d’El Ali, les éleveurs de chameaux connaissaient la roche qui semblait métallique et l’utilisaient comme une enclume sur laquelle aiguiser leurs couteaux. La même région est riche en opale. En septembre 2019, des artisans mineurs de Kureym Mining and Rocks Company, à la recherche d’opale, ont reconnu la curieuse pierre comme une météorite et ont envoyé une pièce au Kenya pour confirmation XRF. De nombreux fragments seraient tombés dans les environs et dispersés dans la région voisine. En août 2020, ils ont chargé et déplacé la pierre à Mogadiscio. L’histoire de cet étrange rocher s’est répandue partout et le gouvernement est intervenu. Le camion et le « gros rocher lourd » ont été arrêtés par des agents de la sécurité nationale. A. Abiikar Hussein a été appelé par le ministère des Mines et du Pétrole pour enquêter sur la roche. Kureym Mining and Rock Co. a fourni son XRF. A. Abiikar Hussein a fourni 6 photos, ainsi que les résultats de sa mesure des longueurs, largeurs et hauteurs à différents endroits, et un poids estimé à 16 800 kg. Il a ensuite recommandé que le gouvernement l’achète et le conserve pour les nombreuses parties prenantes en Somalie. Le gouvernement l’a remis aux mineurs où il est entreposé près de l’aéroport pour être vendu. Caractéristiques physiques : (A. Abiikar Hussein, Almaas U; C. Herd, UAb; N.Gessler, Duke) A. Abiikar Hussein l’a mesuré, environ 205 × 128 × 100 cm, il a fourni le certificat de poids de l’Autorité portuaire de Mogadiscio à 15,150 tonnes et plusieurs photographies in situ et ultérieures. La surface extérieure est rouge-brun avec de nombreuses dépressions irrégulières, centimétriques d’un côté, des dépressions décimétriques de l’autre et une longue rainure métrique. La surface exposée à l’air libre a été lissée et battue par des générations d’utilisation par les éleveurs de chameaux. Pétrographie : (C. Herd,UAbet N.Gessler, Duke) Les observations au MEB et d’échantillons manuels, y compris de surfaces polies et gravées à l’acide, montrent les figures de Widmanstatten bien développé avec des largeurs lamellaires moyennes de kamacite allant de 1,2±0,4 mm (n = 35) en plusieurs tranches allant jusqu’à 8 cm de diamètre (probablement à partir de l’échantillon à l’échelle du kg ; mesuré sur les photos) à 25±8 μm (n = 33) mesuré sur l’échantillon de 19,23 g. De nombreuses inclusions de troilite et de phosphates ont été observées. L’altération s’étend le long des limites de grain à l’intérieur, et les vides circulaires peuvent, autrefois, avoir contenu de la troilite. Géochimie : Données ICP-MS, en utilisant un échantillon de la météorite "North Chile" (Filomena) comme standard (C. Herd, P. Hill et S. DuFrane, UAb): Ni = 95,4, Co = 4,51 (mg / g dans les deux cas); Ir = 0,4, Ga = 57, Ge = 147, As = 14, Ru = 3,2, Os = 0,61, Pt = 2,7, Cu = 317, Au = 1,2 (tous μg/g); Sb = 602, Re = 39 (ng/g dans les deux cas). La valeur Au est un minimum en raison des incertitudes associées à la méthode ICP-MS de la solution. Données de l’INAA (B. Zhang et P. Warren, UCLA) : Ni = 95,2, Co = 4,82 (mg/g dans les deux cas) ; Cr = 23, Ir = 0,405, Ga = 60,6, Ge = 176, As = 15,6, Ru = 3,1, W = 0,554, Os = 0,48, Pt = 2,53, Cu = 302, Au = 1,418 (tous μg/g); Sb = 310, Re = <47 (ng/g dans les deux cas). Classification : Complexe IAB. Semblable, mais distinct des exemples individuels du complexe IAB, d’après la comparaison des données avec Wasson et Kallemeyn (2002) ). Échantillons : Échantillon type composé de 54,2 g et 15,0 g 2 pièces à UAb, 7,76 g à UCLA, 9,00 g à UAz. The Meteorological Society traduction JJ Chevallier Découverte exceptionnelle de cristaux lors de travaux au St. Gothard ... Plusieurs centaines de kilos de cristaux de très bonne qualité ont été mis à jour lors des travaux de dynamitage pour le deuxième tube routier du Gothard. La découverte est remarquable, selon les experts. Le site se trouve à environ 300 mètres de l'entrée de la galerie, dans la zone du plafond. Le chef des travaux a réagi de manière exemplaire et a immédiatement fait appel à la surveillance cantonale des minéraux, a indiqué vendredi la direction des travaux publics du canton d'Uri.Du quartz extrait à l'entrée de la galerie. [ur.ch] Fin septembre, celle-ci a repéré plusieurs couches de quartz, de l'apophyllite ainsi que de la fluorite rose. Cette dernière, en particulier, est d'une qualité exceptionnelle. Le géologue au sein de l'autorité de surveillance des minéraux uranaise Peter Amacher a précisé que la découverte était l'une des meilleures réalisées en Suisse depuis des années. Une journée d'extraction Il a fallu environ 24 heures à Peter Amacher et son équipe pour extraire les centaines de kilos de roches à l'aide d'un pont élévateur. Le spécialiste avait déjà assuré la surveillance des minéraux lors de la construction de la centrale électrique des CFF à Amsteg, mais aussi lors de la construction du tunnel de base du Gothard. Les pierres qui viennent d'être recueillies appartiennent au canton d'Uri. Elles sont actuellement nettoyées, triées, recensées et leur valeur estimée. Les plus belles feront l'objet d'une exposition. Du quartz extrait à l'entrée de la galerie. Photo : www.ur.ch Fluorite rose extraite dans la galerie. Photo : www.ur.ch Pour ceux qui regardent des photos de minéraux pour apprécier leurs couleurs et leurs formes sans grande connaissance du sujet, certaines photos peuvent sembler presque photomontages. L'hémimorphisme des cristaux de la Wurtzite de Carrare, tels que ceux reproduits sur la photo en sont un bon exemple. L'absence d'un centre de symétrie rend ces cristaux très rares et fascinants. La Wurtzite est un polymorphe du sulfure de zinc associé à la sphalérite ce'lles de Carrare sont parmi les meilleurs cristaux du monde. La forme de tant et de tels cristaux, qui ressemblent aux formes d'instruments de musique à vent, est vraiment fascinante. Le champ vertical encadré est d'environ 12mm. Provenance Cava Gioia, Carrare, province de Massa Carrara, Italie. Collection Andrea Morino. Photo d'Antonio Miclioli, publiée dans Mineralogica Record dans l'article correspondant de 2019. Les Baïkal Zen ... Effet de lévitation de cailloux sur la glace... C’est un phénomène naturel peu connu et fascinant qui offre des clichés à peine croyables. Situé dans le sud de la Russie, le lac Baïkal (plus profond lac du monde) offre chaque hiver un spectacle surprenant aux touristes et photographes qui s’aventurent sur son épaisse couche de glace : les Baïkal Zen. Ce phénomène rare place littéralement les pierres en lévitation au dessus de la surface de l’eau glacée. Si on peut croire à première vue à la réalisation d’un artiste, cet effet est pourtant purement naturel. Poussées par les vents violents sur la surface gelée du lac, ces pierres isolées sont ensuite chauffées par la lumière du soleil qui fait fondre la glace en-dessous. La partie centrale sous la pierre, la moins exposée au soleil, se consolide alors quand le soleil disparaît, créant l’illusion de ces galets en lévitation. Le Baïkal Zen demande un climat très particulier, extrêmement froid et très venteux pour prendre vie. Ces quelques photos ci-dessous vous révéleront les spécificités étonnantes de ce phénomène naturel. Clic pour agrandir... JUSTE POUR OUVRIR LES YEUX DE CEUX QUI CROIENT ENCORE AUX BÊTISES DE L'ECOLOGIE EXTRÊMISTE POUR FAIRE PEUR ET CULPABILISER ! Un ami, scientifique de formation, m'a transmis cette information, je vous en fait profiter. Pour ceux qui s'intéressent à la question du changement climatique , voilà un livre qui permettra de vous faire une idée sur le caractère multifactoriel de ce changement . Entre réchauffements et glaciations , vous constaterez que l'activité humaine n'est pas la seule explication et peut être minorée par rapport aux autres facteurs n'en déplaise à certains et ce bien loin des véritables explications scientifiques et d'information pour le grand publique . Ce livre est disponible sur plusieurs sites Internet, en cherchant avec Google. La terre en colère : les cataclysmes naturels Co-auteur : Fitch, Frank Co-auteur : Tazieff, Haroun (1914-1998) ; Simon, Jean-Pierre, traducteur Description : 1 vol. (327 p. -16 p. de pl.) ; 22 cm Editeur : Seuil - 1980 ISBN 10 : 2020055783 ISBN 13 : 9782020055789 Basil Booth & Frank Fitch La terre en colère Les cataclysmes naturels. Depuis 5 milliards d'années, la Terre, planète violente, a été modèle par des cataclysmes successifs. Certains sont brutaux et destructeurs éruptions volcanique où tremblement de terre. D'autres sont plus insidieux, lente submersion des plaines sous les eaux où désertification de terres fertiles. Des forces gigantesques font dériver les continents et soulèvent les fonds océaniques. Avec une régularité implacable, les glaciations reviennent se saisir des terres. Deux géologues réputés, à partir de recherches actuelles sur l'histoire de la Terre, évaluent les divers dangers qui menacent l'humanité, s'appuyant sur de nombreux exemples de catastrophes naturelles du passé. Ils étudient les conséquences sur nos vies et notre environnement, ainsi que les implications sociales et politiques, des désastres futurs qui affecteront inévitablement la Terre. Mieux connaître les menaces de notre planète pour mieux y faire face … Basil Booth : Directeur de recherche à l'Imperial College de l'université de Londres. Autorité internationale reconnue en volcanologie, il a mené de nombreuses expéditions scientifiques et est fréquemment consulté pour ses travaux sur les problèmes sociaux liés au désastre volcanique. Frank Fitch : Professeur au Birkbeck College de l'université de Londres. Spécialiste en géologie il a travaillé dans le monde entier. Il a effectué de nombreux travaux de recherche et joué un rôle d'expert auprès de gouvernements comme de compagnies minières et pétrolières. Traduit de l'anglais par Jean-Pierre Simon. Émeraudes, tout un monde ! Collectif sous la direction de Gaston Giuliani 2022 LES EDITIONS DU PIAT EXPÉDITION FIN JUILLET 2022 448 pages Format : 24 x 31 cm Poids : 4050 g 860 photos d’émeraudes 300 photos de paysages et documents anciens 140 cartes 160 dessins dessins, graphiques et tableaux Reliure rigide Finition haute de gamme Ouvrage en Français. 55,00 € Commande ici https://www.minerauxetfossiles.com/produit/emeraudes-tout-un-monde-gaston-giuliani/ Mon avis Excellent ouvrage très complet ! JJ Chevallier 22-07-2022 Bonjour à tous, Ces dernières semaines, on m’a offert par le biais des médias sociaux, des spécimens de minéraux du Pakistan, comme prétendument de nouvelles herderites bleus du Badakhshan en Afghanistan. J’en ai acheté quelques-uns et je les ai envoyés au laboratoire pour analyse. Ce sont en fait des célestites. Le vendeur pakistanais m’a dit qu’il vendait aussi à un commerçant américain, alors faites attention si on vous en propose certaines. Faites quelques analyses car ce seront probablement des célestites et ce n’a pas du tout la même valeur marchande. Le marchand pakistanais très actif sur les réseaux sociaux est bien connu grâce à Facebook. Il vend beaucoup de spécimens du Pakistan et d’Afghanistan. Il ne fait que contester les analyses du Musée... J’ai fait effectuer une analyse supplémentaire dans un deuxième laboratoire juste comme preuve même si je connais le résultat final. Il est censé attendre de son côté quelques analyses du dealer américain. Si et quand je les aurai, je les publierai aussi, quel qu’en soit le résultat. Je serais plus qu’heureux s’il était confirmé qu’il s’agissait d’herderites parce que ce seraient des spécimens de classe mondiale, mais je ne rêve pas. Je ne poste pas ceci pour répandre une rumeur, mais il est de ma responsabilité d’avertir la communauté minéralogique d’être prudente. Si, bien sûr, d’autres analyses montrent que le premier test était erroné, je mettrai à jour cette publication. Mais encore une fois, ce serait une très bonne surprise. Ci-dessous voilà les résultats des expertises de laboratoire de Cristiano Ferraris et Giancarlo Parodi du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Christophe Gobin AVIS DE JEAN-JACQUES CHEVALLIER Connaissant Christophe et avant lui son papa, Christian, depuis plus de 40 ans, je ne doute pas de son honnêteté et connaissant aussi les experts du MNHN qui sont de très bons scientifiques, à la vue des analyses effectuées, pour moi il ne fait aucun doute de la tromperie du dealer pakistanais. Cependant, à un prix honnête, les pièces proposées sont de belles célestites bien cristallisées méritant de figurer dans une belle collection mais il faudra que le prix soit un prix de belles célestites et pas d'herderites . Mise en garde parue sur Mindat à l'adresse : Fakes & Frauds : Les herdérites bleues ? du Badakhshan Afghanistan? (mindat.org) Au centre de la photo, l'observation d u profil de la montagne de la droite vers la gauche vous explique le nom de la mine. TURQUOISES DE RÊVE On en voit partout dans les boutiques de souvenirs aux USA et ailleurs dans le monde, elles sont bien souvent des imitations ou des synthèses, celles que vous voyez sur ces deux photos sont bien réelles, elles ont été métamorphosées en un magnifique bijou par un grand maître de la joaillerie, aujourd'hui décédé, José Manuel Rosas. Traduction et actualisation par JJ Chevallier La turquoise est un minéral du cuivre, opaque, bleu à vert à jaune verdâtre, d’une homogénéité séduisante, mais parfois avec des veines sombres ou des éléments colorés (par exemple, oxydes de manganèse ou de fer, limonite, pyrite, kaolinite, quartz). Elle est utilisée depuis des millénaires en Mésopotamie, en Amérique centrale et en Chine avec des occurrences historiques dans le Sinaï, en Égypte, où elle est connue depuis 3 200 avant notre ère . Particulièrement connue aussi en Iran à Neyshabou r, qui a produit des spécimens de très grande qualité, historiquement connus localement sous le nom de Piroozeh , depuis 7 000 avant notre ère avec une production de qualité pertinente, également reconnue de nos jours. Actuellement, une production importante est connue dans la province chinoise du Hubei et aux États-Unis, notamment en Arizona (par exemple, la mine "Sleeping Beauty ", aujourd'hui fermée depuis 2012), au Nevada, en Arkansas et au Nouveau-Mexique avec une production historique depuis 700 avant notre ère, profondément enracinée dans la culture amérindienne. En tant qu’agrégat massif d’éléments cryptocristallins, il s’agit d’un matériau gemme poreux nécessitant parfois une stabilisation par une série de traitements tels que le revêtement ou l’imprégnation avec de la cire, des huiles, des polymères ou des résines prépolymères (par exemple, le traitement Zachery). Sur les photos, voici un bracelet en or 19,2 carats du défunt maître joaillier, José Manuel Rosas, avec un total de 120 turquoises qui proviendraient de la mine "Sleeping Beauty" à Globe en Arizona, avec des diamants et des saphirs. Ce texte est une traduction actualisée du texte de Rui de Galopim de Carvalho sur sa page Instagram : Rui Galopim de Carvalho FGA (@portugalgemas) • Photos et vidéos Instagram Au centre de la photo, l'observation d u profil de la montagne de la droite vers la gauche vous explique le nom de la mine. Vue de la "Sleeping Beauty" mine, à Globe en Arizona, avant sa fermeture. TRAITEMENT DES SAPHIRS PAR DIFFUSION AU TITANE PARTIE I CETTE VIDEO EN ANGLAIS VOUS EST PROPOSEE PAR GEM A pour avoir les sous titres en français cliquez sur la roue dentée puis sur sous-titre et choisissez la langue... UNE VIDEO DYNAMIQUE A PROPOS D'UNE ACTIVITE DONT TOUS LES CAILLOUTEUX RÊVENT ! Un tour en vidéo dans le "Main Show" à Tucson... ATTENTION AUX YEUX VOUS ALLEZ ETRE EBLOUIS MAIS PAS QUE PAR LES CAILLOUX ! LOOK AT THE SMALL LABEL WHEN IT'S POSSIBLE !!! C'est par ici IL VIENT DE PARAITRE... Le Guide d'aide à l'identification des Gemmes ! De Valentin Fejoz et Françoise Besset Format 17 X 25 cm Couverture soup^le Reliure collée 429 pages sur papier glacé 90 g. 1153 photographies, schémas et graphiques Edité par les auteurs ISBN en cours Prix 100 € + plus frais d'envoi Corindon traité au borax. Voir la présentation du livre Rareté minéralogique . . . La Rhodochrosite est un minéral relativement courant et très recherché des collectionneurs cet échantillon est pour le moins atypique et l'on peut le qualifier de très rare ! Rhodochrosite botryoïdale. Mine Nasser Wolf , Trautenstein, berharz am Brocken, Harz, Saxe-Anhalt, Allemagne. Rhodochrosite botryoïdale Nasser Wolf Mine, Trautenstein, Oberharz am Brocken, Harz, Saxe-Anhalt, Al Rhodochrosite botryoïdale Nasser Wolf Mine, Trautenstein, Oberharz am Brocken, Harz, Saxe-Anhalt, Al Rhodochrosite botryoïdale Nasser Wolf Mine, Trautenstein, Oberharz am Brocken, Harz, Saxe-Anhalt, Al Curiosités minéralogiques . . . On a dit et écrit beaucoup de bêtises à propos de la formation ces agates atypiques du Brésil, pour tout savoir à leur propos lisez l'excellent article très bien illustré, rédigé par Julien Lebocey dans Le Règne Minéral n° 163 Janvier - Février 2022 Vente en ligne des revues Fossiles et Le Règne Minéral UNE VIDEO SYMPA... A la découverte d'une mine de fluorite dans le Var ! Vous pourrez y voir beaucoup de filon de Fluorite mais aussi de la baryte, de la galène et du quartz. LA EEVUE FRANCAISE DE MINERALOGIE Il es arrivé samedi matin avec d'excellents articles dont deux m'ont beaucoup touché à propos de deux personnages trop peu connus car discrets qui nous ont quitté. Anne Voileau (1944-2021) une grande dame au multiples facettes grande humaniste passionnée. Et un grand minéralogiste, homme de terrain, chasseur de beaux cailloux depuis sa petite enfance, grand voyageur à travers le monde, qui a découvert des merveilles et créé de ses mains de merveilleuses collections, Pierre Bariand (1933-2021). merci à mon ami Manu Fritsch pour l'hommage qu'il lui rend. UNE GEODE QUI MERITE QUE L'ON S'Y PLONGE Améthyste d'Aldama, Chiapas, Mexique. Collection Roland Noack AVIS AUX GEMMOLOGUES ! Connaissez-vous le "Petit Lulzac non illustré" ? Non? Alors cette petite note est pour vous! Format A4 Clic Une vidéo de la NASA qui montre l'évolution de nos connaissances du nombre d'astéroïdes entre Mercure et Jupiter DU DIAMANT DE TAVERNIER AU HOPE... DES COPIES, PARFAITES, DES 3 DIFFERENTS ETATS DU PLUS CELEBRE DIAMANT BL EU SERONT BIENTÖT EXPOSEES AU NATIONAL MUSEUM OF NATURAL HISTORY DE WASHINGTON DC Click L' AM III un matériau carbone plus dur que le diamant . . . Le diamant est généralement réputé minéral le plus dur sur Terre. Un groupe de scientifiques chinois a créé un nouveau matériau qui serait, selon eux, plus dur que le diamant. Ce matériau étant 20 à 100 fois plus résistant que les matériaux actuelles. D'après un rapport du South China Morning Post, ce nouveau matériau est capable de laisser une rayure profonde à la surface d’un diamant. Le matériau développé a atteint 113 gigapascals (GPa) lors du test de dureté Vickerspar les scientifiques, il est entièrement composé de carbone. Le diamant naturel n'a une qu'une dureté comprise entre 50 et 70 GPa sur l'échelle de Vicker (voir la page Dureté des minéraux ) Le matériau le plus dur au monde Afin de créer l'AM III, le professeur Tian Yongjun et ses collègues ont utilisé le fullerène, un allotrope du carbone un cristal en forme de ballon de football qu'ils ont comprimé à 25 GPa sous une température de 1 200°C. Normalement cette expérience aurait dû créer du diamant mais les chercheurs ont augmenté lentement la température puis procédé au refroidissement tout aussi lent, ce qui a aboutit à la création de l'AMIII. L'AM III a une autre caractéristique très intéressante c'est un semi conducteur. Tian Yongjun a déclaré que les selon qu'ils sont bien alignés ou désordonnés les atomes permettent un grande rigidité ou une semi conductivité grâce à ce mélange structurel d'atomes alignés et d'atomes désordonnés. Il est indéniable qu'un tel matériau devrait avoir de nombreuses applications dans de nombreux domaines. Le fullerène (définition Wikipédia) Afin de créer l'AM III, le professeur Tian Yongjun et ses collègues ont utilisé le fullerène, un allotrope du carbone un cristal en forme de ballon de football qu'ils ont comprimé à 25 GPa sous une température de 1 200°C. Normalement cette expérience aurait dû créer du diamant mais les chercheurs ont augmenté lentement la température puis procédé au refroidissement tout aussi lent, ce qui a aboutit à la création de l'AMIII. L'AM III a une autre caractéristique très intéressante c'est un semi conducteur. Tian Yongjun a déclaré que les selon qu'ils sont bien alignés ou désordonnés les atomes permettent un grande rigidité ou une semi conductivité grâce à ce mélange structurel d'atomes alignés et d'atomes désordonnés. Il est indéniable qu'un tel matériau devrait avoir de nombreuses applications dans de nombreux domaines. Discovery of carbon-based strongest and hardest amorphous material. Document en anglais. Molécule de Fullerène, Carbone 60 . TURGITE UNE MISE AU POINT ! Certaines roches on put être considéré comme un minéral par le passé, des analyses plus récentes ayant permis d'affiner leur structure on rendu leur appellation obsolète. Scientifiquement il est déconseillé d'utiliser des noms qui ont été discrédités par l'avancée de la recherche scientifique. La traduction est certainement une traduction automatique Google... elle reste néanmoins lisible. LE SAVIEZ-VOUS ? La grotte de Denisova en Sibérie nous révèle que l'on y fabriquait des bijoux, il y a 45 000 ans. Nouvelles découvertes dans la grotte de Denisova Deux études, parues dans la revue Nature, dévoilent plus précisément l’âge de fragments osseux et d’objets attribués à l’homme de Denisova, une espèce du genre Homo découverte en 2010 dans une cavité du sud de la Sibérie. https://www.nationalgeographic.fr/sciences/2019/03/nouvelles-decouvertes-dans-la-grotte-de-denisova Homme de Denisova. Courtesy Getty image https://www.epochtimes.fr/ladn-de-lhomme-de-denisova-conteste-levolution-de-lespece-humaine-25241.html mim BEYROUTH un nouveau pensionnaire Tout simplement « THE MAGNIFICENT » un cristal octaédrique de diamant de 92.50 ct., unique et extraordinaire, trouvé en septembre 2020 en Afrique du Sud, un merveilleux jaune vif à la forme parfaite. Du jamais vu sur le marché mondial, il coupe le souffle de tous les amateurs de pierres précieuses. Un véritable chef-d’œuvre de la nature. The Magnificent, a trouvé sa place il est maintenant exposé dans la salle du trésor du mim à Beyrouth au Liban. Chaima Teisseire - Precious Talk Emmanuel Fritsch est chercheur au CNRS et professeur au Laboratoire de physique cristalline à l'Institut des matériaux de Nantes (imn). Pourquoi le rubis est rouge ? Pourquoi le saphir est bleu et pas rouge ? D'où vient le vert de l’émeraude ? Les gemmologues le savent, pour comprendre une gemme et sa couleur il faut comprendre sa structure et ses éléments chimiques ou optiques. La couleur des minéraux Chaima Teisseire podcasteuse ... PRECIOUS TALK La cause de la couleur des gemmes avec Emmanuel Fritsch US DEPARTMENT OF THE TREASURY Office of Foreign Assets Control Les nouvelles sanctions américaines interdisent l'importation de gemmes birmanes aux Etats-Unis... Le 8 avril 2021 WASHINGTON - Aujourd’hui, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor des États-Unis a désigné Myanma Gems Enterprise (MGE), une entité gouvernementale birmane qui gère l'ensembles des activités minières et commerciales des gemmes en Birmanie. Les gemmes sont une ressource économique clé pour le régime militaire birman qui réprime violemment les manifestations pro-démocratiques dans le pays et qui est responsable des répressions meurtrières en cours contre le peuple birman, y compris le meurtre d’enfants. Ces sanctions ne visent pas le peuple birman. New U.S. Sanctions Effectively Ban Burmese Gems – JCK (jckonline.com) Il faut s'attendre à des mesures identiques de la part de l'Union Européenne dans les prochains jours ! Un regain d’activité volcanique secoue l'Islande Les milliers de séismes détectés dans le sud-ouest de l’Islande pourraient marquer le début d’une nouvelle période d’activité géologique intense, susceptible de durer 100 ans. PAR ROBIN GEORGE ANDREW Un regain d’activité volcanique secoue l'Islande | National Geographic Vu chez . . . Voilà un ensemble étroitement groupé de cristaux de rhodochrosite rouge framboise brûlée sur une petite matrice de Manganite des mines de N’Chwaning à Kuruman dans l’enclave de manganèse du Kalahari, dans la province du Cap Nord en Afrique du Sud. Les cristaux de rhodochrosites mesurent tous environ 1,5 cm de haut et se sont développés en groupes interpénétrés serrés. La surface des cristaux est recouverte d’une surcroissance secondaire «sucrosique» de microcristaux de rhodochrosite ainsi que de petites taches de calcite incolore et de manganite noire. Certains cristaux sont fendillés en surface et présentent un intérieur vitré très riche en couleurs. Avec cette croissance secondaire très attrayante, c’est un grand spécimen des mines de N’Chwaning. Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here Describe your image here. Click here VANADINITE Jolie découverte dans une collection ! Vue sur Facebook de Luc Boulad , une Vanadinite de Coud'a, Mibladen, Maroc, complètement atypique à double faciès allongé et prismatique. Champ des photos : env 1 cm. A vos loupes, vérifiez toutes vos Vanadinite de Couda's ! Vanadinite à double faciès allongé et prismatique. Coud'a, Mibladen, Maroc Click here Vanadinite à double faciès allongé et prismatique. Coud'a, Mibladen, Maroc Click here Vanadinite à double faciès allongé et prismatique. Coud'a, Mibladen, Maroc Click here Vanadinite à double faciès allongé et prismatique. Coud'a, Mibladen, Maroc Click here Vanadinite à double faciès allongé et prismatique. Coud'a, Mibladen, Maroc Click here VOLCANOLOGIE 6 ÈME ÉDITION ! Un grand plaisir d’apprendre la parution de la 6ème édition du livre “Volcanologie” aux Éditions Dunod, le 6 janvier 2021. Qu’elle semble loin la première édition, il y a trente ans… en 1991 ! Ce livre a été réédité en 1998, 2006, 2011, 2016. Il a été traduit en allemand, et adapté en anglais / américain avec la collaboration du Professeur Alexander R. McBirney. Bardintzeff J.M. (2021) – Volcanologie. 6e édition, Dunod, Paris, 352 p. + 16 p. couleur hors texte. Cette nouvelle version est augmentée et complétée : 352 pages, 160 photos, schémas et tableaux, 16 pages couleur hors texte. 650 références bibliographiques (nombreuses récentes), un glossaire ainsi que des adresses de sites web sont annexés. Je me suis davantage attardé sur les super-éruptions, le volcanisme planétaire, les risques et leurs prévisions, les relations entre volcans et climats à l’échelle de la planète. Le prix de l’ouvrage reste à 36 euros. Il s’adresse aux étudiants de Licence, de Master, des « prépas » Capes et Agrégation et à tous les passionnés et curieux de volcans. https://www.dunod.com/livres-jacques-marie-bardintzeff https://www.dunod.com/sciences-techniques/volcanologie-2 LE GIT BANKOK . . . ? Le laboratoire GIT fait partie du Gem and Jewelry Institute of Thailand , une organisation gouvernementale à but non lucratif fondée en 1999. Situé à l’origine sur le campus de l’Université Chulalongkorn, le laboratoire est maintenant situé dans le quartier des joyaux de Silom Road à Bangkok. En 20 ans, le laboratoire GIT est devenu l’un des meilleurs laboratoires de pierres précieuses au monde. Il est entièrement équipé de tous les équipements de pointe les plus récents et dispose d’un grand personnel de gemmologues très expérimentés. C’est le seul laboratoire certifié CIBJO (World Jewelry Federation) en Thaïlande et l’un des 7 membres distingués du LMHC international (Laboratory Manual Harmonisation Committee), avec le Gubelin Gem Lab, le SSEF et le GIA. GIT fournit la certification des diamants, des pierres précieuses colorées et des perles et a une expertise particulière dans l’identification de toutes sortes de jade, y compris les améliorations. Ils fournissent également des services d’essai et de marque pour l’or, l’argent et d’autres métaux précieux. Ils ont même un musée de gemmes et de bijoux, qui documente toute la chaîne de traitement des pierres précieuses et des bijoux, de l’extraction des minéraux à travers les processus de coupe, de polissage et d’amélioration, à la fabrication de bijoux finis. Vous recherchez une formation en gemmologie ??? Quelle que soit votre motivation : élargir vos connaissances, votre culture à titre personnel ; formation professionnelle ; préparation a un diplôme. vous trouverez la réponse icI au près de mon amie Fabienne. Maitrise de physique, à l'université Joseph Fourier de Grenoble. Diplôme de gemmologue FGA du GAGTL, Gemmological Association and Gem Testing Laboratory of Great Britain, à Montréal. Diplôme de l'Université de Gemmologie à Nantes, sous la direction d'Emmanuel Fritsch. Directrice enseignante de l'Ecole des Gemmes à Bourg la Reine. et al. ??? Réponse à une question récurrente ... ! Il y a longtemps que je ne compte plus le nombre de fois où l'on m'a posé la question, "c'est quoi "et al." ? C'est une locution latine abrégée de "et alii " qui veut dire "et autres, sous-entendu auteurs" quand il y a plus de deux auteurs pour un ouvrage ou un article. Ce latinisme est utilisé depuis longtemps en anglais alors qu'il est plus récent en français où il a remplacé "et coll. " ou encore plus long "et collaborateurs ". En principe cette locutions ne devrait s'employer qu'à la suite d'une citation dans un texte alors que dans la bibliographie tous les auteurs devraient être cités, mais l'on note que très souvent cette locution est aussi employée à tort dans la bibliographie. Exemple : Untel XX (nom et initiale(s) du prénom du premier auteur) et al., Xxx (titre de l'ouvrage ou du texte de référence) , XXXX (année de l'édition) DES CADEAUX SURPRISE ??? Des livres quasi-introuvables, Tome I à IV, texte intégral au format PDF : Nouveau cours de minéralogie, par M. G. Delafosse Tome I Tome II Tome III Atlas Nouveaux éléments de minéralogie ou manuel du minéralogiste voyageur par Brard, texte Intégral de la nouvelle édition revue et augmentée d'un indicateur minéralogique par Drapiez. 1838 et la réédition revue et corrigée par M. Guillebot. Tome I Réédition UNE DÉCOUVERTE TRÈS INTÉRESSANTE A PROPOS DES FOSSILES INCLUS DANS LES OPALES ! SUITE A UNE QUESTION POSÉE PAR LUNA, CRÉATRICE DE BIJOUX... MERCI LUNA ! Un clic ici pour ouvrir la page : "Pierre de Lune" LE MUSÉE DE LA FERME DE L'ORME Une visite à ne pas manquer en Loire-Atlantique. Le musée de la ferme de l'Orme vous fera découvrir des trésors de la minéralogie en particulier des minéraux français. Situé dans la reconstitution d'une galerie de mine du 19ème siècle vous y retrouverez les conditions de travail des mineurs. es lettres fines, qui a un bon rendu sur de nombreux sites. Pour en savoir plus... Curieux d'en savoir plus sur le travail des lapidaires qui donnent une vie brillante aux gemmes ? Voici des vidéos qui vont vous plaire ! Les vidéos de Justin K. Prim https://www.youtube.com/user/ilostmaterialism/videos BÉRYL var. AIGUE-MARINE Il y a quelques semaines, dans l'une des mines du massif de l’Himalaya au nord-est de la vallée de Shigar, région de Gilgit-Baltistan , au Pakistan, les mineurs de la mine "Yuno" ont fait une splendide découverte. La photo est prise à l'entrée de la mine mais le "monstre" a déjà été nettoyé. 27 gros cristaux terminés sur quartz. Les enchères ont déjà dû s'ouvrir, qui possèdera cees magnifiques Aigue-marine. Un collectionneur milliardaire, un musée ??? On parle déjà de... 8 millions de dollars US, appelez vite votre banquier ! ATTENTION C'EST UN MONTAGE PHOTO LA PIECE EST BEAUCOUP MOINS IMPOSANTE MÊME SI ELLE EST ASSEZ GROSSE !!! Un Conseil !!! Si vous allez au Puy du Fou, arrêtez-vous à Mortagne sur Sèvre pour visiter ce bijou où vous découvrirez les faces cachées du monde minéral. Et même, si vous n'allez pas au Puy du Fou... Allez quand même visiter ce splendide musée hautement pédagogique ! Voir le reportage vidéo " La publication de photos de fluorites bleues irradiées sur Facebook, a généré un grand nombre de messages à propos de la radioactivité et des risques à posséder ce type de minéraux dans une collection... " J'espère que cette page va apporter un éclairage à ces questions. Clic Fluorites Bleues irradiées Il va dépoussiérer les anciennes publications cliquez pour le découvrir LE MIEN EST ARRIVE, UN BIJOU... Rejoindre la page perles Quand le biologique fabrique du minéral... LA FORMATION DES HUITRES PERLIÈRES... La Nacre… Biochimie et formation La nacre est formée par biominéralisation, c’est la superposition de couches de tablettes d’aragonite (CaCO3) dont l’épaisseur est d’environ 500 nm qui sont soudées entre elles par un composé biologique, la conchyoline, épaisse de 20 à 50nm (environ 4 à 6 %) c’est elle qui détermine la structuration en servant de « ciment » aux cristaux d'aragonite (qui représentent 90 % de la nacre). On note aussi la présence de traces d’eau (H2O) et d’ions divers. L’iridescence est due à superposition de couches d'indices de réfraction différents qui créent des interférences, la couleur dépend de l'angle d'incidence de la lumière. Coupe de nacre d'une coquille d'huitre au MEB Romain MALLET / SCIAM Angers
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GÉOLOGIE MINÉRALOGIE GEMMOLOGIE SITE OPTIMISÉ POUR EDGE, MOZILLA FIREFOX et CHROME AFFICHAGE 1920 X 1080 et 2560X1440 SCIENCES DE LA TERRE et de L'UNIVERS Pour mieux connaître la belle planète bleue... " Concourir au développement de l'étude et des connaissances, géologiques, minéralogiques, et gemmologiques, promouvoir la vulgarisation, notamment auprès de la jeunesse, de ces matières, participer a sauvegarder les espèces minérales de la destruction minière industrielle et du pillage. " " Il me semble inconcevable qu’une relation éthique à la terre puisse exister sans amour, sans respect, sans admiration pour elle et sans grande considération pour sa valeur. " Aldo Leopold , Naturaliste, Scientifique américain. 1887-1948 Almanach d’un comté des sables. La science publique est faite pour le public, il est normal qu’elle lui revienne. La science doit sortir des labos. On a beaucoup attendu que la science apporte des réponses définitives. Pourtant la science n’est pas là pour rassurer. Elle a ses doutes et ses incertitudes, si elle n’en a plus elle n’est plus la science. Afin que le public sache différencier le fait d’avoir des doutes de celui de ne rien savoir, il importe que les scientifiques acceptent de prendre le temps d’en parler et que les moyens de le faire existent. Patrick de Wever Professeur MNHN CONSULTEZ RÉGULIÈREMENT LES PAGES NOUVEAUTES ACTUALITÉS DÉCOUVERTES & LES DOSSIERS "A path to knowledge" Un chemin vers la connaissance. Le chemin est symbole, il s’enrichit parce que nous l’empruntons, de notre intention, de nos pensées, de notre travail. Les chemin que nous prenons ont déjà été empierrés par d’autres qui avant nous les ont parcourus. Ils les ont tracés pour aller ou ils pensaient devoir aller et aussi pour que d’autres puissent les emprunter, pour leur rendre la route plus sure. Je vous invite à emprunter le chemin. "Turning a Dream into Reality" S'intéresser aux minéraux est une passion qui commence souvent dès le très jeune âge. C'est comme une maladie dévorante et incurable. "On n'en meurt pas mais on meurt avec." S'intéresser aux beaux "cailloux" sans connaître leur origine, leur formation, et les phénomènes chimiques, physiques et géologiques qui ont présidé à leur création, serait vraiment malheureux. L'on m'oppose souvent que les sciences minéralogiques et géologiques sont mystérieuses et très difficiles pour le commun des mortels. A ceux là, je réponds sans hésiter, "NON". Les professeurs de SVT n'y intéressent peut-être pas assez leurs élèves parce que l'on ne les y a pas intéressés eux mêmes, durant leurs études d'enseignants. Moi, j'ai eu la chance, il y a 60 ans, d'avoir un professeur des Sciences Naturelles qui nous y intéressa, c'était au début des années 60, au lycée David d'Angers à Angers : "Merci Monsieur J. Bon". Mais ce propos n'étant pas d'engager un débat ni une polémique à ce sujet. "point à la ligne" donc. Durant mes nombreuses années de passion minéralogique, j'ai lu un grand nombre d'ouvrages et j'ai toujours cherché à en savoir un peu plus. Le savoir est quelque chose qu'il est bon de partager, c'est pourquoi depuis 2001 je mets ces fiches en ligne, afin d'aider à s'ouvrir sur ce monde fabuleux, celles et ceux qui se passionnent et qui ne savent pas toujours où trouver l'information. Ces sciences nous montrent combien nous sommes petits dans l'Univers et éphémères à l'échelle de notre bonne vieille Terre et peut nous ouvrir des horizons philosophiques que je souhaiterais pouvoir faire partager : Il ne s'agit pas là de vains mots, destinés à une quelconque propagande politique, d'écologiste plus ou moins autoproclamé qui vous fait culpabiliser sur vos déchets (à ce propos, qui parmi vous a demandé des blisters et autres emballages à base de pétrole pour toutes sortes d'objets ?) ou encore sur la couche d'ozone pour vous vendre des produits supposés propres mais bien évidemment beaucoup plus chers. C'est très simplement le cri d'alarme d'un grand-père soucieux de l'avenir de sa descendance. Ici aussi point à la ligne. La nature est merveilleuse alors respectons la en la protégeant. "Make your Dreams Come True" Jean Jacques Chevallier, ancien directeur des sociétés "Aux Minéraux du Monde" puis "MineralWest" a été : Vice-président et Secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Minéralogie, de la Paléontologie et de la Gemmologie, France Minéraux Fossiles Fondateur et membre du collège des experts de France Minéraux Fossiles. (syndicat en sommeil depuis son départ) Conseiller et accompagnateur aux USA, pour une agence de voyages scientifiques, lors de voyages de découverte de la géologie de l'Ouest-américain. Il est toujours : Secrétaire général du Centre de Recherche Gemmologique, association J-P. Chenet, de l'Université de Nantes. Expert en sciences de la Terre. Conférencier. L'auteur durant une période de réflexion intense. A la demande, je donne des conférences de vulgarisation en minéralogie, géologie, gemmologie, météorites etc. Me contacter par mail 3 à 6 mois à l'avance. "Be a Perfectionist on Every Detail but Keep Cool" Les Fiches-Web de Minéralogie et de Géologie, ne prétendent pas être un cours, mais une commencement d'explication de ces sciences par des textes simples et compréhensibles de tous et surtout par beaucoup d'illustrations, ce que l'on appelle la vulgarisation. Plus de deux millions de pages vue depuis l'année 2001. L'auteur, qui n'est, pas un grand spécialiste et encore moins un enseignant, est un passionné un peu érudit qui tente de vous faire partager sa passion pour ces sciences à travers des documents qu'il a lui même longuement étudiés. Il sera reconnaissant envers toutes celles et ceux qui lui apporteront leur concours en lui signalant les erreurs qu'il aurait pu commettre. "TRAVAILLER SÉRIEUSEMENT SANS SE PRENDRE AU SÉRIEUX " La parution de ces "pages-web" est variable en fonction du temps que je peux y consacrer, vous pouvez y revenir régulièrement, en copiant cette page dans vos favoris. Avertissement : vous trouverez dans ces textes des termes ou appellations scientifiques que vous ne connaissez peut-être pas, certains me reprocheront de ne pas avoir créé un lexique pour les expliquer. Ceci n'est pas un oubli de ma part, c'est volontairement que je ne l'ai pas fait. POURQUOI ? Pour obliger celles et ceux qui ont un appétit de savoir, à faire des recherches, dans la littérature ou sur internet. Vous trouverez beaucoup de réponses grâce à l'encyclopédie libre d'Internet Wikipedia dont j'ai tiré une partie de la substance de ces pages. BON APPÉTIT DE SAVOIR ! CONTRIBUTEURS ET COLLABORATEURS De près ou de loin, ils ont tous participé à l’inspiration et à l'élaboration de ce site, sans eux j'aurais été incapable de ce travail qu'un grand nombre d'entre vous jugent colossal dans les commentaires qui me sont adressés. Merci à eux pour leur précieuse collaboration à l'intérêt toujours en expansion de ce site dont je ne suis bien souvent que le metteur en scène et réalisateur. Depuis 20 ans ce site à beaucoup évolué, les dossiers et les fiches se sont multipliés et ont été plusieurs fois améliorés grâce à des mises à jour en profondeur, avec toujours à l'esprit d'être à la porté des béotiens. Ces deux listes ne sont pas exhaustives, il y a fatalement des oublis que j’essaierais de réparer. Ma bibliothèque contient des dizaines d'ouvrages, dont environ plus d’un tiers en anglais, des centaines de revues, beaucoup de PDF et des classeurs de notes. AUTEURS Alain Abréal Jean-Marie Arlabosse Augusto S. Auler Jacques-Marie Bardintzeff Pierre Barrian Louis-Dominique Bayle / Le Règne Minéral Jean Claude Berthelay / Quel est ce minéral ? Chabou Moulley Charaf Benjamin Carballo Nathalie Bertrand Marcia Bjornerud / Autobiographie de la Terre Ron Blakey/Université Nord Arizona Flagstaff Jean Claude Bouillard / Le Cristal et ses doubles Sylvain Boulay / Impacts Pierre-André Bourque/Université Laval Québec J. C. Brion Thierry Brunsperger Alister G. Cameron Alain Carion Louis Chauris Robert Clayton Michel-Alain Combes Patrick Cordier / Ce que disent les minéraux Chip Clark Philippe Crochet Jean Dercourt / Géologie et géodynamique de la France Salim Edde MIM Beyrouth Edwin James Evans EG Jordi Fabre Géraldine Fabrikant Francine Fayette / La gemmologie Julien Feynerol Christophe Filloux Cristiano Ferrari / conservateur MNHN Paris Jean-Marc Fourcault / MNHM Paris Emmanuel Fritsch / IMN -Jean Rouxel & Université de Nantes Eloïse Gaillou / Musée de Minéralogie MINES ParisTech Alain Gallien / Météorites Matthew Genge Daniel Gol C. Guillemin Gnos Asbjørn Halvorsen Radek Hanus / Moldavites James N. Head Emmanuel Huberty Richard W. Hugues Anne-Marie Helmenstine Ph.D André Holbecq Boris A. Ivanov Laurence Jezekel ( pseudonyme d'une journaliste écologue) Ole Johnsen / encyclopédie des minéraux Jean Jung / Précis de pétrographie Robert Kandel Hobart M. King Alfred Lacroix / Minéralogie de la France Josph B. Lambert Bernard Lasnier Professeur émérite Universitée de Nantes Jean-Pierre Laurand Rob Lavinsky Hugues Leroux / Ce que disent les minéraux Julien Lebocey / Les Minéraux David Liuzzo Thierry Lombry Richard Lovett Yves Lulzac Jean Pierre Luminet Yannick Mandaba Hervé Martin Dehne McLaughlin Brian Harold Mason Alain Martaud Jeff Mason Maurice Mattauer / Ce que disent les pierres Toshiko Mayeda Serge Melo H. Jay Melosh Nathalie Meyer François Michel / Roches et Paysages Antonio Miglioni Didier Nectoux / Musée de Minéralogie MINES ParisTech Franck Notari / GGTL Laboratories Switzerland Joseph O'Brien Jean Orcel Gery Parent Florentin Paris Gian Carlo Parodis / MNHN Paris Louis de Pazis Graham Pearson / Université d'Alberta K. Penshuk Laurette Piani Bernard Pire Serge Planton Jean Paul Poirot Valentin Pojoz Ali Polat André Pouclet Aurélien Reys Lionel Robertson Maria-Jacqueline Rodet Joël Rodet Benjamin Rondeau Universitée de Nantes Perig Ruffault M. Russo - INGV Jorge Santiago Blay Magali Sautier Jeff Scovil P. Segalen R.D. Shanon Walter Schumann James Shigley John Schutt Elise A. Skalwold Ludovic Thebault Pierre Thomas Emmanuel Thorreux Suzette Tillerman / Université Nationale Australienne Grégoire Toughlouian Tourmaline sur Géowiki Caroline Tran Vinh R. Trompette / La Terre Van Cleef et Arpels Geaorg Viora Patrick Voillot David Weir Patrick de Waver professeur émérite MNHN Luc Willems Kyle C. Wilson Charles D. Winters / Source scientifique Emile With / Ecorse terrestre Ian M. Whillans Woudloper sur Wikipédia Soe Zeya Tun / Reuter INSTITUTIONS Abouttectites.com AGIS/African-Global-Ingenierie and Services Antarctic Search for Meteorites Astrosurf Base documentaire de l'Institut de Recherches pour le Développement. BNF Bibliothèque Nationale de France BRGM Bulletin de la Société française de Minéralogie et de Cristallographie Caltech University Centre de Recheche Gemmologique, Université de Nantes CERN CNEK CNRS Colorado Plateau Geosystems, Inc. Commissariat à l'Energie Atomique Conservatoire d'Espaces Naturels de Bourgogne CRIIRAD Crystal Classic diamants-infos.com Dictionnaire de géologie Dictionnaire des sciences de la Terre Français/Anglais Dunot éditeur EMSE, Mines St Etienne ENS Lyon Géologie Experimentboy Fabre Mineral Fallingrock.com Fine Minerals International Fleischer / Glossary of Mineral Specie Futura Science Gallaudet University, Washington DC Gem Pearl Gem plus GemLab Gemmologie/Geminterest GemTechLab - today GGTL Laboratories Switzerland Geology.com Geology Science World Géopolis Georgiaencyclopedia.org Georgia State University Géowiki GIA Gemological Institut of America gioiellis.com Harvard University i-diamants.com IMA Imperial College, London Imperial Earth Science & Engineering, London IMN, Institut des Matériaux Jean Rouxel , Nantes. Info Diamant INGP, Institut de Physique du Globe Paris Institut International de Gemmologie, Anvers. Institut National de l'Audiovisuel International Commission on Stratigraphy IRSN Jefferson Lab KESAKO Laboratoire géomagnétisme, paléomagnétisme, géodynamique. CNRS - IPGP - Univ. 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Mise au point à propos de la SEXANGULITE ! Afin d'éviter les mises au POING ... Page réalisée en collaboration avec : Yves LULZAC Yves MOËLLO Nicolas STEPHAN Cet article a été publié dans "Le Règne Minéral" - 152 - mars/avril 2020 Aux côtés de la cérusite et de l’anglésite, la pyromorphite constitue un minéral classique d’oxydation de la galène par altération super gène des gisements de plomb. De manière assez rare, les minéralogistes ont observé, dans certains gisements, le processus inverse, c’est-à-dire le remplacement occasionnel de cristaux de pyromorphite par de la galène, pouvant aboutir à la formation de véritables pseudomorphoses qui ont jadis été nommées « sexangulites ». Cela a conduit à un usage abusif aujourd’hui de ce terme pour désigner certains spécimens, et il semble nécessaire de rappeler quelques éléments de base. Pour commencer, il convient de remonter aux premiers travaux des minéralogistes. Dès 1801, René-Just Haüy, dans son Traité de Minéralogie, évoque la « mine de plomb noire, des cristaux de plomb phosphaté qui ont passé en tout ou en partie à l’état de plomb sulfuré... ». Au milieu du 20ème siècle, les minéralogistes allemands Blum (1843), Nöggerath (1846), puis Gergens (1856), ont décrit les pseudomorphoses de pyromorphite en galène dans différents gisements : Dreifaltigkeits et Himmelfirst en Saxe, Wheal-Hope en Cornouailles britanniques, Le Huelgoat en Bretagne, et Kautenbach dans le Palatinat. Des échantillons de Kautenbach, près de Berncastel à 35 km au nord-ouest d’Idar-Oberstein, ont fait l’objet d’un réexamen en 1862 par Johann Breithaupt, professeur à Freiberg, à qui a été dédié la breithauptite (Ni Sb). Celui-ci a cru mettre en évidence un dimorphe de la galène en se basant essentiellement sur sa faible densité et son mode de clivage. C’est pourquoi il lui donna le nom de « sexangulit » en rapport avec son faciès en prismes hexagonaux. Rappelons qu’à cette époque l’étude des minéraux métalliques (ou « minéraux opaques ») était très délicate en l’absence de cristaux bien formés propices à des mesures goniométriques. De nombreuses espèces minérales ont alors été définies pour être discréditées par la suite, grâce notamment à l’avènement des rayons X au début du 20ème siècle. A l’époque, Breithaupt eut en main des échantillons de pyromorphite présentant le même type de transformation mais qui provenaient de la mine bretonne du Huelgoat qui était alors en exploitation sous la direction de mineurs allemands depuis la seconde moitié du 18ème siècle. Contrairement à ce qu’il avait pu observer sur les échantillons de Kautenbach, il constata que ces échantillons bretons étaient bien le résultat d’une transformation, ou pseudomorphose, de pyromorphite en galène certifiée. Et c’est pourquoi il réserva le terme de « sexangulit » aux seuls échantillons de la mine allemande. Peu après, en 1868, ce terme sera repris par le minéralogiste allemand Naumann à l’occasion d’un complément d’étude sur cette particularité minéralogique. Cependant, aucune étude ultérieure ne permit de valider cette « sexangulite ». Dans le Dana’s System of Mineralogy (sixième édition de 1904), le nom de sexangulite n’est déjà plus cité que pour décrire la pseudomorphose de pyromorphite en galène sur des échantillons de Bernkastel étudiés par Breithaupt. Par la suite, le nom de « sexangulite » semble être tombé dans l’oubli, y compris parmi les minéralogistes français ou anglo-saxons, qui se contenteront de désigner ces particularités minéralogiques sous les termes de « mine de plomb noir », « plomb sulfuré épigène » voire, tout simplement, de pseudomorphoses. Tandis que les auteurs allemands les désigneront encore sous les noms de « blaubleierz » ou « minerai de plomb bleu » en rapport avec une teinte bleue parfois visible sur certains échantillons présentant des traces de covellite, à mettre en relation avec une paragenèse cuprifère présente dans certains gîtes. Récemment, le terme de « sexangulite » a été remis à la mode pour désigner les pseudomorphoses bretonnes qui ont toujours été considérées comme des raretés dignes de figurer en bonne place dans les collections minéralogiques privées ou publiques. Cependant, l’examen de tels échantillons, dont des photographies ont été publiées récemment dans la revue « le Règne Minéral » (hors série n°XVIII de 2012 consacré au district du Huelgoat-Poullaouen), peut conduire à remettre en cause la véritable nature de certaines prétendues pseudomorphoses. Mais il convient de préciser le terme de pseudomorphose qui peut parfois paraître quelque peu ambigu. Idéalement, il s’agit d’une transformation complète d’un minéral en cristaux automorphes par un autre, avec conservation des formes extérieures du minéral primitif. Les exemples sont variés : citons les belles pseudomorphoses de magnétite en hématite de Patagonie, et celles de fluorine en calcédoine bleue de Trestia en Roumanie. Ou la pseudomorphose de scheelite en ferbérite, aussi dénommée « reinite », ou encore les « dés du diable » constitués de cubes de pyrite transformés en limonite... La transformation est souvent incomplète : l’intérieur de la pseudomorphose peut montrer des résidus du minéral primitif, ou des cavités plus ou moins développées qui peuvent s’expliquer assez simplement : si, par exemple, le remplacement de la pyromorphite en galène se fait en ne réutilisant que le plomb fourni par la pyromorphite, la galène n’occupera alors que 83% du volume du minéral primaire. Cependant, il convient d’éviter un usage abusif du terme de pseudomorphose. Si l’on admet qu’une certaine partie du minéral primitif a pu échapper à cette transformation, reste alors à en définir les limites. Peut-on, par exemple, parler d’une pseudomorphose lorsqu’un cristal de pyromorphite est simplement recouvert d’une couche à peine millimétrique de galène supposée ? La réponse est définitivement négative car, dans ce cas, on parlerait plutôt d’une épigénie, d’une épimorphose, voire d’une simple altération du cristal. Dans le cas des échantillons du Huelgoat, ce problème est récurrent. En effet, à côté d’un remplacement intégral, ou très prononcé, de la pyromorphite par de la galène, donc d’une véritable pseudomorphose, il existe probablement, à la vue de certaines photographies, de nombreux échantillons montrant des cristaux de pyromorphite simplement recouverts d’une mince pellicule d’un minéral noir censé être de la galène. Évidemment, si ces cristaux de pyromorphite sont cassés, il sera très facile de constater ce fait, le plus souvent à l’œil nu ou à la loupe x10. Cependant, si ces cristaux sont intacts, chose évidemment très désirable pour tout collectionneur averti, on ne pourra pas dire si l’on a affaire à une véritable pseudomorphose. Il faudra alors se résoudre à briser un cristal, sacrifice propre à dénaturer la valeur de l’échantillon. Mais le problème ne sera pas pour autant résolu car, contrairement à la croyance générale, il s’est avéré que cette croûte noire qui recouvre les cristaux de pyromorphite du Huelgoat, n’est pas nécessairement constituée de galène. En effet, des analyses chimiques ont été réalisées à l’aide d’un microscope électronique à balayage (MEB Jeol 3800) sur un petit fragment d’une pellicule noire millimétrique recouvrant un cristal de pyromorphite faisant partie d’un ensemble développé sur de la galène massive. Les résultats obtenus sur la face externe de la pellicule ont montré la présence des éléments Pb, P et O (analyse n°1), et des éléments Pb, Al, P et O (analyse n°2). Ce qui, en première approximation, pourrait correspondre à un mélange de pyromorphite résiduelle et de plumbogummite, minéral dont le gisement du Huelgoat constitue la localité-type. On pourrait éventuellement envisager aussi la présence de traces de plattnérite dont la couleur noire pourrait être responsable de la couleur générale de cette pellicule. Quant à la face interne de la pellicule, elle montre les éléments Pb, P et O correspondant à une pyromorphite non transformée et probablement envahie par des traces de plattnérite. Dans ces trois analyses, on doit souligner l’absence totale de soufre, donc de galène. Bien sûr, ces résultats obtenus sur un même échantillon, ne sauraient être extrapolés à l’ensemble des échantillons de ce type connus sur le gisement du Huelgoat. Dans d’autres cas, il est probable que ces pellicules soient effectivement constituées de galène, associée ou non à d’autres espèces minérales. Pour le savoir, il faudrait multiplier les analyses, lesquelles aideraient peut-être à révéler, grâce à quelques différences d’aspect (couleur, éclat, état de surface, etc.), la présence ou non de galène en remplacement de la pyromorphite, ce qui éviterait de détériorer des échantillons de grande qualité. Et cela mettrait fin à toute contestation et à valoriser les véritables pseudomorphoses qui ne sont peut-être pas aussi fréquentes qu’on le pense dans ce gisement du Huelgoat. Maintenant, il conviendrait d‘aborder la question scientifique sous-jacente à ces pseudomorphoses : quel est le processus géochimique qui a permis d’inverser la réaction, pour transformer un minéral d’oxydation super gène (la pyromorphite) en galène ? Cette question a été abordée récemment par Klein et Makl (2017) qui se sont focalisés sur le gisement de Kautenbach, et ont examiné également des échantillons d’autres gisements. De cette étude très fouillée on retiendra, dans le cadre de cette note, les conclusions suivantes : 1- Dans les échantillons sélectionnés à Kautenbach, de la pyromorphite subsiste à l’intérieur des pseudomorphoses, l’écorce qui la remplace est un mélange intime de galène dominante et de fluorapatite. 2- Ce processus de pseudomorphose résulte ici de l’action tardive de sources thermales issues des gneiss sous-jacents. 3- L’examen d’un échantillon du Huelgoat montre un remplacement par de la galène massive, ce qui suppose un apport de plomb et le mélange de deux fluides. La plumbogummite apparaît en surcroissance par rapport aux faces cristallines primitives de la pyromorphite et sa formation serait donc contemporaine de celle de la pyromorphite et précèderait la pseudomorphose en galène. Ce dernier point s’accorde avec les résultats de l’analyse au MEB, pour indiquer que certaines pellicules noires recouvrant des cristaux de pyromorphite au Huelgoat, seraient pour l’essentiel constituées d’uns surcroissance précoce de plumbogummite. De manière générale, le processus de pseudomorphose agit ainsi de manière très irrégulière à l’échelle d’un gisement, et obéit à des contraintes géochimiques variables d’un gisement à l’autre. L’examen comparatif d’échantillons variés du Huelgoat serait utile pour essayer de cerner les conditions de formation de telles pseudomorphoses dans ce gisement, à l’image de ce qui a été réalisé pour le gisement de Kautenbach par Klein et Markl. En conclusion, pour ce qui concerne ce nom de « sexangulite », il faut considérer qu’il s’agit d’un terme suranné qu’on peut, à la rigueur, garder avec de gros guillemets, sur les étiquettes d’échantillons historiques de pseudomorphoses massives de pyromorphite en galène de la mine de Kautenbach. Son usage, pour désigner des pseudomorphoses provenant d’autres gisements, n’a aucune base scientifique et doit donc être rejeté . Photographie d'une "sexangulite" de Kautenbach. Photo trouvée sur Google, l'URL de "RB" n'existant plus, j'ai fait une recherche, la même sans fond, non détourée, a été trouvée sur Géoforum, dans un post dont le pseudo est Théophraste. Si Théophraste se reconnait, j'aimerais qu'il me contacte via le lien CONTACT du site, un certain nombre de ses photos de pseudomorphoses m'intéressent pour illustrer une page en cours de construction. Source : Yves LULZAC Yves MOËLLO Nicolas STEPHAN Bibliographie utilisée par les auteurs : Blum, 1843 Nöggerath, 1846 Grengen, 1856 Breithtaupt 1863 Neumann Klein et Mark, 2017 Since 01-06-2021
- Lois et décrèts | mineralogie.club | JJ Chevallier
LOIS & DECRETS de la République française . . . Cette page a pour but, un rappel aux réglementations qui régissent le commerce des gemmes. Décret 68-1089 du 29 Novembre 1968 RAP modifié par le décret 2002-65 du 14 janvier 2002 Première partie : décret de 1968 Seconde partie : décret modifié en 2002 Les obligations légales pour vendre tes créations de métaux précieux et pierres fines Ancre 1 Décret pris pour l'application de la loi du 1er août 1905 modifiée sur la répression des fraudes et falsifications en ce qui concerne le commerce des pierres précieuses et des perles Entrée en vigueur le 04 Mars 1969 Article 1 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Les dispositions du présent décret sont applicables à l'exportation, la détention en vue de la vente, la mise en vente et la vente : 1° Des pierres précieuses, à savoir les diamants, rubis, saphirs et émeraudes naturels ; 2° Des diamants, rubis, saphirs et émeraudes naturels dont la couleur a été modifiée artificiellement ; 3° Les diamants, rubis, saphirs et émeraudes synthétiques ou artificiels ; 4° Des imitations de pierres précieuses ; 5° Des perles fines ; 6° Des perles de culture ; 7° Des imitations de perles fines et de perles de culture, quels que soient l'origine et la provenance desdits objets et l'emploi auquel ils sont destinés. Article 2 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. La dénomination "diamant" ne peut désigner que le carbone cristallisé dans une structure cubique ou pseudo-cubique présentant, quelle que soit sa couleur, toutes les propriétés physiques et chimiques de l'espèce minérale naturelle "diamant". Les dénominations "rubis" et "saphir" ne peuvent désigner que l'oxyde d'aluminium cristallisé dans la structure cristalline de l'espèce minérale naturelle "corindon" (alpha Al2, O3). La dénomination "rubis" est réservée au corindon rouge ; la dénomination "saphir" sans indication de couleur est réservée au corindon bleu. Les corindons d'une couleur autre que rouge ou bleue peuvent être désignés sous la dénomination "saphir" à la condition que cette dénomination soit immédiatement suivie de l'indication de leur couleur. La dénomination "émeraude" ne peut désigner que le cyclosilicate de béryllium et d'aluminium de couleur verte, cristallisé dans la structure cristalline de l'espèce minérale naturelle "béryl" (Be3, Al2 (Si6 O18) contenant divers ions alcalins dans ses canaux structuraux et dont la coloration verte est due principalement à une faible substitution isomorphique d'ions chrome à des ions d'aluminium dans sa structure cristalline. Article 3 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Les termes "diamant", "rubis", "saphir" et "émeraude" employés seuls ou suivis du qualificatif "naturel", "véritable" ou "fin" sont réservés aux diamants, rubis, saphirs et émeraudes formés dans les gîtes naturels d'où ils ont été extraits et qui n'ont subi d'autres interventions de l'homme que la taille et le polissage. Article 4 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Il est interdit de qualifier de "naturels", "véritables" ou "fins" les diamants, rubis, saphirs et émeraudes qui ne remplissent pas les conditions visées à l'article 3 par suite de la modification de leur couleur par traitement physique, chimique ou physico-chimique, notamment par exposition à des radiations nucléaires ou par application d'un enduit. Ils peuvent toutefois être désignés sous les dénominations de "diamant", "rubis", "saphir" et "émeraude" à la condition expresse que cette dénomination soit suivie immédiatement de l'indication que la couleur qu'ils présentent provient d'une modification artificielle de leur couleur naturelle. Article 5 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Le corps obtenu par l'effet d'une cristallisation ou recristallisation totalement ou partiellement provoquée par l'homme, quelles que soient la matière de base et la méthode utilisées, ne peut prendre la dénomination de la pierre précieuse à laquelle il correspond dans toute sa masse par ses propriétés physiques et chimiques que si cette dénomination est immédiatement suivie du mot "synthétique" ou "artificiel". Si la dénomination donnée au corps obtenu par une telle cristallisation ou recristallisation est différente de celle d'une pierre précieuse, cette dénomination doit être immédiatement suivie de la mention "produit synthétique" ou "produit artificiel". L'emploi d'un autre qualificatif que "synthétique" ou "artificiel" est interdit pour désigner les pierres obtenues par cristallisation ou recristallisation totalement ou partiellement provoquée par l'homme. Article 6 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Le mot "imitation" doit accompagner immédiatement le nom de la pierre imitée pour tous les produits n'ayant qu'un rapport d'aspect avec les pierres visées aux articles 3, 4 et 5 du présent décret. Article 7 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. La dénomination "doublet" est obligatoire pour désigner toute pierre composée de deux ou plusieurs parties distinctes réunies entre elles par tout procédé physique ou chimique ; le terme "doublet" doit être immédiatement suivi du nom des composants de la pierre ainsi obtenue en commençant par l'indication de celui du dessus. Article 8 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Les termes "perle" ou "perle fine" sont réservés aux perles formées dans les coquilles perlières, sans intervention quelconque de l'homme, quelles que soient la provenance ou l'origine des perles. Article 9 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Toute perle dont la formation dans une coquille perlière est provoquée artificiellement par l'intervention de l'homme, quel que soit le moyen utilisé, ne peut être désignée que par la dénomination "perle de culture". Article 10 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Le mot "perle" ne peut être employé pour désigner un objet qui n'est pas le produit d'une coquille perlière et qui est susceptible d'imiter une perle fine ou une perle de culture que s'il est immédiatement accompagné du mot "imitation". Sont prohibées toutes autres expressions contenant le mot "perle". Article 11 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Dans chaque local, partie de local ou vitrine où il n'est pas présenté uniquement des pierres précieuses et des perles fines ou des bijoux ne comportant que des pierres précieuses et des perles fines, une pancarte, très visible, doit renseigner immédiatement le public sur la nature des objets proposés. Si des bijoux composés de plusieurs pierres ou perles ne comportent pas uniquement, en plus de leur monture, des pierres précieuses ou des perles fines ou un assemblage de ces objets, une étiquette très visible, attenante à chaque bijou, doit indiquer le détail de sa composition. Tout bijou délivré à l'acheteur doit être accompagné d'un bulletin ou d'une étiquette spécifiant la nature exacte des différentes perles et pierres montées sur ce bijou, à moins que ces précisions ne soient entièrement données par une facture. Article 12 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Il est interdit de faire usage d'inscriptions en langue étrangère, sauf si ces inscriptions sont accompagnées de leur traduction et sont conformes aux dispositions du présent décret. Article 13 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Sur les documents publicitaires, étiquettes, pancartes, réclames, bulletins, factures et papiers commerciaux concernant les pierres précieuses dont la couleur a été modifiée artificiellement, les diamants, rubis, saphirs et émeraudes synthétiques ou artificiels, les imitations de pierres précieuses, les perles de culture, les imitations de perles fines ou de perles de culture ou les bijoux comportant des pierres ou des perles de ces diverses catégories, il doit être fait inscription en caractères de même dimension et de même couleur des dénominations et mentions prévues au présent décret. Article 14 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Sans préjudice de l'application des dispositions des articles 5 et 6 de la loi susvisée du 2 juillet 1963, est interdit l'emploi, sous quelque forme que ce soit, de toute indication, de tout signe, de tout mode de présentation, d'étalage ou d'étiquetage, de tout procédé de publicité, d'exposition ou de vente susceptible de créer dans l'esprit de l'acheteur une confusion sur la nature, le mode de fabrication, la composition, les qualités substantielles ou l'origine des articles visés au présent décret. Article 15 Créé par Décret 68-1089 29 Novembre 1968 JORF 4 décembre 1968 en vigueur le 4 mars 1969. Les dispositions qui précèdent seront applicables trois mois après la publication du présent décret. Version toujours en vigueur depuis le 14 janvier 2002 Le Premier ministre, Sur le rapport du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et de la garde des sceaux, ministre de la justice, Vu la directive 98/34/CE du Parlement européen et du Conseil du 22 juin 1998 prévoyant une procédure d'information dans le domaine des normes et réglementations techniques et des règles relatives aux services de la société de l'information, et notamment la notification n° 99/0233/F du 10 mai 1999 à la Commission des Communautés européennes ; Vu le code de la consommation, notamment ses articles L. 214-1 et L. 214-2 ; Vu le code des douanes, notamment son article 38 ; Le Conseil d'Etat (section des finances) entendu, Article 1 Les dispositions du présent décret s'appliquent aux matières et produits suivants : - pierres gemmes formées dans des gîtes naturels ; - pierres synthétiques, pierres artificielles et imitations de pierres gemmes ; - matières organiques d'origine végétale ou animale, traditionnellement utilisées en joaillerie ; - perles fines ; - perles de culture ; - imitations de perles fines et de perles de culture, quels que soient leur origine, leur provenance et l'emploi auxquels ils sont destinés. Article 2 Est complétée par la mention "traité" ou par l'indication du traitement, sous réserve des exceptions prévues à l'article 3 ci-après, la dénomination des pierres gemmes, matières organiques, perles de culture et perles fines qui ont subi, selon le cas, un traitement par irradiation, par laser, par colorant, par diffusion en surface, par emplissage, éventuellement à titre de résidu d'un traitement thermique, de matières étrangères incolores solidifiées dans les cavités extérieures qui présentent des ruptures de réflexion visibles à la loupe de grossissement 10 fois, ou par toute autre méthode de laboratoire modifiant leur apparence, leur couleur ou leur pureté. Article 3 L'apposition de la mention " traité " ou l'indication du traitement n'est pas obligatoire pour les pierres gemmes, matières organiques, perles fines et perles de culture ayant subi les pratiques lapidaires traditionnelles suivantes : - une imprégnation par une substance incolore fluide ; - un traitement thermique, sous réserve que les éventuels résidus de chauffage en surface ne provoquent pas de rupture de réflexion visible à la loupe de grossissement 10 fois ; - un blanchiment sans adjonction de produits colorants ou de vernis. Article 4 Les qualificatifs suivants complètent respectivement la dénomination des matières et produits mentionnés ci-dessous : - "reconstituée" pour les pierres obtenues par fusion part ielle, par agglomération ou frittage de matières naturelles pour former un tout cohérent ; - "composite" pour les pierres qui sont des corps cristallisés ou amorphes composés de deux ou plusieurs parties assemblées non par la nature mais par collage ou par tout autre procédé. Leurs composants sont soit des pierres naturelles, soit des pierres synthétiques, soit des produits chimiques ; - "synthétique" pour les pierres qui sont des produits cristallisés ou recristallisés dont la fabrication provoquée totalement ou partiellement par l'homme a été obtenue par divers procédés, quels qu'ils soient, et dont les propriétés physiques, chimiques et la structure cristalline correspondent pour l'essentiel à celles des pierres naturelles qu'elles copient ; - "artificiel" pour les produits cristallisés sans équivalent naturel connu ; - "d'imitation" pour les produits artificiels qui imitent l'effet, la couleur et l'apparence des pierres naturelles ou des matières organiques, ou d'autres produits artificiels, sans en posséder les propriétés chimiques ou les propriétés physiques ou la structure cristalline. L'emploi des termes : "élevé", "cultivé", "de culture", "vrai", "précieux", "fin", "véritable", "naturel" est interdit pour désigner les produits énumérés au présent article. Article 5 L'emploi des termes : "semi-précieux" et "semi-fins" est interdit pour désigner toutes les matières et produits mentionnés à l'article 1er. Article 6 Les termes : "perle" ou "perle fine" sont réservés à des concrétions naturelles secrétées accidentellement, sans aucune intervention humaine, à l'intérieur de mollusques sauvages. Article 7 Sont dénommées "perles de culture" les perles dont la formation dans un mollusque vivant est provoquée artificiellement par l'intervention de l'homme, par quelque moyen que ce soit. Ces perles de culture sont dites "perles de culture sciées 3/4 ou sciées 1/2 ", selon leurs formes, lorsqu'elles ont été sciées ou meulées. Elles sont dénommées "perles de culture composées" lorsqu' elles résultent de l'assemblage par l'homme de la partie supérieure d'une perle de culture avec une ou plusieurs parties inférieures de même nature ou de toute autre matière. Article 8 Sont dénommées "perles d'imitation" : - les perles entièrement ou partiellement fabriquées par l'homme, copiant l'apparence, la couleur et l'effet des perles naturelles ou de culture mais ne possédant pas leurs propriétés physiques ou chimiques ou leur structure cristalline, même si des matières naturelles ont été utilisées ; - les perles de culture traitées par dépôt d'un enduit quelconque à la surface, notamment d'un vernis plastique ; - les produits ressemblant à une perle dont les couches extérieures ne sont pas entièrement le résultat d'une sécrétion naturelle intervenue à l'intérieur du mollusque producteur. Article 9 Il est interdit d'importer, de détenir en vue de la vente, de mettre en vente, de vendre ou de distribuer à titre gratuit les matières et produits mentionnés à l'article 1er sous une dénomination autre que celle prévue aux articles 2 à 8 du présent décret. Cette dénomination est indiquée sur les étiquettes accompagnant le produit et sur tout document commercial ou publicitaire s'y référant. Article 10 Pour les produits mentionnés à l'article 2, une fiche d'information décrivant les traitements appliqués, autres que les pratiques mentionnées à l'article 3, leurs effets et les précautions à prendre dans l'entretien de la pierre, de la matière organique ou de la perle est mise à disposition du consommateur préalablement à la vente, puis lui est remise avec la facture. Pour les produits mentionnés à l'article 3, les consommateurs sont informés, par affichage sur les lieux de vente, que certaines pierres gemmes ont pu faire l'objet de pratiques lapidaires traditionnelles, par utilisation de fluides incolores et chauffage, et que les perles ont pu faire l'objet d'un blanchiment. Cet affichage doit être parfaitement lisible de l'endroit où la clientèle est habituellement reçue. Lorsque ces produits sont proposés au consommateur selon une technique de communication à distance, la même information figure sur l'offre de contrat de vente à distance. Article 11 Les dispositions du présent décret ne s'opposent pas à la mise sur le marché en France des produits légalement fabriqués et commercialisés dans un autre Etat membre de l'Union européenne ou de l'Espace économique européen qui assure un degré de protection et d'information du consommateur équivalent à celui du présent décret. Article 12 Le décret n° 68-1089 du 29 novembre 1968 portant règlement d'administration publique pour l'application de la loi du 1er août 1905 modifiée sur la répression des fraudes et des falsifications en ce qui concerne le commerce des pierres précieuses et des perles est abrogé. Article 13 Le présent décret entrera en vigueur le 1er février 2002. Article 14 Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, la garde des sceaux, ministre de la justice, la secrétaire d'Etat au budget, le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation et le secrétaire d'Etat à l'industrie sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française. Par le Premier ministre : Lionel Jospin. Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, Laurent Fabius. La garde des sceaux, ministre de la justice, Marylise Lebranchu. La secrétaire d'Etat au budget,Florence Parly. Le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanatet à la consommation,François Patriat. Le secrétaire d'Etat à l'industrie, Christian Pierret. Ancre 2 Voici un lien intéressant et bien documenté par "Les pies bavardes" : " Les obligations légales pour vendre tes créations de métaux précieux et pierres fines - Les Pies Bavardes " https://lespiesbavardes.com/les-obligations-legales-pour-vendre-tes-creations-de-metaux-precieux-et-pierres-fines/ Ancre 3 Since 01-06-2021
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Partager DATATION DES MINÉRAUX & DES ROCHES In Mémoriam, professeur Pierre-André Bourque de l'Université Laval au Québec qui m'avait autorisé à utiliser ses travaux et chaleureusement encouragé à mes débuts. La datation est l'attribution d'une date. Ce terme peut donc s’appliquer à un événement ou à un objet dans notre cas : couche géologique ; roche ; minéral ; fossile. Il désigne globalement la démarche, scientifique ou non, qui consiste à déterminer le temps absolu de cet objet, et par voie de conséquence l’intervalle de temps relatif séparant l’élément daté du temps du chercheur. On parle de « datation absolue » lorsque la datation mise en œuvre aboutit à un résultat chiffré exprimé en unité de temps (années, secondes, etc.). Par opposition, l’expression « datation relative » désigne la démarche qui consiste à déterminer l'ordre chronologique d'événements ou d'objets du passé, sans connaître leurs âges réels. Une confusion est parfois faite entre les deux, lorsque dans le cadre d'une datation relative, la chronologie s'étend jusqu'au présent ainsi, les « âges » des périodes définies par datation relative en stratigraphie sont souvent pris pour argent comptant, bien qu'ils n'aient de sens que comme des intervalles de temps circonscrits définis par rapport à tous les autres. Toute datation est faite en référence à un point de repère temporel et devrait supposer sa définition ou son expression. Ancre 1 DATATION ISOTOPIQUE DES MINÉRAUX & DES ROCHES Il a fallut attendre la découverte de la radioactivité p ar Marie et Pierre Curie, au début du 20e siècle, pour avoir enfin cet outil qui permit de se faire une idée réaliste du temps géologique, c'est-à-dire obtenir des âges géologiques absolus, et de déterminer l'âge vénérable de notre planète. Cet outil, la datation radiométrique, utilise certains éléments chimiques qui ont la propriété de se désintégrer radioactivement. En calculant le temps qu'a mis une certaine portion d'un élément contenu dans un minéral à se désintégrer, on obtient l'âge de formation de ce minéral. RUTHERFORD ET SODDY La désintégration d'un élément radioactif découle de la loi de décroissance exponentielle énoncée en 1902 par Ernest Rutherford et Frederick Soddy. Ce phénomène régulier permet de dater les minéraux dont l'un des éléments est radioactif avec une période connue. Dès 1905, à l'université Yale, Rutherford propose de dater des minéraux grâce à la radioactivité : « L'hélium observé dans les minéraux radioactifs est presque certainement dû à sa production par le radium et les autres substances radioactives contenus dans ces minéraux. Si le taux de production de l'hélium en fonction du poids des divers radioéléments était connu expérimentalement, il devrait être possible de déterminer l'intervalle de temps requis pour produire la quantité d'hélium observée dans des minéraux radioactifs, ou, autrement dit, de déterminer l'âge du minéral » (Traduction de G.B. Dalrymple, The age of the Earth, Stanford University Press, Stanford, 1991, p. 70-71.) La réaction de désintégration peut se résumer ainsi : un élément parent (l'uranium dans l'exemple ci-haut) se transforme progressivement en un élément rejeton (ici le plomb). Cette désintégration met un certain temps à se faire; c'est ce paramètre temps qui nous intéresse. Ici, le temps est le temps total pour que tout l'élément parent soit transformé en élément rejeton. On peut illustrer ainsi la progression de la désintégration : Après un temps 1 (t1), une partie de la quantité originelle d'élément parent (P) aura été transformée en une quantité R1 d'élément rejeton ; il ne restera qu'une quantité P1 de l'élément parent, ce qui peut s'exprimer par le rapport R1 sur P1. Après un temps 2 (t2), on obtiendra un rapport R2 sur P2, plus grand que le précédent, ... et ainsi de suite. La valeur du rapport R sur P est donc fonction du temps de désintégration. Le taux de désintégration est différent d'un type de désintégration à l'autre, mais toujours le même pour une désintégration donnée. Comme on connaît bien les constantes de désintégration pour les diverses réactions qu'on utilise couramment, on est capable de calculer le temps de désintégration pour une valeur donnée du rapport R sur P, à l'aide de ces constantes. Ce qu'on calcule, c'est le temps qu'a mis la désintégration à se rendre à cette proportion entre rejeton et parent. Voilà un point très important en ce qui concerne les datations radiométriques : ce qu'on détermine, c'est depuis combien de temps la désintégration se fait ou, si on préfère, depuis combien de temps a commencé la désintégration. En pratique, il s'agit d'utiliser des minéraux qui contiennent des éléments radioactifs, comme par exemple le zircon, un silicate de zirconium (ZrSiO4). Dans ce minéral, une certaine quantité du zirconium peut être remplacée par l'uranium, ce qui rend le minéral utile pour les datations. Au moment où le minéral cristallise, il incorpore une certaine quantité d'uranium, mais pas de plomb. L'uranium va commencer, à ce moment, à se désintégrer radioactivement. En déterminant le rapport plomb sur uranium (rejeton/parent) par analyse en spectrométrie de masse dans un zircon donné, lequel zircon se trouve par exemple dans un granite, on peut calculer depuis combien de temps se fait la désintégration ou, en d'autres termes, depuis combien de temps a cristallisé le zircon. Comme il a cristallisé en même temps que le granite qui le contient, c'est en ce sens qu'on obtient l'âge du granite, c'est-à-dire le moment de sa formation. C'est pourquoi, on parle d'âge radiométrique, c'est-à-dire un âge obtenu par la mesure des produits de la radioactivité. La réaction de désintégration d'un élément donné n'est pas constante : elle est très rapide au début, et sa vitesse décroît par la suite, selon cette courbe générale : Pour plus de commodité, on utilise un paramètre qui permet d'avoir des ordres de grandeur : la période d'un élément radioactif. La période est le temps nécessaire pour que la moitié de l'élément parent soit désintégrée. Processus de radio datation ou datation isotopique . . . Les critères de l’échantillon à dater L’échantillon doit être un système fermé, entendant par-là que les isotopes mesurés doivent êtres piégés dans l'échantillon. Aucun des composant ne doit avoir migré et aucun composant extérieur ne doit y avoir été ajouté. Ce qui empêche de dater les roches sédimentaires, puisqu'elles ne constituent pratiquement jamais des systèmes fermés. Les roches magmatiques et métamorphiques le peuvent. L'âge déterminé correspond à la fin du processus de cristallisation des minéraux. On doit commencer par choisir l'isotope radioactif à utiliser selon l'âge à déterminer. Cet âge doit être compris entre un centième et dix fois sa période. Au-delà, la mesure est impossible car les noyaux sont trop désintégrés ! IMPORTANT : l’isotope ne doit pas être originaire d'une désintégration radioactive, donc radiogénique. Processus des mesures Deux méthodes possibles : - mesurer de l'activité ( A ) des noyaux radioactifs contenus avec un compteur. - utiliser un spectromètre de masse. L'outil de base de la géologie isotopique est le spectromètre de masse, grâce à cet appareil, on peut mesurer la population N des différents isotopes des éléments chimiques présents dans les roches et dans les minéraux. Généralement c’est la seconde méthode qui est utilisée. On considère un noyau radioactif "père" qui se transforme progressivement en noyau radioactif "fils" ou rejeton, l’isotope radiogénique. Soit N la population de noyaux pères radioactifs présents à l’instant de la mesure dans l'échantillon à dater. Soit N 0, la population de noyaux pères initialement présents dans cet échantillon. Comme on l’a vu précédemment on est dans un système fermé depuis la formation de l’échantillon. cette fermeture correspond à l'arrêt d‘échange d'isotopes. La population de noyaux radioactifs restants est donnée par la loi de décroissance radioactive : t : temps écoulé depuis la fermeture de la boîte λ : la constante radioactive de la désintégration. En connaissant N0,et mesurant N, on peut dater l'échantillon : Si on mesure l'activité A de l'échantillon plutôt que la population de noyaux N alors : En géologie Il est difficile d'évaluer la population initiale N0 pour un noyau radioactif donné. On ne connaît connaît N0 que pour les isotopes radioactifs et . Pour les autres isotopes, on utilise l'isotope stable fils produit par la désintégration radioactive du noyau père radioactif. Carbone 14 Quid du carbone 14 ... Texte intégral de PA Bourque Note de JJC : j'ai remplacé le terme demi-vie par le mot période que l'on utilise aujourd'hui . A chaque fois qu'il est question de datation de roches ou d'autres matériaux anciens, on invoque inévitablement l'incontournable Carbone-14 (14-C). Le 14-C est en effet une méthode très utile pour la datation de certains matériaux géologiques, et particulièrement de matériaux archéologiques. La méthode utilise la réaction de désintégration du carbone-14 en azote-14. Il faut savoir que le carbone commun dans la nature a une masse atomique de 12 (12-C). Il se combine à l'oxygène atmosphérique (O2 ) pour former du CO2 dans lequel le carbone a une masse atomique de 12, soit le 12-CO2 . Mais en plus du 12-C, il y a aussi, en bien plus faible quantité, du carbone de masse 13 (13-C) et du carbone de masse 14 (14-C); ces trois formes, de masse atomique différente pour un même élément, sont ce qu'on appelle des isotopes. Le 12-C et le 13-C sont des isotopes stables, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas radioactifs, tandis que le 14-C est un isotope radioactif; c'est lui qu'on utilise pour les datations. Pour bien comprendre la méthode, il nous faut voir d'où vient le 14-C et comment ce 14-C est fixé, avec du 12-C, par les organismes vivants, végétaux et animaux. Le bombardement des gaz de la haute atmosphère par les rayons cosmiques fait que l'azote, de masse atomique 14 (14-N) se transforme en 14-C qui se combine à l'oxygène libre (O2 ) pour former du CO2 , mais un CO2 particulier où le carbone est de masse atomique 14, soit le 14-CO2 . Ce 14CO2 se mélange au CO2 qui vient des autres sources, comme des volcans et de l'oxydation des matières organiques ou, aujourd'hui, de la combustion des hydrocarbures. Le CO2 qui provient du cycle photosynthèse-oxydation des matières organiques est aussi particulier. En effet, la photosynthèse consomme du CO2 atmosphérique, c'est-à-dire un CO2 qui contient en partie du 12-C et en partie du 14-C. C'est donc dire que la matière organique des végétaux et des animaux (qui consomment les végétaux) contiendra une certaine quantité de 14-C. C'est ce 14-C qui est utilisé pour les datations. Au départ donc, toute matière organique vivante (végétaux ou animaux) contient du 12-C et du 14-C (ainsi qu'une faible quantité de 13-C). La proportion entre 14-C et 12-C dans les tissus organiques et le squelette métabolisés par l'organisme demeure la même tout au long de la vie de l'organisme, un rapport correspondant à celui qui se trouve dans le CO2 atmosphérique. En pratique, on peut donc dire que l'horloge démarre avec la mort de l'organisme; la proportion commence alors à changer à cause de la désintégration du 14-C et du fait que le 12-C demeure stable. Le produit de la désintégration du 14-C, l'azote 14, est un gaz qui s'échappe dans la nature. En pratique, puisque le 12-C est stable, on mesure le rapport entre, 14-C et 12-C. Connaissant le rapport qui existe dans la nature entre 14-C et 12-C, ainsi que la constante de désintégration, on peut comme dans les autres méthodes, calculer le temps qui s'est écoulé depuis la mort de l'organisme qui a fixé le carbone dans ses tissus ou son squelette. Par conséquent, l'âge que l'on obtient avec la méthode du 14-C, c'est l'âge de la mort de l'organisme (du bois, des coquillages, de la tourbe, des tissus de lin, cotton, laine, etc...). Mais la proportion 14-C/12-C est-elle vraiment demeurée constante à travers les temps géologiques? Dans la méthode de datation par 14-C, on prend pour acquis que la proportion 14-C/12-C n'a pas changé avec le temps géologique, ... ce qui n'est pas vrai. En effet, on sait aujourd'hui que cette proportion a varié avec le temps. On le sait par exemple en comparant l'âge obtenu à partir du 14-C et l'âge obtenu en comptant les anneaux des arbres (dendrochronologie) ou encore les varves (dépôts saisonniers) dans les lacs. On sait que la production de 14C a été en général plus élevée dans le passé, ce qui implique que les âges non corrigés sont en fait plus jeunes que ce qu'ils devraient être en réalité. C'est pourquoi, il faut apporter des corrections. Ainsi, pour la période entre -20 et -40 Ka, on apporte une correction de l'ordre de 10% (on vieilli les âges de 2 à 3 Ka); ce pourcentage diminue pour des âges plus récents. Même avec un facteur aussi grand que 10% (ce qui n'est pas le cas), le suaire de Thurin ne pourrait être vieilli de ...700 ans! (voir plus bas). La croyance populaire est à l'effet qu'on puisse dater n'importe quoi avec le 14-C. Il faut bien voir, et c'est très important, que cette méthode ne s'applique qu'aux matériaux qui ont déjà été vivants, comme du bois, des coquilles, du lin, etc. Inutile de penser dater des outils de métal ou des pointes de flèches en silex (SiO2 ) avec cette méthode. Il y a une autre limitation très importante à la méthode : le temps impliqué. Avec les méthodes de l'uranium-plomb, du rubidium-strontium ou même du potassium-argon (voir plus-haut), la période s'exprime en milliards d'années. Avec le 14-C, on parle d'une période de 5730 ans. Le schéma qui suit montre l'implication d'une période aussi courte. Au temps 0, on a 100% de 14- (barre rose). Après 5730 ans (la période de la désintégration), la moitié du 14-C est désintégrée. Après un autre 5730 ans (11,460 ans au total), la moitié de la moitié est désintégrée; il reste le quart du 14-C originel. Après un autre 5730 ans, il en reste 1/8, ... et ainsi de suite. Après 74,490 ans, il reste 1/8192 (= 0,000122) du 14-C originelle. C'est peu, d'autant plus qu'au départ, la quantité de 14-C par rapport au 12-C était déjà faible. Analyser une si faible quantité devient très difficile. En pratique donc, le 14-C est utile pour dater des objets qui ne sont pas plus vieux que 75 000 ans. On parle ici non plus en milliards, ni même en millions d'années, mais bien en quelques dizaines de milliers d'années seulement. Le 14-C une méthode très utile en archéologie et en histoire. Elle a été utile pour clore certains débats : Le suaire de Turin qui aurait servi à ensevelir le corps du Christ a été daté en 1988, par trois équipes indépendantes, dans une fourchette d'âge entre 1260 et 1390 ans, donc un suaire fabriqué au Moyen-Âge. Le bois du soi-disant trône de St-Pierre a aussi été daté du Moyen-Âge. La méthode est aussi utilisée en géologie des dépôts superficiels qui souvent sont plus jeunes que la limite de 75 000 ans. Les dépôts de la Mer Champlain par exemple qui n'ont que quelques 9 000 à 12 000 ans d'âge sont datés au 14-C, en utilisant les coquilles et le bois fossile de ces dépôts. Since 01-06-2021
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TSAVORITE TSAVORITE En hommage à Campbell R. Bridges † Septembre 2019 « Les Tsavorite sont des grenats verts concurrents de l’Émeraude, extrêmement rares, présentant peu d’occurrences dans le monde. » La Tsavorite a 52 ans : elle a été découverte en 1967. En 1967, en Tanzanie, le géologue écossais Campbell R. Bridges (1937 - 11 août 2009) travaillait dans la brousse, à Lemshuku, à 15 km de Komolo, dans le nord-est de la Tanzanie, lorsqu’il fut chargé par un buffle, il se réfugia dans un fossé pour se protéger. Là il remarqua, dans la roche affleurante, un minéral vert brillant comme l’émeraude. Reparti sans l’échantillon, trop occupé à se protéger du buffle, il entreprit plus tard des recherches au Kenya, à la frontière avec la Tanzanie qui avait nationalisé ses mines en 1970. C’est là dans une zone sauvage, le parc national du Tsavo, qu’il découvre un gisement de ce grenat grossulaire vert comme l’émeraude. Il s’installe dans cette région où il commence par construire un logement dans un arbre pour se protéger lui et sa famille, des animaux dangereux. Le site de la Scorpion mine : http://www.tsavorite.com Son exploitation va grandir au fil des années avec l’aide de Tiffany, le célèbre joaillier, dont le Président Sir Henry Platt aura l’idée de proposer à Campbell R. Bridges de baptiser cette nouvelle gemme du nom de Tsavorite en rapport avec le lieu du gisement exploité. Malheureusement il y a dix ans, en 2009 une bande de mineurs illégaux voulant lui prendre son exploitation, Campbell R. Bridges est lâchement et sauvagement assassiné à 71 ans. Depuis c’est le fils de Campbell, Bruce Bridges, qui dirige l’exploitation. Ce brut exceptionnel de 283.74 ct. a été découvert dans la mine Merelani, parc national du Tsavo, en Tanzanie. Photo de Robert Weldon, GIA avec l'aimable autorisation de Buce Bridges. Ces gemmes sont rarement grosses, la tectonique des régions de gisement ayant bouleversé la croute terrestre, il est rare de trouver de grosses gemmes intactes de plus de 5 carats soit 1 gramme. Contrairement à l’émeraude la Tsavorite est une pierre solide et sans trop d’inclusions, elle a comme tous les grenats un indice de réfraction élevé, elle est très lumineuse. Localité type : District minier de Lemshuku, district de Simanjiro, région de Manyara, Tanzanie Contexte géologique de la région de Lemshuku et pétrographie de la Tsavorite... Extrait du résumé du mémoire de thèse pour l’obtention du grade de Docteur de l’Institut National Polytechnique de Lorraine spécialité Géosciences présentée et soutenue publiquement par Julien FENEYROL , le 16 février 2012 au Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques (CRPG). Pétrologie, géochimie et genèse des gisements de tsavorite associés aux gneiss et roches calco-silicatées graphiteuxde Lemshuku et Namalulu (Tanzanie). http://docnum.univ-lorraine.fr/public/DDOC_T_2012_0348_FENEYROL.pdf Les gisements de Tsavorite sont toujours contenus dans des gneiss graphiteux et des roches calco-silicatées graphiteuses enrichis en vanadium et en chrome, et souvent associés à des marbres dolomitiques. Les formations minéralisées appartiennent à la ceinture métamorphique néoprotérozoïque mozambicaine. Cette ceinture issue de l’orogenèse est-africaine résulte de la fermeture de l’océan mozambicain et de la collision des blocs crustaux formant le Gondwana de l’Est. La Tsavorite est exploitée dans des gisements primaires soit sous la forme de nodules, soit au sein de veines de quartz, ou dans des gisements secondaires de type placer issus du démantèlement des formations minéralisées. L’étude minéralogique de la Tsavorite a permis de proposer un protocole pour certifier l’origine géographique des Tsavorites, à partir des rapports V/Cr, de la teneur en manganèse et de la composition isotopique en oxygène. L’étude pétrographique des gisements de Tsavorite de Lemshuku et de Namalulu dans le nord-est de la Tanzanie a montré que les gneiss graphiteux et les roches calco-silicatées graphiteuses à Tsavorite sont associés à des intercalations de méta-évaporites, et sont surmontés par des marbres dolomitiques. La colonne litho stratigraphique relevée sur les deux gisements résulte du métamorphisme d’une formation sédimentaire enrichie en matière organique dans le faciès amphibolite supérieur à P = 7,0 ± 0,4 kbar et T = 677 ± 14°C. Cet évènement a été daté à 634 ± 22 Ma par la méthode U-Th-Pb sur monazites. Le bâti métamorphique s’est refroidi entre 512 et 500 Ma d’après les datations 40Ar-39Ar sur muscovites. Deux stades de métasomatose ont permis la formation de la Tsavorite : (i) les nodules de Tsavorite se sont formés au cours du métamorphisme prograde à P = 5,0-7,4 kbar et T = 580-691°C suite à une métasomatose de diffusion ; (ii) la Tsavorite des veines de quartz a précipité au cours du métamorphisme rétrograde, pendant une métasomatose calcique d’infiltration, à P = 3,6-4,9 kbar et T = 505-587°C. Les Tsavorite des veines de quartz sont datées in situ par Sm-Nd à 606 ± 36 Ma. L’ensemble des éléments nécessaires à la formation de la Tsavorite se trouve dans les roches graphiteuses à évaporites. L’implication des évaporites, de nature continentale, est importante : elles sont directement transformées en Tsavorite en fournissant le calcium dans le cas des nodules, et les sels fondus forment des fluides qui mobilisent l’ensemble des éléments nécessaires à la cristallisation de la Tsavorite dans les veines de quartz. Les minéralisations sont également contrôlées par la litho stratigraphie (gneiss graphiteux et roches calco-silicatées graphiteuses à évaporites) et la tectonique (structure de type ‘saddle-reef’).En conclusion, les gisements de Tsavorite se sont formés au cours du métamorphisme et de la métasomatose de séries sédimentaires silico-calcaires, enrichies en matière organique et à intercalations d’évaporites, et déposées au sein d’une plate-forme carbonatée associée à la formation d’une sabkha de côte marine sur la marge est des cratons du Congo et du Kalahari au Néoprotérozoïque. Ell CARACTÉRISTIQUES DE LA TSAVORITE Chimie de la Tsavorite... Une variété de grenat grossulaire, chromifère vert, vanadifère. Formule: Les types diffèrent en termes de spectres UV-VIS-IR. Un transfert de charge Fe 2+ - Ti 4+ est possible. Des groupes OH à l'état de trace peuvent être présents. Propriétés physiques de la Tsavorite... Dureté de Mohs : 7 à 7,5 Densité : 3,55 à 3,73 Ténacité : excellente Clivage : indistinct Cassure : conchoïdale Propriétés physiques de la Tsavorite... Indice de réfraction : 1,735 à 1,744 Pléochroïsme : Nul Biréfringence : Nulle Dispersion : 2 vz ~ 0,027 Caractère optique : Isotrope Couleur : Couleur (en général) : vert émeraude Couleur (sous filtre Chelsea) : Parfois rouge rosé si riche en chrome Causes de la couleur : Vert, V 3+ en coordination octaédrique. Couleur du trait : blanc-brunâtre Éclat : résineux Fluorescence : Inerte Cristallographie de la Tsavorite... Isométrique. Système : cubique-hexaoctaédrique Inclusions dans la Tsavorite... Rangées ou "plumes" de minuscules cristaux négatifs, inclusions fluides, fibres d'amiante. Gisements... Kenya : Comté de Taita-Taveta, Voi, Mine de scorpion Comté de Turkana, Lokiriama Madagascar : Atsimo-Andrefana, Ampanihy, Ejeda Tanzanie : Région de Manyara, District de Simanjiro, Lelatema Mts : Collines de Merelani Mine D-Block Pakistan : Vallée de Swat Antarctique : Montagne de Sør Rondane Bibliographie et Sources : Julien Feneyrol : Thèse pour l’obtention du grade de Docteur de l’Institut National Polytechnique de Lorraine spécialité Géosciences. Jolyon & Katya Ralph : Gemdat.org est une ressource d'information en ligne dédiée à fournir des informations gemmologiques gratuites "Blue Chart Gemmological Identification" Herve Nicolas Lazzarelli Ulrich Henn et Claudio C. Milisenda : "Gemmological Tables" W. William Hanneman : "Pragmatic Spectroscopy For Gemologists" Tsavorite : mindat.org Dr. A. Abreal : carte des Tsavorite dans le monde Since 01-06-2021
- Gemmes, synthèses, imitations, traitements | mineralogie.club | Y. Lulzac | JJ Chevallier
Coup d’œil sur les synthèses, imitations et traitements appliqués sur les pierres taillées de joaillerie. AVANT-PROPOS. Combien de fois les membres du Centre de Recherche Gemmologique de Nantes n'ont-ils pas entendu cette angoissante question dans le cadre d'un quelconque salon minéralogique : « la pierre ornant cette bague, est-elle vraie ou fausse ?... » Bien que souvent posée sur le mode badin, pour de nombreuses personnes cette question peut être angoissante car sous-entendant de grosses sommes d'argent éventuellement disponibles en cas d'extrême nécessité. Malheureusement, dans beaucoup trop de cas, la réponse est négative, provoquant chez le propriétaire de la pierre, soit une grande tristesse, soit un doute sur la qualité d'une expertise très souvent sujette à caution à cause de sa gratuité. Expertise que l'on s'empressera donc de vérifier, soit chez le "bijoutier de famille", soit dans un laboratoire d'expertise lequel, bien sûr, fera payer sa prestation à un prix qui pourra dépasser la véritable valeur de la pierre. Il peut paraître étonnant que tant de pierres "anciennes" soient "fausses" alors qu'on à tendance à imaginer les époques passées exemptes de telles marchandises. Pourtant la fabrication, par exemple de verre teinté en imitation de pierres naturelles, ne date pas d'aujourd'hui puisqu'elle se pratiquait depuis la très haute Antiquité. Il est vrai qu'autrefois on accordait plus d'attention à la couleur d'une pierre plutôt qu'à sa nature. Ce qui ne semble pas être toujours le cas à l'heure actuelle. Mais pour autant peut-on reprocher, par exemple, aux souverains d'Angleterre d'arborer un spinelle rouge plutôt qu'un rubis birman sur leur couronne impériale ? A l'heure actuelle, la véritable nature des pierres vendues sur les marchés, les marchés exotiques plus particulièrement, pose de nombreuses interrogations, que ce soit dans le domaine des pierres de synthèse ou dans celui des améliorations ou traitements au point que, dans certains cas, le matériel standard du gemmologue ne suffit plus pour résoudre certains problèmes particuliers. Néanmoins, avec un peu d'expérience et du bon matériel classique de gemmologie, il est possible de se faire une idée précise sur la qualité de la plupart des pierres en circulation de par le monde. On fera donc ici un rapide tour d'horizon sur les diverses manipulations que l'on peut pratiquer à l'heure actuelle sur les pierres de joaillerie. La plupart de ces manipulations ayant été évoquées également dans les ouvrages cités en bibliographie. Seules seront considérées ici les pierres dites « de couleur », c'est-à-dire autres que le diamant bien que ce dernier puisse aussi être coloré. Il s'agira donc de ce que l'on dénomme communément les "fausses pierres" étant entendu que les "vraies pierres" sont des pierres naturelles dont la couleur est d'origine et sur lesquelles les seules interventions humaines ne se limitent qu’à une action de taille et de polissage. 1- Les pierres de synthèse, c'est-à-dire les pierres ayant la même composition chimique que les pierres naturelles mais qui ont été élaborées par l'homme. On connaît les procédés suivants : 1-1- La fusion à haute température pour ce qui concerne les corindons (saphirs de différentes couleurs ou rubis) ou les spinelles, et qui est actuellement le procédé le plus connu et le moins onéreux. Le principe consiste à projeter de la poudre d'alumine dans la flamme d'un chalumeau. L'alumine fond et se dépose sur un germe animé d'un mouvement de rotation. Il se forme un corindon cristallisé mais qui portera l'empreinte de son mode particulier de fabrication. Ces particularités non naturelles pourront se manifester sous forme de "stries de croissance" ou autres anomalies optiques qui aideront à distinguer ces synthèses des pierres naturelles. Ce procédé, appelé synthèse Verneuil du nom de celui qui l'a mis au point dès 1891, est toujours utilisé à grande échelle puisque l'on évalue à environ 200 tonnes la quantité de pierres produites annuellement de par le monde, entre autres dans les Alpes françaises et suisses. Au début du vingtième siècle, on peut penser que la vente de ces pierres réalisée en première main devaient se faire en toute honnêteté et à des tarifs évidemment très inférieurs à ceux des pierres naturelles. Mais on ignore les conditions exactes des ventes en seconde main et il est certain que des négociants peu scrupuleux ne se sont pas privés de commercialiser des pierres de synthèse de peu de valeur au prix des pierres naturelles de qualité supérieure. Il est évident que la qualité exceptionnelle de ces synthèses Verneuil peut paraître suspecte, aussi est-il possible de leur donner un cachet plus naturel en les soumettant à un choc thermique qui provoquera la formation d’imperfections telles que des micro fractures ou des givres. 1-2- La voie hydrothermale qui se rapproche le plus des conditions naturelles de formation mais dont la mise en œuvre est plus délicate. Ce procédé utilise des autoclaves dans lesquels on met en solution aqueuse, à haute température, des éléments de base qui cristalliseront dans certaines conditions de pression et de gradient thermique. Dans ce cas, les pierres, les corindons et les émeraudes en particulier, montreront aussi certaines particularités dont des inclusions spécifiques ou des anomalies optiques. Ce procédé est également très employé pour produire du quartz, coloré ou non, qu'il n'est pas toujours aisé de distinguer des naturels 1-3- La dissolution anhydre qui permet de faire cristalliser des corindons et des émeraudes à haute température dans un milieu dépourvu d'eau. Là aussi, les pierres issues d'un tel traitement montreront des inclusions et des anomalies optiques rarement ou jamais rencontrées dans la nature. Pour ce qui concerne les émeraudes, ce procédé a été largement développé à partir de 1940 (procédé américain Chatham), et ensuite repris en 1964 (procédé français Gilson). 1-4- La sédimentation en phase aqueuse qui permet de réaliser des opales nobles dont la composition chimique, légèrement différente de celle des pierres naturelles, la positionne à la limite des imitations. Ce procédé a été développé en France par Gilson dès 1974. 2- Les pierres traitées. Ce sont des pierres naturelles sur lesquelles on applique des techniques destinées à en améliorer la couleur et la transparence. Et dans ce domaine, l'ingéniosité humaine n'a guère de limites car, périodiquement, le gemmologue se trouve confronté à de nouveaux traitements qui, souvent, lui sont de plus en plus difficile à mettre en évidence. Pour ce qui concerne les traitements destinés à améliorer la couleur des pierres naturelles on connaît les méthodes suivantes : 2-1- Le traitement thermique simple, le plus utilisé à l'heure actuelle, qui consiste à chauffer les pierres à plus ou moins haute température en atmosphère oxydante ou réductrice et dans un milieu neutre ou enrichi en éléments bien précis. C'est le traitement que l'on emploie maintenant, et pour ainsi dire d'une manière systématique, sur les corindons et plus particulièrement sur les saphirs. A partir d'une pierre d'un bleu verdâtre ou jaunasse, on parvient à obtenir un beau bleu du plus bel effet. Rares sont les saphirs présentés en bijouterie qui n'ont pas bénéficié d'une telle amélioration, d'autant plus qu'elle est maintenant officiellement considérée comme étant un "traitement traditionnel" dispensant le vendeur de révéler à son client l'origine exacte de la couleur de sa pierre (décret 2002-65 du 14 janvier 2002). Sachant que ce traitement est irréversible, on peut alors se poser la question de savoir où se situe la limite de l'escroquerie… Souvent ce mode de traitement est relativement facile à mettre en évidence par l'examen, sous fort grossissement, des inclusions naturelles de la pierre dont la forme ou leur proche environnement pourra être modifié. L'ambre peut également subir un léger chauffage de façon à faite apparaître des inclusions de formes esthétiques en « feuilles de nénuphar ». 2-2- Le traitement thermique par diffusion. Si le chauffage d'un saphir bleu très clair ou presque incolore est réalisé dans un milieu enrichi en titane, la pierre prendra une belle couleur bleue grâce à la diffusion, généralement superficielle, de ce métal au sein de la pierre. Des zonages de couleur caractéristiques peuvent alors être mis en évidence dans certaines conditions et servir ainsi de moyen de détection. 2-3- Le traitement au béryllium. Il s'agit d'un traitement thermique à haute température permettant la diffusion, jusqu'au cœur même de la pierre, non plus de titane mais de béryllium. Ceci dans le but de modifier agréablement la couleur bleue d'un saphir mais aussi, et surtout, de conférer à certains corindons sans valeur une superbe teinte rose orangé identique à celle des célèbres saphirs padparadschas. Souvent, la température élevée nécessaire à ce traitement peut laisser des traces caractéristiques sur les inclusions naturelles de la pierre. Sinon, une analyse chimique s'impose, mais à l'aide d'un appareillage lourd. De nombreuses autres pierres sont également sujettes à une amélioration par chauffage. Entre autres on peut citer les aigues-marines afin de renforcer leur couleur bleue; les tourmalines pour éclaircir les tons rouges trop foncé; les zircons pour changer leur couleur brune en bleu ou incolore; les quartz améthystes qui virent au jaune citrin, les tanzanites à nuances brunes ou jaune, qui deviennent d'un beau bleu violet, etc. 2-4- L'irradiation (rayons gamma, neutrons, électrons) qui permet de produire des quartz noirs ou améthystes à partir de pierres incolores ou jaunes; de donner une belle couleur bleue à des topazes incolores; de renforcer la couleur rose des tourmalines; de conférer une couleur brun-rouge à des zircons incolores, etc. Contrairement à ce qui a pu être rarement observé jadis, ces traitements ne provoquent plus actuellement de radioactivité gamma rémanente. 2-5- L'application d'un pigment coloré sous forme liquide ou de vernis, soit sur la surface de la pierre, soit au sein même de celle-ci en profitant de sa porosité ou de la présence de micro-fissures. C'est ainsi que la porosité naturelle des agates se prête très bien à ce genre d'amélioration mise au point depuis fort longtemps. De même, il sera possible de renforcer la couleur des turquoises, lapis-lazuli ou jades grâce à leur porosité ou à la présence de fissures. 2-6- L'amélioration de la transparence des pierres d'aspect pierreux plus ou moins chargées d'inclusions ou de fractures (les givres). Le procédé le plus courant et le plus anciennement connu consiste à faire pénétrer, sous vide ou à pression ordinaire, une huile végétale (huile de cèdre en général) dans les givres des émeraudes. C'est un procédé très ancien et reconnu comme étant "traditionnel", donc sans devoir de divulgation. Il améliore la clarté des pierres mais n'a aucune incidence sur leur couleur ni sur leurs inclusions lesquelles, si elles ne sont pas trop gênantes, pourront même apporter une petite plus-value sous le nom de "jardin de l'émeraude". Ce qui est paradoxal car, normalement, moins il y a d'inclusions, plus grande est la valeur de la pierre. Le remplissage des fractures peut s'effectuer également à l'aide de résines synthétiques incolores ou même colorées si l'on veut, par la même occasion, améliorer la couleur de la pierre. C'est ce qui a été récemment appliqué sur les émeraudes, mais sans suite car la polymérisation des résines s'effectue avec de très légères variations de volume qui induisent des tensions internes pouvant fragiliser les pierres. De plus ces résines ont parfois tendance à jaunir au vieillissement ce qui, bien sûr, contribue à modifier la couleur originelle de la pierre. Néanmoins, ce traitement n'a pas été totalement aboli. Le remplissage, ou imprégnation, des fractures et givres peut être aussi effectué à l'aide de matières vitreuses silicatées et boratées. Ce genre de traitement, connu sous le nom de "glass fill", a été appliqué depuis longtemps sur les saphirs, rubis et diamants. Depuis, la pratique s'est maintenue et même largement développée grâce à la découverte de nouvelles formules de verre dont l'amélioration a porté sur leur fluidité ainsi que sur leur indice de réfraction par l'ajout de sels de plomb. C'est ce qui permet actuellement d'écouler les gros stocks inutilisés de rubis plus ou moins fracturés et d'aspect pierreux de provenances diverses. Ce traitement, appliqué sur des pierres peu givrées, entre dans la catégorie des imprégnations classiques par une matière étrangère, mais qui ne modifie pas la couleur originelle des pierres. En l'occurrence, les rubis actuellement traités de cette manière, arborent souvent une magnifique couleur naturelle. Le fait que ces pierres aient été imprégnées ou "glass filled", contribue évidemment à diminuer leur valeur marchande, mais pas au point de provoquer l'effondrement de leur marché comme on peut le constater à l'heure actuelle. Par contre, l'application de ce procédé sur des pierres extrêmement fracturées voire complètement disloquées est quelque peu abusif car l'on rentre alors dans le domaine des pierres reconstituées. De plus, ce verre de nouvelle génération est sensible à la chaleur ainsi qu'à certains produits ménagers. Ce qui tend, dans certaines circonstances, à déformer ou fracturer les pierres ainsi traitées. A l'heure actuelle, ces rubis « rebouchés au plomb » sont commercialisés dans le monde entier et constituent une grosse part des pierres offertes sur les marchés exotiques. 3- Les imitations 3-1- De pierres naturelles par des pierres naturelles d'une autre espèce et de moindre valeur. Par exemple, les pierres de remplacement sont très souvent des grenats ou du quartz. Détecter la tromperie revient alors à mettre un nom sur la pierre de remplacement, ce qui est du ressort de quiconque possédant les compétences et le matériel de base nécessaire. L'exemple type de cette manipulation est le remplacement d'un rubis par un spinelle ou un grenat. 3-2- De pierres naturelles par des composés artificiels. Le plus commun de ces composés étant un verre plus ou moins chargé en sels de plomb pour en renforcer l'indice de réfraction. La présence de bulles ou d'une texture fluidale observable à l'aide d'une simple loupe permet souvent de détecter la fraude, mais pas toujours. Les résines synthétiques se positionnent également pour une bonne part dans les imitations les plus courantes. Beaucoup de composés artificiels proviennent de certaines industries de pointe réalisant des essais entrant dans le domaine de l'électronique ou autres. Souvent, ces composés sont disponibles en quantités limitées mais si leur apparence, leur couleur ou autres qualités susceptibles de rivaliser avec des composés naturels sont reconnues, ils peuvent faire l'objet de fabrications spécifiques afin d'être commercialisés sur le marché des gemmes. C'est, par exemple, le cas du YAG (yttrium aluminium garnet) issu de l'industrie des lasers et qui a acquis une certaine notoriété dans le domaine des imitations du diamant. Ou encore le cas de l'oxyde de zirconium qui est actuellement la plus courante et convaincante imitation du diamant ou autres pierres de couleur. Et enfin la moissanite, plus connue sous le nom de carborundum utilisé pour ses propriétés abrasives (meules, poudres à polir, etc.). Cette moissanite n’est guère utilisée pour simuler une pierre de couleur mais, lorsqu’elle est incolore, elle constitue un redoutable concurrent du diamant à cause de sa grande dureté et surtout de sa thermo-conductivité identique. Ce dernier point est important car, jadis, il était le principal critère de reconnaissance rapide utilisé par tous les bijoutiers. Heureusement, les moissanites non montées sont très faciles à différencier des diamants (densités différentes). 4- Les pierres reconstituées (ou composites) qui sont le résultat de trois manipulations possibles : 4-1- Le collage d'un élément minéral ou synthétique de peu de valeur en remplacement d'une partie de la pierre naturelle. Vue par transparence, l'amélioration sera du plus bel effet. Dans ce cas, la table de la pierre pourra être naturelle tandis que sa culasse sera d'une nature différente. C'est ce que l'on appelle un "doublet". Dans d'autres cas, un film minéral ou organique coloré est inséré entre la pierre naturelle et l'élément rapporté. C'est ce que l'on nomme un "triplet". Ce type d’amélioration peut être appliqué sur la plupart des pierres dites précieuses, ainsi que sur les opales nobles par le collage d’un fond noir à la base des cabochons. En règle générale ce genre de supercherie est assez facile à mettre en évidence à condition que la pierre ne soit pas montée en serti clos. 4-2- Le collage de deux éléments identiques. Il s'agit d'une pratique peu courante qui consiste à assembler par collage deux pierres de nature et de couleur identique afin d'en augmenter le poids. C'est, par exemple, ce qui a pu être constaté parfois dans le domaine des diamants. 4-3- L’assemblage aléatoire de pierres identiques. Cette pratique n'intéresse en général que les pierres que l'on qualifie souvent d' « ornementales » telles que les turquoises, ou bien les lapis-lazulis et les jades dans une moindre mesure. L'ambre, résine naturelle fossilisée, peut également faire l'objet d'une telle pratique. Le procédé consiste à assembler d'une manière aléatoire des fragments d'une même roche ou d'un même minéral à l'aide d'un ciment à base minérale de couleur plus ou moins identique, ou d'une simple résine artificielle teintée ou non. Le résultat apparaît sous la forme d'une brèche à éléments anguleux positionnés d'une manière quelconque qui imite parfois très bien les structures bréchoïdes naturelles. Seule, la nature du ciment peut parfois donner d'utiles indications. Par contre, un ciment à base de résine synthétique sera aisé à mettre en évidence par son point de fusion peu élevé. Aux fragments d'un même minéral, il est parfois judicieux d'ajouter un autre minéral susceptible d'être rencontré en association dans la nature. Par exemple, des petits cristaux de pyrite associés au lapis-lazuli, ou des fragments charbonneux noirs associés à la turquoise. Par contre, l'ambre reconstitué ne nécessite ni ciment ni résine synthétique puisqu'il se soude à lui-même sous l'effet de températures et de pressions adéquates. Ces qualités étant d’ailleurs mises à profit au cours de cette opération pour y inclure des petits fragments végétaux ou, beaucoup mieux, des petites araignées ou des insectes récoltés quelques jours plus tôt… Manipulation principalement destinée à tromper les amateurs de pierres de collection. En guise de conclusion. Dans le domaine des transactions actuelles. Pour les non-initiés ne possédant aucune notion de base susceptible de les aider, il est évident que l'achat de pierres qualifiées de "précieuses" (couramment rubis, saphirs, émeraudes, diamants) dans beaucoup de pays "exotiques" actuels peut se révéler être une entreprise risquée malgré la délivrance d'un certificat. Il faut bien se persuader que s'il y a une "bonne affaire" en jeu, elle ne se fera jamais au profit de l'acheteur, le vendeur connaissant très bien les caractéristiques et la vraie valeur de sa marchandise. Et, dans ce domaine, il n'y a guère de mystères : une pierre naturelle de très bonne qualité ne sera jamais offerte sur le marché à un prix très inférieur à sa valeur réelle. Ce qui nécessite, pour l'acheteur, d'avoir une idée aussi précise que possible des prix pratiqués sur le marché. D'un autre côté, une pierre de synthèse ou une pierre naturelle traitée, sera en général vendue à un prix supérieur à sa valeur réelle, laquelle sera toujours difficile sinon impossible à chiffrer d'un manière exacte, trop de variables entrant en jeu. Mais si cette pierre plaît et si son prix paraît très abordable, on ne prendra guère de risques en l'achetant même sans marchandage préalable. Elle sera à inclure dans le budget des "achat souvenirs". Dans le domaine des pierres anciennes. Il faut bien admettre que, dans beaucoup de cas, nombre de personnes croyant posséder un bijou ancien de grande valeur sont souvent déçues d'apprendre qu'il n'en est rien lorsqu'elles se décident à le faire expertiser avec certificat à l'appui. Trois raisons principales à cela : - achat ancien d'une pierre sans valeur auprès d'un négociant malhonnête. - achat ancien délibéré d'une pierre sans valeur mais qui, à l'issue de multiples donations ou de successions sans expertises, finira par prendre de la valeur simplement sous la foi de la "tradition familiale" ou du fait qu'étant ancienne, elle ne peut être "fausse". Et il faut bien constater que l'évolution des idées et des croyances dans ce domaine très particulier se fait presque toujours dans le même sens. Pourtant, il arrive parfois, mais rarement, que cette évolution s'opère en sens inverse. Par exemple, une simple verroterie qui de révèle être un beau diamant. Bien sûr, à la grande surprise et satisfaction des heureux possesseurs du bijou ! - achat ancien d'une pierre de valeur mais qui, pour une raison ou une autre, aura été vendue plus tard par un des membres de la famille et remplacée discrètement par une pierre sans valeur à l'insu des autres membres de la famille… Y. Lulzac Je suis un paragraphe. Cliquez ici pour ajouter votre propre texte et me modifier. C'est facile. Je suis un paragraphe. Cliquez ici pour ajouter votre propre texte et me modifier. C'est facile. TRAVAILLER SERIEUSEMENT SANS SE PRENDRE AU SERIEUX jj.chevallier@wanadoo.fr Mentions légales Politique de confidentialité Site créé et administré par Jean-Jacques Chevallier.
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QUARTZ FUME Le quartz fumé est une variété de quartz dont la couleur varie du jaune-brun au noir. Cette coloration est due à l’irradiation naturelle de substituts du silicium, par des atomes d’aluminium, tels des éléments radioactifs comme l’uranium et le thorium entrants dans la composition de la roche encaissante ou des minéraux voisins. Les cristaux ne sont pas radioactifs ils sont simplement irradiés (voir la page sur la radioactivité dans les minéraux). Certains cristaux peuvent perdre leur coloration à la lumière du jour. C’est en Suisse que l’on récolte la plus haute qualité de quartz fumés, dans les fentes alpines de l’Aar et du Saint-Gothard. Dans cette région, des cristaux de dimensions métriques ont été trouvés. En Autriche, de très beaux cristaux ont été trouvés dans le massif des Hohe Tauern. Au Brésil, dans le Minas Gerais, ont été récoltés, des quartz morion parfois de taille métrique. Dans l'état du Colorado, aux États-Unis, on trouve de très belles associations de quartz et d'amazonite. En Afrique, dans le massif d’Erongo, en Namibie, on trouve de très beaux spécimens parfois en association avec le schorl où la fluorite verte. Dans la région de Mogok, au Myanmar, des cavités cristallisées contiennent de grandes quantité de quartz fumé pluri-décimétrique, parfois associé à la topaze. En France, c'est dans les pegmatites des monts d'Ambazac de la Haute-Vienne, que l'on a fait des découvertes historiques de cristaux métriques de quartz fumés et morions. Les fentes alpines des Alpes françaises et italiennes livrent de magnifiques gwindels et cristaux de quartz fumé parfois morion, assez souvent associés à des fluorites dont les couleurs varient du rose au rouge. Dans toute la France, les carrières des pegmatites sont susceptibles de livrer des cristaux de quartz fumés ou morions. Pour en savoir plus vous pouvez consulter la page 547 du Guide des passionnés, « Minéraux » de Julien Lebocey aux éditions di Piat. A propos de quartz fumé A LIRE OU RELIRE Merveilleux minéraux des Musées de Chamonix-Mont-Blanc et du Bourg d’Oisans Le Règne Minéral Hors-Série 2008 – Les Minéraux des Pegmatites des Monts d’Ambazac (Haute-Vienne). Ces ouvrages sont disponibles chez l'éditeur aux Editions du Piat. Up Up Up Minéralogie Passion Scannez-moi ! MUSÉE "Minéralogie Passion" "Minéralogie Passion" est une page Facebook rejoignez l a! Quartz fumé avec quartz bleu, Apatite, inclusions de Rutil, inclusions pointues de Manganèse et Riebeckite, Gutalak, province de Kunar, Afghanitan. Collection Noor Ullah. Gutalak, province de Kunar, Afghanitan. Collection Noor Ullah. Cristal flottant biterminé, de quartz fenêtre, légèrement fumé, inclusions argileuses, Val d’Illiez,Valais, Suisse. Cluster de quartz fumé à pointes chloriteuses, Aiguille de l'Eboulement, Leschaux, massif Quartz fumé, massif du Mont-blanc, Haute-Savoie, Alpes, France. 160 kg de quartz fumé, carrière de kaolin de Kergantic, Ploemeur, Morbihan, Bretagne, France. Quartz fumé Ploemeur, Morbihan, Bretagne, France. Spessartine sur morion flottant et opale, Wushan, Tongbei, Yunxiao Co., Zhangzhou Préfecture, Chine. Quartz morion, Vénachat, Compreignac, Bellac, Haute-Vienne, Haute-Vienne, France. Quartz morion, carrière des pegmatites de Santrop, Razès, Haute-Vienne, France. Quartz morion sur lame de baryte, mine de Monlimard, Langeac, Haute Loire, France. Quartz fumé, Living Mountain Mine, Little Fall, Herkimer Co., New York, USA.jpg Quartz fumé, léopard, "appellation non contrôlée" due à l'inclusion d'argiles, Najac, Aveyron, France. Quartz fumé avec liserés et inclusions blancs,Ploemeur, Morbihan, Bretagne, France. Quartz fumé, glacier Talèfre, Chamonix, Chamonix-Mont-Blanc, Bonneville, Haute-Savoie, France. Quartz fumé, carrière de Ploemeur, Morbihan, Bretagne, France. Quartz fumé, glacier du Géant, Massif du Mont-blanc, Haute-Savoie, France. Arfvedsonite et quartz fumé sur orthose, Imilchil, Imilchil Caïdat, Province de Midelt, Drâa-Tafilalet, Maroc. Quartz fumé et microcline, Papachacra pegmatites, Papachacra, Corral Quemado, Département de Belén, Province de Catamarca, Argentine. Quartz fumé du massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie, Alpes, France. Quartz fumé zoné, Ace of Diamond mine, Middleville, Herkimer Co., New York, USA. Quartz fumé sur orthose, carrière de Gwernavalou, Trémarga, Cotes d'Armor, France. Quartz fumé recristallisé, au dos, massif de l'Argentière, Mont Blanc, Haute-Savoie, France. Quartz fumé sceptre, carrière de Beauvoir, La Bosse, Echassière, Allier, France. Lame de quartz fumé supportant un octaèdre de Fluorine rose de la Pointe Kurz, massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie, Alpes, France. Quartz fumé, massif du Mont-blanc, Haute-Savoie, Alpes, France. Clic pour agrandir... Since 28-02-2022
- René Just Hauy | mineralogie.club | JJ Chevallier
Tout juste deux siècles après sa mort, nous nous devons de rendre hommage au grand Maître de la Cristallographie... L'Abbée RENE JUST HAÜY Dont le grand minéralogiste Alfred Lacroix à dit " Nulle science n'a autant été l'œuvre d'un seul homme. " René-Just Haüy et le cristal de calcite. Auteur inconnu. D'un milieu modeste, toujours fidèle à sa foi catholique, l'abbé René Just Haüy, né le 28 février 1743 à Saint Just en Chaussée et mort le 3 juin 1822 à Paris, traversa les périodes troublées de la Révolution, de l'Empire et de la Restauration. A partir du moment où, conquis par les cours de DAUBENTON, il découvrit la minéralogie, il suivit toujours la même idée: comprendre l'architecture du monde minéral et la structure interne des cristaux. En plein 18e siècle, époque des grandes découvertes de la Nature, le jeune René Just fut influencé par un religieux de Saint-Just en Chaussée, puis par son collègue LHOMOND au collège de Navarre. Intéressé aux domaines de la botanique - constituant un herbier de près de 2000 plantes -, il se dirigea vers la Minéralogie pour laquelle son esprit curieux s'inquiéta aussitôt: "Comment la même pierre, le même sel, la même terre peuvent se présenter en cubes, en prismes ou en aiguilles, alors que la rose a toujours les mêmes pétales, l'arbre, les mêmes fruits, et le blé les mêmes caryopses ?" Jean-Baptiste Louis ROMÉ de L'ISLE, ancien officier de Marine, puis Michelet d'ENNERY, venaient de faire progresser la Science des Cristaux en découvrant que l'angle formé par deux faces adjacentes d'un cristal, quel que soit leur développement, reste constant . C'est la fameuse loi de la Constance des angles déjà pressentie par plusieurs savants du siècle précédent, notamment le danois Niels STENSON, connu sous son nom latin de Nicolaus STENON (ou STENO). Cet esprit universel jeta les bases de la paléontologie moderne et de la stratigraphie. Il publia en 1669 les coupes transversales d'un cristal de quartz montrant distinctement un angle constant pour des faces variables. L'anglais BOYLE dès 1673, le néerlandais van LEUWENHOEK, inventeur du microscope et le russe LOMONOSSOV, qui effectua en 1749 les premières mesures d'angles sur des cristaux de Salpêtre, ont découvert que les faces de croissance des cristaux se déplaçaient parallèlement à elles-mêmes, dans des directions déterminées. Bien que Romé de L'Isle n'ait pas eu connaissance des travaux antérieurs de Sténon, parce que lisant des traductions incomplètes qui omettaient tout ce qui était relatif aux cristaux de quartz, tous les minéralogistes s'accordent aujourd'hui à porter à son crédit la découverte de cette loi fondamentale, qu'il retrouva entièrement et démontra par des mesures instrumentales précises. Georges Balthazar SAGE, fondateur de l'École Royale des Mines installée à l'Hôtel de la Monnaie, guida Romé de L'Isle vers la Cristallographie. Romé, autodidacte de génie s'entoura de collaborateurs efficaces dont Arnould CARANGEOT qui mesura les angles des faces des cristaux et SWEBACH-DESFONTAINES, sculpteur qui confectionna des modèles en terre cuite à partir des données de son collègue. ICI Carangeot fabriqua des gabarits de référence sous forme de plaquettes échancrées d'angles connus, destinés à une application directe sur les arêtes des cristaux. D'abord découpés dans du carton de cartes à jouer, ces gabarits furent ensuite remplacés par des lames de cuivre. Certains angles étaient simples à mesurer: quatre-vingt-dix degrés pour le cube, soixante degrés pour le prisme hexagonal. D'autres angles, beaucoup plus nombreux, s'expriment en minutes et secondes. Ils ne permettaient aux gabarits rigides que des mesures par approximations successives. Carangeot eut alors l'idée de mesurer les angles à l'aide d'un rapporteur comportant une alidade mobile: c'est le goniomètre d'application qui permit rapidement de vérifier la loi fondamentale de Romé de L'Isle. L'application de cette loi conduisit à l'élaboration des premières collections de modèles cristallographiques composées de quatre cent quarante-huit cristaux de référence en terre cuite. Cette notion de modèles fut reprise par tous les minéralogistes. Si les lois de la symétrie étaient implicites dans leurs constructions, il faudra néanmoins attendre une vingtaine d'années pour comprendre la logique des opérateurs de symétrie, puis que des allemands, et notamment HESSEL, regroupent les cristaux en sept systèmes cristallins. Un cristal de calcite se clive en petites unités qui ont la même forme que le cristal initial. Cette division doit avoir un terme: l'unité insécable, définie ainsi par Haüy: "Je m'arrête à un terme et je donne à ses corpuscules, que nous isolerions si nos organes et nos instruments étaient assez délicats, le nom de molécules constituantes". Haüy a d'abord pensé que chaque minéral avait sa propre molécule constituante: un rhomboèdre pour la calcite. L'empilement de plusieurs molécules constituantes reconstitue les cristaux naturels. Mais en étudiant de nombreux exemples, il découvrit que toutes les molécules constituantes se limitaient à 6 types, chacun d'eux étant appelé primitif, qu'il désigna par les lettres P.M.T.. Ces primitifs: parallélépipèdes, dodécaèdres à faces rhombes ou à faces triangulaires isocèles, prisme hexagonal, octaèdre et tétraèdre, pouvaient se réduire par le calcul à 3 types de molécules constituantes, qu'il appela alors intégrantes, éléments de base de toute la matière cristallisée. La trigonométrie permet de calculer les angles interfaciaux à partir de l'empilement géométrique des molécules intégrantes: la C r i s t a l l o g r a p h i e scientifique était née. Sous Louis XVI, le Jardin des Plantes dirigé par BUFFON, était au coeur de toutes les préoccupations scientifiques de l'époque, et René Just Haüy, ordonné prêtre en 1770, modeste régent de seconde au Collège Cardinal LEMOINE, s'intéressait aux sciences de l'observation. Un jour, Haüy qui s'était d'abord tourné vers la Botanique vit la foule se presser au cours de DAUBENTON, démonstrateur des collections d'Histoire naturelle au cabinet du Jardin des Plantes. Il entra et fut immédiatement conquis. Retrouvant son goût pour la Physique et les Mathématiques, Haüy développa ses théories sur la Minéralogie scientifique. L'abbé alla exposer plus tard ses résultats à Daubenton. Comprenant séance tenante l'importance des déductions d'Haüy, Daubenton en fit part au géomètre LAPLACE. Les grands savants du siècle des Lumières encouragèrent Haüy à communiquer ses travaux à l'Académie des Sciences. Mais, pour le bon abbé, l'Académie semblait un milieu bien effrayant. Il n'accepta de s'y présenter qu'après de multiples sollicitations. Le 10 janvier 1781, Haüy présentait un mémoire sur les grenats suivi d'autres travaux sur la structure des cristaux. Le retentissement fut si grand que les académiciens s'empressèrent de le recevoir parmi eux, sans même attendre qu'une place de Physique ou de Minéralogie soit vacante. Parce qu'un fauteuil de botaniste était libre, Haüy put être élu le 12 février 1783, soutenu par les Physiciens et les Mathématiciens, au détriment de Botanistes tels DESFONTAINES et TESSIER. Le Roi le nomma académicien 3 jours plus tard. Haüy siégea toujours aux séances et devint très vite un membre influent de cette Institution. Il débordait d'activité. Il s'intéressa non seulement à la structure des cristaux, mais aussi aux propriétés magnétiques, sur la magnétite par exemple, aux compositions chimiques et aux propriétés physiques des minéraux, ainsi qu' à leurs propriétés électriques. 1784: Haüy venait d'atteindre les vingt années d'exercice qui suffisent alors à obtenir la modeste pension de Professeur Emérite. De ce fait, il put enfin se consacrer exclusivement à la Science qu'il venait de créer. Lorsqu'Antoine-Laurent LAVOISIER, directeur de l'Académie des Sciences obtint du Roi une réforme de cette Société Savante, Haüy put abandonner la section botanique pour passer dans une classe nouvelle d'Histoire naturelle et de Minéralogie. Vinrent brutalement les jours troublés de la Révolution. Le 10 août 1792, le Trône est renversé. Refusant de prêter serment à la Nouvelle Constitution civile du Clergé, le prêtre réfractaire est en grand danger. Son humble demeure fut investie la même semaine. Haüy et tous les ecclésiastiques de l'Université sont arrêtés et conduits au Séminaire Saint-Firmin, transformé en prison. Geoffroy SAINT-HILAIRE et DAUBENTON se précipitent à son secours en faisant intervenir l'Académie auprès de la Section populaire du Jardin des Plantes . Le lendemain, une faveur est accordée, Geoffroy se hâte vers St-Firmin. Mais Haüy ne voulut abandonner ni ses minéraux mis à sa disposition durant son incarcération ni ses compagnons d'infortune. Il ne se décida à recouvrer sa liberté qu'après les fêtes religieuses du 15 Août. Sans perdre un jour, Haüy reprit ses travaux cristallographiques avec une parfaite sérénité. Arrêté une seconde fois il sera libéré grâce à l'intervention de Lavoisier, qui, lui, devait être moins heureux quelque temps après. Le 8 août 1793, la Convention nationale supprime toutes les Académies Royales. Haüy est nommé Secrétaire de la Commission des Poids et Mesures qui devait imposer le Système métrique, d'abord à la France, puis au reste du Monde (enfin, presque, les Anglais mirent un certain temps à être convaincus). Depuis plus de deux ans, il élaborait les bases d'un Système où il retrouvait l'esprit rationnel des troncatures cristallines et travaillait avec Lavoisier à la définition du décilitre. A l'incarcération de Lavoisier en tant que fermier général, Haüy et Borda adressèrent une demande de grâce auprès du Comité de Sûreté générale. Malgré la portée scientifique de ses travaux, Lavoisier fut exécuté. La tourmente révolutionnaire relança l'intérêt pour les minéraux qui sont les sources des matières premières indispensables au développement industriel et à l'effort de guerre. Désormais, pour qu'un minéral soit défini, il faut associer à sa structure cristalline sa composition chimique: SiO2 pour le Quartz, FeS2 pour la Pyrite, etc. Les minéraux étant la source des éléments indispensables à l'homme, la seconde moitié du XVIIIe siècle vit la création de l'École Royale des Mines dans les locaux de l'Hôtel de la Monnaie à Paris, le 19 mars 1783. Sous la direction de SAGE, on y formait des ingénieurs des Mines chargés de trouver et d'exploiter les Minéraux utiles. Le Comité révolutionnaire de Salut public, dans son souci de vaincre le blocus imposé par les puissances européennes, accorda une importance particulière à la recherche minière et créa l'Agence et le Corps des Mines. Un arrêté du 12 juillet 1794 donna à l'Agence, pour ses bureaux et dépendances, l'Hôtel de Périgord proche de l'Hôtel de Mouchy, où s'installa l'École des Mines. Les grands scientifiques de l'époque entrèrent au Corps des Mines: Par exemple, Vauquelin ou Faujas de Saint-fond. Haüy fut nommé le 15 Vendémiaire de l'An II (6 octobre 1795) premier conservateur des collections. Haüy y apportait un enseignement à base scientifique qui s'appuyait sur la chimie nouvelle de Lavoisier et sur les analyses de Vauquelin. Ses cours couvraient aussi bien la Minéralogie que la Cristallographie. Donnés régulièrement jusqu'en 1802, ils eurent un succès immédiat qui dépassa les frontières et attirèrent de nombreux élèves étrangers: russes, polonais et surtout américains. En 1801, il publia son Traité de Minéralogie, somme de toutes les connaissances cristallographiques et minéralogiques de l'époque qui comporte la description détaillée de milliers d'échantillons soigneusement rassemblés dans le Cabinet dont il avait la charge. Son autorité était universelle: il détermina tous les spécimens rassemblés alors par les nombreux amateurs et collectionneurs de minéraux, hérités des Cabinets de Curiosité du XVIIIe siècle. Les collections de l'École des Mines, récoltées par les élèves et les Ingénieurs, devinrent considérables. Elles furent rassemblées dans le cadre de leurs études et surtout au cours de leurs prospections ultérieures dans le monde entier. D'autres minéraux sont regroupés par les voies les plus diverses: Saisies de Cabinets individuels par le Comité de salut public. Achat des collections de GUETTARD et JOUBERT, trésorier Général des États du Languedoc, etc.. . En octobre 1795, Haüy se vit remettre la précieuse collection de Romé de L'Isle, achetée par Gillet de LAUMONT, Directeur de l'Agence des Mines. Il la conserva dans sa propre chambre et ne cessa d'en vérifier les mesures, utilisant nombre de ces minéraux dans son propre Traité. A la Mort de Gillet de Laumont, en 1835, cette collection fut transférée au Muséum sans respect de l'étiquetage original. Dans ses écrits, Haüy rendit hommage à Romé de L'Isle, qui l'avait pourtant violemment critiqué à ses débuts en le traitant de "cristalloclastë. Cependant, il fit toutes ses mesures d'angles avec le goniomètre d'application, popularisé par Romé de L'Isle, mais en refusant obstinément, jusqu'à sa mort, d'utiliser des goniomètres optiques plus précis, développés par les savants anglais, notamment WOLLASTON. A la fin du 18e siècle, la Minéralogie est très proche de la Physique. BONAPARTE, alors premier Consul, estimait beaucoup Haüy et le protégeait. Il le chargea de rédiger l'ouvrage de base sur l'Enseignement de la Physique dans les Lycées. Le 5 avril 1802, Napoléon nomma Haüy Chanoine Honoraire de Notre-Dame de Paris. Mais à la même époque, il transféra l'École des Mines dans les Alpes, ce qui mit fin aux rapports entre HAÜY et l'École des Mines de Paris. Les deux tomes du Traité de Physique d'Haüy remportèrent un grand succès. La première édition, en 1803, fut suivie d'un second tirage en 1806, puis d'un troisième en 1825. Le Traité fut adopté par le Conseil Royal de l'Instruction publique sous la Restauration. Pendant les Cent-Jours, Napoléon confiera à son auteur: "Monsieur HAÜY, j'avais emporté votre Physique à l'île d'Elbe et l'ai relue avec le plus grand intérêt." En récompense de ses mérites, HAÜY figura parmi les premiers récipiendaires de l'Ordre de la Légion d'Honneur, nommé Officier dès sa création le 28 novembre 1803. Un aspect essentiel de l'œuvre d'Haüy concerne ses conceptions de la notion d'espèce minérale. Vers la fin de sa vie, cela l'entraînera dans de violentes controverses avec ses collègues chimistes. Pour l'éminent savant, un minéral était défini par une structure: la molécule intégrante, et une composition chimique donnée. Haüy unifia ainsi des espèces alors considérées différentes telles que le Béryl et l'Emeraude, ou à séparer des groupes considérés comme variétés de la même espèce telles que les Zéolites. L'observation de minéraux de même structure, mais de composition différente, le conduisirent à soupçonner un remplacement des éléments chimiques d'une espèce donnée par d'autres composants: ce qu'il dénomma -à juste titre- par épigénie ou pseudomorphose. Mais, à l'inverse, ceci l'empêcha de percevoir la notion de solution solide, minéral pour lequel les constituants peuvent être en proportion variables ; il s'est ainsi opposé à BERTHOLLET et surtout à MITSCHERLICH dont il n'accepta jamais le concept de l'isomorphisme. Chacun des protagonistes persista sur ses positions. En théorie, Haüy adhéra toujours à son idée de "composition constante. En pratique, Haüy utilisa surtout la définition géométrique de l'espèce, expliquant les variations de composition par des mélanges inaccessibles à l'observation. Haüy ne s'est pas limité à l'étude des cristaux bien formés. Il s'est aussi intéressé aux roches, ces agrégats de cristaux aux formes généralement mal définies. Parmi les nombreux termes pétrographiques encore en usage de nos jours qu'Haüy a donnés, tels que Pegmatite: roche de composition granitique, mosaïque de minéraux de très grande taille ou Eclogite, constituée exclusivement de grenats et de pyroxènes. Bien d'autres termes qui forment la base de la classification systématique des roches lui sont dus. Source Archives JJ Chevallier, collectée sur le web ou dans un livre références perdues. La vie et l' œuvre de l' abbé René Juste Haüy par Alfred Lacroix Téléchargeable en PDF à l'adresse https://www.persee.fr/docAsPDF/bulmi_0366-3248_1944_num_67_1_4560.pdf
- météorites|classement des météorites|JJ Chevallier
Partager METEORITES II classement... Définition : Une météorite est un fragment de matière céleste solide tombé sur la Terre, avant sa chute c'est un MÉTÉOROÏDE s'il est petit, moins d'un mètre, ou un ASTÉROÏDE s'il est de taille plus importante, jusqu'à plus de 100 km, pendant sa chute c'est un BOLIDE dont la trainé lumineuse due à la friction avec les molécules de l'air durant la traversée de l'atmosphère est le MÉTÉORE . Pour classer les météorites il convient en premier lieu de savoir faire la différence entre deux états de la matière météoritique. Une météorite est soit non différenciée, soit différenciée. Définition : La différenciation chondritique est l'ensemble des transformations qui aboutissent à la formation de différentes classes de roches à partir des premières roches originaires d'une nébuleuse primitive par un phénomène d'Accrétion, dû à la gravité, la chaleur et l'hydratation. Ce phénomène permet de différencier les différentes couches des planètes telluriques. Les éléments s'ordonnent en couches différenciées selon la densité des éléments chimiques qui entrent dans la composition. LA FORMATION DES CHONDRES Nurserie d'Etoiles Photographie d'une partie de la Nébuleuse M-16, l'Aigle, qui est une nurserie d'étoiles, ce nuage de poussières et de gaz interstellaires donne naissance à des étoiles, en se condensant. Il faut se rappeler que le soleil est une étoile dotée de satellites, les planètes. A droite un nuage dense de chondres et de poussières grossies schématisés. Chondres A droite un amas de chondres qui se contracte sous l'effet de la gravité.. A gauche les grains de poussières et les gaz se condensent sous l'effet de la gravité la chaleur y est très élevée. Accrétion A gauche des amas de chondres sous l'effet de la gravité s'accrétionnent en amas de plus en plus gros qui sous l'effet de la chaleur et de l'hydratation se modifient chimiquement. Ce qui donne naissance à des astéroïdes chondritiques, à droite. Différenciation Si ce phénomène se poursuit certains corps prennent des dimensions importante, planétoïdes, leur masse devient critique. Les éléments radioactifs qu'ils contiennent produisent de la chaleur qui fond la matière, c'est à ce stade qu'à lieu la différenciation, les éléments lourds migrent vers le cœur du planétoïde et les plus légers en surface formeront une croute, en se refroidissant. Notre système solaire est né, selon les théories scientifiques actuelles, suite à l'effondrement sur lui même d'un immense nuage de matière interstellaire, gaz et poussières. Les schémas ci-dessous vous montrent les différentes phases de la transformation. Le schéma ci-dessus résume la distinction entre un corps non différencié qui produira les chondrites et un corps différencié qui produira, les achondrites, les sidérolithes et les sidérites, qui se forment dans des zones bien définies du planétoïde. LE CLASSEMENT DES METEORITES AEROLITHES CHONDRITES ACHONDRITES LES SIDÉRITES MÉTALLIQUES [IR] LES SIDÉROLITHES MÉTALLIQUES - PIERREUSES [SI] Pallasite, Esquel, Chubut, Argentine. DOCUMENTS DE TRAVAIL Since 01-06-2021
- Beryl violet type Maxixe | mineralogie.club | JJ Chevallier
BERYL VIOLET TYPE "MAXIXE" D'un article de "LAB INFORMATION CIRCULAR" Traduction JJ Chevallier Ce béryl de 149,23 ct est inhabituel par sa couleur violette. Le GJEPC-GTL a récemment examiné une pierre taille coussin en différents styles mélangés, violette, pesant 149,23 ct, reçue pour identification. L’indice de réfraction standard a été mesuré à 1.570-1.580 et la densité à 2.77 ; ces valeurs sont compatibles avec le béryl. Un dichroisme distinct avec des composants violet-rose et bleu était facilement visible à la rotation de la pierre sous filtres polarisants ainsi qu’au dichroscope. Sous UV courts, une faible fluorescence verdâtre était visible, tandis qu’un spectroscope, modèle de bureau, a révélé une série de traits dans la zone rouge. Ces caractéristiques spectroscopiques sont associées au béryl bleu de type maxixe. Le spécimen était pratiquement sans inclusion et ne présentait que peu de cristaux transparents épars lors d’un examen microscopique. Les spectres UV-Vis-NIR du béryl violet présentaient un motif typique associé au béryl de type maxixe avec une série de bandes dans la région de 500 à 700 nm (trace bleue – rayon o). Les spectres UV-Vis-NIR ont montré une série de bandes d’absorption dans la région de 500 à 700 nm le long de la direction bleue (0-ray) ; un tel modèle d’absorption est généralement associé au béryl de type « maxixe » et au bleu coloré par irradiation naturelle ou artificielle. Cependant, il n’y a pas de test concluant pour déterminer si la couleur bleue est causée par l’irradiation naturelle ou artificielle ; il en va de même pour ce spécimen de béryl violet. Ce béryl violet inhabituel de type maxixe (d’une taille exceptionnelle) se distingue par sa couleur unique rencontrée pour la première fois au laboratoire – sûrement, un ajout intéressant aux couleurs du béryl. Voir l'original en anglais... http://gtljaipur.info/ProjectUpload/labDownLoad/LabInformationCircular_Vol.77_Sept2020.pdf?fbclid=IwAR2YgSCE5uSgD-qHya0GQdPuq4K5K0OyNoVXXVc6PZEOVs9HkX2NFOxzM94 Since 01-06-2021
- mineralogie.club|classement des minéraux-origine organique|JJ Chevallier
Partager RETOUR SOMMAIRE CLASSEMENT COMPOSÉS ORGANIQUES Ce groupe ne compte que quelques rares minéraux cristallisés. On y trouve aussi les hydrocarbonés, asphaltes, charbon, pétrole, gaz, bitumes etc. dont les compositions chimiques extrêmement complexes font qu'ils sont considérés comme des roches. On n'y mettra jamais fin mais voilà l'anti-mythe... L'ambre classée traditionnellement ici n'est pas un minéral ! Voir la page sur les charbons Since 01-06-2021 RETOUR SOMMAIRE CLASSEMENT
- mineralogie.club | Diamant | JJ Chevallier
LES DIAMANTS Pas une semaine sans que l'on me pose des questions sur le diamant ! " Rescapé de l'univers des ébullitions et des incandescences, des pressions inexpiables, des heurts et des déflagrations irrésistibles prend naissance la beauté pathétique de la matière malmenée qui a trouvé son repos... Entre les styles ennemis de l'usure et de la rupture, l'avare architecture des cristaux, leurs polygones, leurs pyramides, déploie une géométrie immuable, infaillible, immortelle, qui anticipe Pythagore et Platon... Ces formes sont d'avant l'histoire , d'immémoriale seigneurie. En de telles structures, façonnées aux plus rudes traitements et ennoblies par eux, la loi d'équilibre l'emporte à la fin. Il devrait en être ainsi, immanquablement. Au commencement, au plus ardent du chaos, l'équilibre qui allait parvenir à tant de délicatesses miraculeuses ne fut sans doute rien d'autre que le jeu des compensations encore instables et grossières qui, lentement, mettait fin aux soubresauts d'un astre en train de se figer. Peut-être n'est-il pas de plus sûrs modèles de la beauté profonde que les formes émergées des grandes acrimonies. Roger Callois, Pierres, 1966 Le Diamant Texte copié et corrigé sur Wikipédia Le diamant est l'allotrope[1] de haute pression du carbone, métastable[2] à basses températures et pressions. Moins stable que le graphite et la lonsdaléite qui sont les deux autres formes de cristallisation du carbone, sa renommée en tant que minéral lui vient de ses propriétés physiques et des fortes liaisons covalentes[3] entre ses atomes arrangés selon un système cristallin cubique. En particulier, le diamant est le matériau naturel le plus dur (avec l'indice maximal, 10 sur l'échelle de Mohs) et il possède une très forte conductivité thermique. Ses propriétés font que le diamant trouve de nombreuses applications dans l'industrie comme outils de coupe et d'usinage, dans les sciences comme bistouris ou enclumes à diamant et dans la joaillerie pour ses propriétés optiques. Les diamants naturels se sont formés dans des conditions de très hautes températures et pressions à des profondeurs de 140 à plusieurs centaines de kilomètres dans le manteau terrestre. Les diamants remontent à la surface dans le magma lors d'éruptions volcaniques celui-ci refroidit pour former des roches volcaniques, les kimberlites et les lamproïtes qui tapissent les cheminés emprisonnant les diamants en leur sein. La remontée est tellement rapide que le diamant conserve les propriétés physique et la structure qu’il avait dans les profondeurs du manteau. L’allotropie (du grec allos autre et tropos manière) est, en chimie, en minéralogie et en science des matériaux, la faculté de certains corps simples d’exister sous plusieurs formes cristallines ou moléculaires différentes. La métastabilité est la propriété d'un état d'apparence stable mais qu'une perturbation peut faire aller rapidement vers un état encore plus stable. En l'absence de perturbation significative la vitesse de la transformation menant à l'état stable peut être très faible, voire quasi nulle. En réponse à une perturbation déclenchante la transformation peut être très rapide, voire quasi instantanée. Une liaison covalente est une liaison chimique dans laquelle deux atomes se partagent deux électrons (un électron chacun ou deux électrons venant du même atome) d'une de leurs couches externes afin de former un doublet d'électrons liant les deux atomes. C'est une des forces qui produisent l'attraction mutuelle entre atomes. La liaison covalente implique généralement le partage équitable d'une seule paire d'électrons, appelé doublet liant. Chaque atome fournissant un électron, la paire d'électrons est délocalisée entre les deux atomes. Histoire et étymologie Texte copié et corrigé sur Wikipédia La légende raconte que le diamant est exploité depuis 6 000 ans en Inde (cas du Koh-i Nor). Historiquement, les premiers diamants sont extraits il y a 3 000 ans en Inde où ils sont trouvés uniquement dans les gisements alluvionnaires (rives des cours d'eau) tels le Pennar, le Godâvarî, le Mahânadî ou le Krishnâ dans la région mythique de Golconde, principal centre de commerce du diamant pendant des siècles. Il est représenté comme le « fruit des étoiles » ou provenant de sources sacrées, aussi orne-t-il les objets religieux. Des textes bouddhistes révèlent tout son symbolisme : Sūtra du Diamant (pour qui le diamant est, comme la vérité, éternel), textes du Vajrayana. Il est aussi un objet de culte hindou, représentant symboliquement les vajras, et fait partie du mysticisme du jaïnisme et du lamaïsme tibétain. Les Dravidiens pensent que les diamants poussent dans le sol comme des légumes, c'est pourquoi ils utilisent le caroubier dont les fèves servent d'étalon de masse pour peser les diamants, pratique à l'origine du carat. Le diamant est à l'origine un élément de parure comme d'autres (la taille du diamant en facettes qui lui donne sa brillance caractéristique n'apparaît pas avant le milieu du XVIème siècle, probablement par crainte que cette technique ne lui fasse perdre de ses pouvoirs), aussi est-il surtout utilisé comme amulette et talisman à cause de ses pouvoirs magiques et pour sa grande dureté dans la taille d'outils en fer ou la perforation de gemmes (jades, saphirs), comme en Chine, au Yémen vers -400 où ont été trouvées des perles percées par des diamants et au Kalimantan, partie indonésienne de Bornéo où le diamant est découvert vers 600. Antiquité En Égypte, Grèce et Rome antique, il est considéré comme indestructible chimiquement et représente les « larmes de Dieu ». Il est porté comme amulette à laquelle on attribue la vertu d'être un antipoison, la poudre de diamant est utilisée en glyptique. Sa rareté lui donne de plus en plus de valeur et il gagne son statut de pierre précieuse. Ses formes naturelles, sa dureté et sa transparence obtenue par un polissage partiel le rendent suffisamment attrayant pour qu'il soit monté en bijou pour la première fois vers le IIème siècle, la mythologie gréco-romaine l'associant à l’amour éternel : les flèches de Cupidon auraient en effet été surmontées de pointes de diamant. Moyen Âge et Renaissance Au début du Moyen Âge, son commerce devient limité : l'expansion de l'Islam a pour effet que les marchands arabes contrôlent les routes caravanières vers l'Inde et l'Église chrétienne condamne l'usage des diamants comme amulette païenne. Le commerce du diamant se redéveloppe à partir des Grandes découvertes qui voient l'ouverture de la route des Indes par les Européens, les républiques maritimes prenant progressivement le monopole des épices et la République de Venise devenant le centre de commerce du diamant en Occident. Au Moyen Âge et à la Renaissance, il est porté au sommet des couronnes ou en pendentif, orne les regalia et symbolise le « troisième œil » des mahârâjas. Les rois européens se le procurent pour sa rareté mais aussi pour son pouvoir d'antipoison, panacée ultime. En 1270, Louis IX institue des lois somptuaires réservant le diamant au seul souverain. Jusqu'en 1477, date à laquelle l'archiduc d'Autriche, Maximilien Ier de Habsbourg offre comme bague de fiançailles un diamant à Marie de Bourgogne, le diamant est porté uniquement par des souverains hommes. François Ier constitue les diamants de la Couronne en important des diamants d'Inde comme le Régent, puis d'autres ont été ajoutés par ses successeurs comme le Sancy et le diamant bleu de la Couronne. En 1534, le pape Clément VII meurt en avalant un médicament à base de poudre de diamant. Dès lors le diamant paré de vertus curatives est utilisé comme poison (poudre de diamant utilisée dans des bagues à poison). Un diamant imparfait (brillant moins) est supposé porter malheur (ainsi le Bleu de France acheté par Jean-Baptiste Tavernier en 1668 pour le compte de Louis XIV n'est que de 220 000 livres, prix très inférieur aux gros diamants incolores). En fait, il s'agit le plus souvent pour les propriétaires de mine de créer une légende de malédiction pour dissuader les voleurs de vouloir les dérober ou pour les joaillers de créer toute une mythologie qui augmente la cote de vente du joyau. La couronne de la princesse Blanche est la plus ancienne couronne d'Angleterre conservée au palais de la Résidence à Munich, Münchner Residenz, elle est décrite comme l'une des plus belles réalisations des orfèvres gothiques. En or avec émail, saphirs, rubis, émeraudes, diamants et perles, elle a été fabriquée vers 1370. Les diamants n'ont pas subi de taille en facettes. Époques moderne et contemporaine Les gisements indiens s'épuisant, la découverte et exploration de l'Amérique ouvre de nouveaux horizons, ce qui entraîne la découverte de gisements au Brésil à partir de 1725 : jusqu'à cette date de leur découverte à Tejuco, l'Inde et l'Indonésie détiennent les seuls gisements exploités, la découverte brésilienne provoquant une véritable « ruée vers le diamant ». Ces diamants brésiliens font chuter le prix du joyau de deux tiers aux trois quarts selon le type de pierre brute : jusqu'alors monté en pièce unique sur des chatons métalliques, il devient désormais une pièce de parure cousue à même le vêtement et portée au milieu du XVIIIème siècle surtout par les reines ou les aristocrates puis au XXème siècle également par la haute bourgeoisie. En 1772, Antoine Lavoisier utilise une lentille pour focaliser les rayons solaires sur un diamant dans une atmosphère riche en oxygène. Le produit de la combustion est du dioxyde de carbone, Lavoisier montrant la nature carbonée du diamant. En 1797, Smithson Tennant répète l'expérience sur le charbon : la combustion du diamant produisant le même volume de dioxyde de carbone qu'une masse équivalente de charbon, il montre que le diamant est du carbone pur. En 1866, à Hopetown, à 120 kilomètres au sud de Kimberley (Afrique du Sud), le diamant Eureka (baptisé ainsi à l'Exposition universelle de Paris la même année) est découvert par un jeune garçon, Erasmus Jacobs, dans une kimberlite. La mise au jour dans cette région de nombreuses mines diamantifères donne naissance en 1888 à la De Beers, plus grande entreprise diamantaire du monde. Alors que la découverte de la composition du diamant au XVIIIème siècle marque le début de l'épopée de sa synthèse, il faut attendre le milieu du XXème siècle pour que des chimistes réussissent à le fabriquer. Dès lors, le diamant est devenu un matériau industriel dont la production annuelle atteint aujourd'hui plus de 500 millions de carats, soit 100 tonnes. En 1932, Gabrielle Chanel lance la collection « Bijoux de diamants » dans laquelle elle supprime la parure, les diamants étant montés sur platine. Elle est la première à désacraliser le diamant en imaginant des bijoux fantaisie. Le 2 octobre 1979 est découverte la mine de diamant d'Argyle en Australie-Occidentale qui est à ce jour la plus importante mine de diamants au monde en volume. En septembre 2012, la Russie rend publique l'existence d'un gisement de diamants sans équivalent, tenu secret durant 40 ans. Situé à Popigaï, il a été découvert au début des années 1970 dans une zone inhabitée de la Sibérie orientale, à 400 km de Khantiga et à 2 000 km au nord de Krasnoïarsk, le chef-lieu de la région. Il serait 110 fois supérieur aux réserves mondiales de diamants. Étymologie Du grec ancien ἀδάμας, adámas (« dur, indomptable »), puis du bas latin, diamas et du latin au XIIème siècle, adamas, adamantis (« acier, diamant ») qui donne aussi « aimant » en raison d’une pierre dure la magnétite. Caractéristiques et propriétés des diamants A Propos de la récente découverte d'une matière plus dure que le diamant... DIAMANTS GEMMES . . . Différentes formes dites Tailles ... Les lapidaires sont des artiste c'est pourquoi il existe beaucoup d'autres formes qui sont des fantaisies issues de leur imagination et de leur Art... Les Critères du Diamant ... Réalisée selon les critères de l'Institut International de Gemmologie d'Anvers et du GIA. Caractéristiques de la taille Brillant... La règle des 4 C pour les diamants incolores ( trop souvent appelé injustement "blancs") Il y a quatre caractéristiques principales qui affectent le prix d’un diamant incolore. Color ... La couleur Elle fait en fait, référence au manque de couleur dans un diamant, le degré le plus clair et le plus brillant étant D. Vous ne verrez peut-être pas visuellement la différence de couleur entre un diamant de grade D ou de grade F, mais le prix varie considérablement. La couleur est un choix très personnel. Un diamant sans couleur est un diamant incolore. La couleur d'un diamant a un impact significatif sur sa valeur. L'échelle de couleur s'étend de D à Z, de sans couleur (incolore) à jaune-clair. L'échelle commence à « D » comme « Diamond » (Diamant en français), il n'y a pas de « A », « B » ou « C ». Nous vous conseillons de choisir un diamant dont la couleur est comprise entre « D » et « I ». Vous trouverez des informations sur la détermination de la couleur sur la page : https://www.diamants-infos.com/taille/couleur.html Clarity ... La pureté Presque tous les diamants ont de petites inclusions bien qu’elles ne soient pas toujours visibles à l’œil nu. La visibilité, la taille et l’emplacement de ces imperfections naturelles jouent un rôle important dans la détermination du prix et de l’attrait d’un diamant. Ces inclusions peuvent ressembler à des cristaux, à des nuages ou à des plumes minuscules. On observe ces inclusions à l'aide d'une loupe X10 ou d'une loupe binoculaire. Des normes internationales ont établi qu'un diamant est dit « pur » à partir du moment où l'oeil d'un expert n'y décèlera aucun défaut sous un grossissement de X10. Cut ... La qualité de la taille Non seulement utilisée pour décrire la forme, la taille définit également les qualités réfléchissantes d’un diamant, lui donnant son éclat ! Basé sur des formules scientifiques complexes, un diamant très bien taillé réfléchira la lumière d'une facette à une autre (comme un miroir) et la dispersera, la reflétera par le dessus du diamant (par la table). Si le diamant est très bien taillé, il aura alors une brillance optimale, on parlera des « feux » du diamant. Un diamant peut avoir aussi une taille trop plate ou trop épaisse, la lumière dans ces cas là ne sera pas reflétée de façon optimale et la brillance du diamant en sera affectée. La taille d’un diamant peut aller d’excellent à pauvre. Le schéma ci-dessous résume bien ce qu'est un diamant rond bien taillé et l'importance de ces proportions pour une brillance maximale de celui-ci, le chemin de la lumière dépend directement de la qualité de sa taille. Carat ... Le poids Le prix d’un diamant augmente de manière exponentielle avec sa taille, les gros diamants sont moins courants sur le marché, ce qui les rend plus chers. Le poids d'un diamant s'exprime en carat : 1 carat est égal à 0,20 gramme. Le carat est une mesure qui s'applique aussi pour les autres pierres précieuses. Le carat des diamants n'a rien à voir avec le carat des alliages d'or, ils ne doivent pas être confondus. Voir ici . Le tableau, ci-dessous, vous donne une idée du rapport dimensions poids pour des diamants taille rond-brillant. La fluorescence du diamant La fluorescence du diamant , qu’est-ce que c’est ? C’est un effet lumineux que présentent certains diamants quand ils sont exposés à la lumière ultraviolette. Ils émettent une lumière visible, généralement bleue. L’effet est comparable à celui d’une chemise blanche dans une discothèque. Eteignez les UV, et il n’y a plus d’effet. Idem pour les diamants, pas d’UV, pas d’effet. La fluorescence provient d'une réaction entre l'énergie de la lumière et les atomes du diamant. Dans la plupart des cas, cette fluorescence est de couleur bleue. On utilise des étalons-fluorescence pour déterminer le degré de fluorescence d'un diamant. Lorsque l'on expose un diamant aux rayons ultra-violets et qu'il reste sombre cela veux dire qu'il n'a pas de fluorescence. Le GIA a mené une étude sur 26010 diamants choisis au hasard, 65% étaient, « faint », sans fluorescence. Parmi les 35% avec fluorescence, 38 % avaient une fluorescence « slight », légère, les autres (62%) des fluorescences « medium », moyenne, ou « strong », forte. A suivre dans quelques semaines . . . Les diamants de couleur . . . Les gisements . . Pour vous faire patienter ! Tout simplement « THE MAGNIFICENT » un cristal octaédrique de diamant de 92.50 ct., unique et extraordinaire, trouvé en septembre 2020 en Afrique du Sud, un merveilleux jaune vif à la forme parfaite. Du jamais vu sur le marché mondial, il coupe le souffle de tous les amateurs de pierres précieuses. Un véritable chef-d’œuvre de la nature. The Magnificent, a trouvé sa place il est maintenant exposé dans la salle du trésor du mim à Beyrouth au Liban. La Rainbow collection 300 diamants de couleur, rassemblée, en 40 années, par le diamantaire belge Eddy Elzas. Exposée au Israel Diamond Exchange (IDE) in Ramat Gan, en Israel. Since 01-06-2021
- géologie|nébuleuses, les nurseries d'étoiles|JJ Chevallier
" Une nébuleuse (du latin nebula, nuage) désigne, en astronomie, un objet céleste composé de gaz raréfié, ionisé ou de poussières interstellaires. Avant les années 1920, le terme désignait tout objet du ciel d’aspect diffus. Étudiées par des astrophysiciens spécialisés dans l'étude du milieu interstellaire, les nébuleuses jouent un rôle clé dans la formation des étoiles. Les nébuleuses peuvent former des systèmes d'étoiles en s'effondrant sous l'effet de la gravitation . Ainsi, le système solaire s'est formé à partir d’une nébuleuse solaire . Ce scénario a été évoqué pour la première fois au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle par Kant et Laplace . " LES TYPES DE NÉBULEUSES On distingue deux grandes familles de nébuleuses : les nébuleuses diffuses, qui émettent ou réfléchissent de la lumière, les nébuleuses obscures, qui bloquent la lumière. Les nébuleuses peuvent être subdivisées en six types : Nébuleuses planétaires À 650 al, la nébuleuse de l'hélice (NGC 7293) est une des nébuleuses planétaires les plus proches de la Terre. Les nébuleuses planétaires sont des nébuleuses en émission qui sont la marque d'une étoile de faible masse en fin de vie et préfigurent le destin du Soleil. Souvent petites, rondes et relativement brillantes, les astronomes les ont longtemps confondues avec des planètes, d'où leur nom. Les astronomes savent maintenant que les nébuleuses planétaires n'ont aucun rapport avec les planètes. Quand une petite étoile (moins de huit masses solaires) vieillit et a fini de consommer tout son hydrogène, puis son hélium, son cœur s'effondre pour former une naine blanche, tandis que les couches externes sont expulsées par la pression de radiation. Ces gaz forment un nuage de matière qui s'étend autour de l'étoile à une vitesse d'expansion de 20 à 30 kilomètres par seconde. Ce nuage est ionisé par les photons ultraviolets émis par l'étoile qui est devenue très chaude. Elles jouent un rôle crucial dans l'enrichissement de notre univers, transformant l'hydrogène primordial en éléments plus lourds et expulsant ces nouveaux éléments dans le milieu interstellaire. La première nébuleuse planétaire découverte fut la nébuleuse de l'Haltère dans la constellation du Petit Renard, observée par Charles Messier en 1764. Ce sont des objets qui évoluent assez rapidement, sont souvent très colorés et leurs images sont parmi les plus spectaculaires. Rémanents de supernova Nébuleuse du Crabe, un rémanent de la supernova de l'an 1054. Les rémanents de supernova sont des nébuleuses en émission très étendues et sont le résultat de l'explosion violente d'une étoile de masse élevée. Elles arborent souvent une structure filamenteuse caractéristique qui évoque de la dentelle. Il existe deux voies possibles pour créer une supernova : Une étoile massive qui arrête de générer de l'énergie de son cœur et finit par s'effondrer sous l'effet de sa propre gravité. On parle de supernova à effondrement de cœur. Alors que l'étoile massive fait plus de 8 masses solaires, le résidu compact fait de l'ordre de 1,5 masse solaire. une naine blanche ayant accumulé assez de matière provenant d'une étoile voisine ou entrant en collision avec pour atteindre la masse critique qui engendre une explosion thermonucléaire. On parle de supernova thermonucléaire. Dans le cas où il y a accrétion de matière et non collision, l'étoile compagnon peut éventuellement survivre à l'explosion. L’étoile qui est réduite ne laisse pas de résidu compact derrière elle. La première supernova observée depuis l'invention du télescope date de 1885, dans la galaxie d'Andromède (SN 1885A) Bulles de Wolf-Rayet D'un aspect voisin de celui des vestiges de supernova, ces bulles de gaz résultent de l'expulsion progressive des couches externes d'une étoile extrêmement chaude et massive. Elles comptent parmi les étoiles les plus massives connues. Les deux bulles de Wolf-Rayet les plus célèbres sont certainement la nébuleuse du Croissant (NGC 6888) et celle du Casque de Thor (NGC 2359). Régions HII Ces nébuleuses en émission sont caractérisées par l'excitation d'un nuage d'hydrogène et sont souvent associées à un amas ouvert d'étoiles jeunes ou en formation. Nébuleuses par réflexion Identiques en nature aux nébuleuses obscures, elles reflètent partiellement la lumière d'une étoile située à proximité. Nébuleuses obscures La nébuleuse de la Tête de Cheval est une nébuleuse obscure. Constituées de poussières et de gaz inerte, elles absorbent en partie la lumière qui les traverse et voilent donc ce qui se trouve derrière elles. Dans le domaine du visible, on ne peut les détecter que par contraste sur un champ d'étoiles ou une nébuleuse. Nébuleuse NGC 604 Nébuleuse NGC 7293 Nébuleuse NGC 3132 Nébuleuse NGC 2392 Nébuleuse NGC 7027HST Nébuleuse NGC 6751 Nébuleuse NGC 7293 Infra Rouge Nébuleuse NGC 6543 Nébuleuse NGC 1976 Nébuleuse IC 4406 Nébuleuse IC 418 Remanent de supernova Kepler SN 1604 Image composite d'Huble et Spitzer. Une parmi tant d'autres M42 Orion Un beau survol Cette superbe animation a été réalisée par des équipes du STScI et du Caltech à partir d'images du télescope spatial Hubble (essentiellement dans le visible) et du télescope spatial Spitzer (exclusivement en infrarouge). On y voit aussi des observations effectuées depuis le sol dans la gamme des ondes millimétriques. En combinant les capacités visible, millimétriques et infrarouge des télescopes spatiaux Hubble et Spitzer, les astronomes et spécialistes de la visualisation de l' univers du programme d' apprentissage de la NASA ont créé un spectaculaire, en trois dimensions à travers la magnifique nébuleuse d'Orion, une pépinière d'étoiles. En utilisant les données scientifiques réelles ainsi que des techniques d' Hollywood, une équipe à l'Institut scientifique du télescope spatial à Baltimore, Maryland, et le Caltech / IAPC à Pasadena, en Californie, a produit la simulation d'un survol (qui s'effectuerait à une vitesse supérieure à celle de la lumière) de la nébuleuse d'Orion visualisation multi-longueur d' onde et la plus détaillée. A 1350 années lumières, la Grande Nébuleuse d’Orion, Messier 42 (pour les amateurs) ou NGC 1976 (New general Catalog pour les pro) a été découverte par Nicolas-Claude Fabri De Peiresc, en 1610, qui remarqua le premier son aspect nébuleux. Longtemps avant elle avait été remarquée par Ptolémée, Tycho Brahe et Johann Bayer qui la voyaient comme une étoile plus grosse. Apellée "nuage d’Orion" elle s’étend sur 33 année lumières. La température au coeur de M42 est de 2 000 000°C. Elle est le coeur de la constellation d’Orion où se trouvent aussi, Messier 43, Messier 78, IC 431 "la Tête de cheval" et l'amas du "Trapèze" constitué détoiles très jeunes, 25 000 ans et très chaudes. COMMENT TROUVER ORION DANS LE CIEL ? Orion se voit immédiatement dans le ciel d’hiver. Cherchez un alignement serré de trois étoiles : c’est la ceinture d’Orion. De part et d’autre, deux étoiles bien brillantes. L’une peut paraître légèrement bleutée - Rigel -, l’autre orangée - Bételgeuse. Travaux de Peiresc Reproduction partielle d'un manuscrit de Peiresc conservé à la Bibliothèque Inguimbertine et montrant la première annonce de la découverte de la nébuleuse d'Orion faite par Peiresc le 26 novembre 1610. In Orione media ........ Ex duabus stellis composita nebu nubeculam quarundam illuminatam prima fronte referebat coelo, non omnino sereno Photo d'une page des manuscrits de N.-C. Peiresc ; photo réalisée et recadrée par Malburet
- Le tungstène armoricain | mineralogie.club|Yves Lulzac | JJ Chevallier
LE TUNGSTÈNE ARMORICAIN ... page 1 Une étude de Monsieur Yves Lulzac, juin 2019 Yves Lulzac est un ancien géologue minier qui a fait toute sa carrière au BRGM, à travers le monde. Il est à l'origine de la découverte de la Lulzacite, un phosphate de strontium, qu'il a découvert à St Aubin des Châteaux, Loire-Atlantique, en 1997. Gemmologue de laboratoire à ses heures, il a rédigé un manuel de gemmologie qui fait autorité dans le monde entier. Breton, il est aussi l'auteur de cinq ouvrages sur les manoirs Bretons. SOMMAIRE Cliquez sur le chapitre recherché Introduction Conclusions Annexe 1 - L'unique exploitation armoricaine de Montbelleux Annexe 2 - Les principaux minéraux du Tungstène armoricain Annexe 3 - Les occurrences des principaux minéraux du Tungstène en Bretagne selon M indat La province nord-armoricaine (page 2) La province sud-armoricaine (page 3) Introduction LE TUNGSTÈNE ARMORICAIN Où le trouve-t-on ? Où pourrait-on L'exploiter ? Introduction Faisant suite à l’article dédié à l’étain, paru dans le numéro 196 hors-série de la publication « Mines et Carrières » (revue de la société de l’industrie minérale), ainsi que dans les numéros 67 à 69 de la publication « Bretagne Minéralogie » du club minéralogique de Saint Nazaire, il a semblé pertinent de dédier une étude similaire au tungstène, métal indissociable de l’étain pour lui être très souvent associé dans ses gîtes primaires en roche. Pourtant, très curieusement, ces deux métaux se distinguent par leurs propriétés diamétralement opposées : pour l’étain, peu fragile à température ambiante, c’est un point de fusion très bas à 232° Celsius (c’est le point de fusion le plus bas de tous les métaux usuels), et une faible dureté. Pour le tungstène, très fragile à température ambiante, c’est un point de fusion extrêmement élevé à 3.422° Celsius (c’est le plus réfractaire de tous les éléments), et une très grande dureté. De même que pour l’étain, la découverte de la majorité des gîtes primaires et secondaires de tungstène, est redevable des prospections alluvionnaires inaugurées par le B.R.G.M. dès 1957 et qui se sont poursuivies jusque vers la fin des années 70. L’étude présente fait donc l’inventaire de tous les gîtes tungstifères actuellement connus dans le cadre du Massif Armoricain, et aborde également le potentiel économique de ces gîtes, en fonction des travaux de reconnaissance qui ont pu y être réalisés avant l’abandon de toutes recherches et exploitations minières françaises métropolitaines à la fin des années 80. Rappelons également que par ses qualités exceptionnelles, le tungstène possède de nombreux emplois dans l’industrie des aciers et alliages de grande résistance, dans la fabrication, sous forme de carbure, d’outils de grande dureté principalement utilisés dans les travaux de terrassement et de forage ; dans l’industrie électrique (entre autres : filaments des ampoules d’éclairage thermique), dans l’industrie chimique, l’armement, ainsi que dans les soudures verre-métal, etc. Dans le Massif Armoricain, le tungstène n'est pas rare et même parfois abondant sous forme de ses deux principaux minerais : La wolframite, tungstate de fer et de manganèse, dont le pôle à fer dominant se nomme ferbérite, et le pôle à manganèse dominant se nomme hübnérite. C'est un minéral noir, de dureté moyenne mais très fragile à cause de son excellent clivage. Dans le milieu alluvial, on ne peut donc le trouver que sous forme de faibles concentrations locales ou, le plus souvent, de simples traces qui ne seront jamais très éloignées de leurs gîtes primaires mais sans pouvoir préjuger de la valeur de ces derniers. A signaler que sa reconnaissance en fond de battée n'est pas toujours aisée, même au cours des processus de séparation densimétrique et magnétique. Le comportement de le wolframite diffère donc de celui de la cassitérite qui lui est souvent associée, et sa dispersion superficielle n'atteint jamais l'ampleur d'une pollution générale et ne contribue pas à créer des pseudo-indices d'interprétation toujours malaisée. Et, bien sûr, ce minéral ne se concentre pas en placers susceptibles d'être exploités, tous du moins dans le cadre du Massif Armoricain. Néanmoins, si son observation dans une alluvion est un bon indicateur de gîte primaire proche, sans préjuger de sa taille, elle demandera toujours à être complétée par un relevé précis des formations superficielles locales (terrasses alluviales, îlots de sables pliocènes, coulées de solifluxion périglaciaires, etc.), par une classique recherche d'éboulis quartzeux minéralisés, et enfin par une étude géochimique centrée sur le dosage de W et As dans les sols. La scheelite, tungstate de calcium de couleur blanche ou rosée qui possède la faculté d'émettre une vive fluorescence bleuâtre ou jaunâtre sous un rayonnement ultraviolet à ondes courtes (lampe de Wood). Cette propriété est souvent mise à profit en recherche minière car la scheelite peut aisément se confondre à l'œil nu avec d'autres minéraux blancs beaucoup plus communs. Mais, en contre partie, cette propriété a aussi tendance à faire largement surestimer le pourcentage apparent de ce minéral dans un échantillon, que seule une analyse gravimétrique ou chimique pourra confirmer ou infirmer. Comme la wolframite, ce minéral est peu altérable dans la nature et, du fait de sa meilleure cohésion, il se rencontrera plus fréquemment dans le milieu alluvial mais très souvent sous forme de traces sans jamais former de dépôts exploitables. La remontée aux gîtes primaires peut suivre le même processus que précédemment bien que les seuls dosages de W et As dans les sols en prospection géochimique ne semble pas être toujours suffisamment efficaces dans l'optique d'une recherche de gîtes de type skarn ou skarnoïde. Tout d'abord parce que la diffusion du tungstène dans certains sols ne semble pas toujours se faire d'une manière optimale, et ensuite parce que l'arsenic n'est pas toujours présent dans ces types de gîtes. Un complément d'étude géophysique (magnétisme par exemple) peut alors apporter d'utiles informations. Avant la mise en chantier des prospections alluvionnaires systématiques inaugurées par le B.R.G.M. en 1958 dans le Massif Armoricain, la wolframite et la scheelite n'étaient connues qu'en peu d'endroits, presque toujours en relation avec des gîtes stannifères plus ou moins étudiés et exploités, le plus connu étant celui de Montbelleux dans le département d'Ille et Vilaine. A l'issue des prospections alluvionnaires, de nouvelles et nombreuses occurrences inconnues de minerais de tungstène ont été découvertes, généralement en relation avec la cassitérite. Et c'est également grâce à l'emploi systématique de la lampe de Wood, tant sur le terrain qu'en laboratoire, que de nouveaux indices en liaison avec des roches basiques ont été découverts. Ce sont ces occurrences, nouvelles et anciennes, que l'on se propose d'inventorier ici en faisant également le point sur leur niveau de connaissance et, le cas échéant, sur leur valeur économique présumée en ayant toujours à l'esprit que cette valeur sera tributaire de la conjoncture économique du moment, et donc du prix des matières premières. Dans le Massif Armoricain, le tungstène s'exprime selon trois principaux types de gisement : les formations filoniennes quartzeuses intragranitiques, soit à épontes greisenisées ou tourmalinifères, soit à épontes plus ou moins feldspathiques, ces dernières formations pouvant s'apparenter à un type pegmatitique immature. les formations filoniennes quartzeuses encaissées dans des terrains sédimentaires alumineux métamorphiques, souvent à proximité immédiate d'intrusions granitiques. les formations de type skarn ou skarnoïde, les premières résultant du métamorphisme d'une roche sédimentaire carbonatée au contact d'un intrusif granitique ou granodioritique ; les secondes en liaison avec des roches silicatées basiques ayant subi l'influence d'un métamorphisme général ou de contact, ou ayant été plus ou moins modifiées par voie hydrothermale. Contrairement à la cassitérite, minerai d'étain fort recherché et exploité dès l'Antiquité, et même au-delà, la wolframite et la scheelite n'ont jamais fait l'objet de travaux de recherche ni d'exploitation avant la fin du 19ème siècle et, dans le cadre du Massif Armoricain, seul le gîte de Montbelleux a été partiellement exploité dans la première moitié du 20ème siècle. Certains gîtes évoqués dans le cadre de cette étude ont pu faire l'objet, dans la seconde moitié du vingtième siècle, de travaux de recherches superficiels ou profonds (prospections éluvionnaires, géochimiques, tranchées, sondages ou travaux miniers), mais beaucoup d'autres sont restés dans le domaine des simples observations visuelles effectuées sur affleurements naturels ou artificiels ou, éventuellement, sur des zones d'éboulis ou des concentrations alluvionnaires significatives. Ne seront donc pas évoqués ici certains indices isolés non en place souvent de localisation imprécise, en particulier ceux concernant les roches silicatées basiques, fréquentes dans le Massif Armoricain, qui montrent très souvent de simples traces de scheelite sous la lampe de Wood, sans aucun autres minéraux accompagnateurs pouvant évoquer une formation de type skarnoïde, et sans environnement géologique favorable. De telles minéralisations ne présentent évidemment aucun intérêt économique et méritent seulement de rester dans le domaine de la curiosité minéralogique. Le Massif Armoricain sera ici divisé en deux unités principales : La province nord-armoricaine , qui part de l'île de Molène dans Finistère, pour finir aux confins orientaux du département de Mayenne. La province sud-armoricaine qui débute à Pointe du Raz dans Finistère pour se terminer dans département des Deux-Sèvres, en bordure du bassin sédimentairepoitevin. Conclusions Conclusions De grandes incertitudes demeurent encore concernant la valeur économique de la plupart des indices et districts évoqués ici. Certains n'ont été entrevus qu'à la faveur de nappes d'éboulis généralement peu étendues dans des secteurs ne présentant pas de structures majeures apparentes. Il est donc très hasardeux de se prononcer sur leur éventuel intérêt économique sans procéder à des recherches amont en privilégiant les méthodes géochimiques centrées sur le dosage des sols en W et As, suivies de reconnaissances par tranchées. Cependant, ceux qui ont été découverts dans des zones bénéficiant d'une certaine efficacité métallogénique connue, mériteraient des compléments de travaux par géochimie, tranchées et sondages carottés. On pense en particulier aux districts de la Villeder, de Nozay-Abbaretz, de la Lucette. Quant aux districts dont la valeur économique n'est plus à démontrer, ils rentrent dans le domaine de la pré-faisabilité, le premier d'entre eux étant celui de Coat-an-Noz dont la géométrie et le potentiel métal sont maintenant bien connus. Il en est de même pour ce qui concerne la mine de Montbelleux dont l'avenir immédiat a malheureusement souffert de problèmes techniques, sans doute prévisibles et surmontables, mais survenus au moment de la chute des cours de l'étain et du tungstène. Actuellement, l'atout majeur de cette mine repose, non seulement sur son potentiel déjà connu, mais sur sa très probable extension verticale sud-ouest entrevue à la suite des derniers carottages. De même, le prometteur indice du Vau Houdin demanderait à être confirmé. Il pourrait être à l'origine d'un second centre d'exploitation et de la reprise des recherches de gîtes semblables non affleurants, de type sommets de coupoles, dans les limites de cette région à fort potentiel métallogénique. Pour ce qui concerne les circonstances ayant conduit à la découverte de ces 46 indices et districts, il faut admettre qu'elles sont nombreuses et qu'elles ne font pas toujours appel à un processus ou à un raisonnement purement géologiques. On sait, par exemple, que l'origine de la découverte du gisement de Montbelleux est due à la présence d'un échantillon de quartz à wolframite conservé au musée minéralogique de la faculté des sciences de Rennes et remarqué par le professeur F. Kerforne. De même, les indices de scheelite du Golfe du Morbihan ont été mis en évidence grâce à un inventaire minéralogique effectué dans les collections du musée de Vannes. De même, on doit à certains minéralogistes professionnels ou amateurs, agissant sans aucune idée préconçue, la découverte des indices de Plougoulm, Kerdu, Orvault pro-parte, et Noirmoutier. Viennent ensuite les découvertes tungstifères fortuites réalisées à la suite de recherches axées sur des métaux d'une autre nature. C'est à ce type de démarche que l'on doit la découverte des districts de Saint Renan et de Mortagne sur Sèvres grâce à l'uranium, de ceux de Nozay-Abbaretz et de La Villeder grâce à l'étain, de celui de La Lucette grâce à l'antimoine. Et aussi la découverte des indices de Pleuven grâce au béryllium et de Saint Jacut-les-Pins grâce au fer. Sans oublier, dans un premier stade des recherches, le district de Coat an Noz grâce à ses minéralisations de type BGPC, puis dans un second stade des travaux, grâce au plomb exploité au 18ème siècle bien que ces derniers travaux n’avaient pas été programmés. Finalement, ce district de Coat an Noz devant sa notoriété à un enchaînement de découvertes fortuites, voire de véritable hasard. D'autres découvertes sont à mettre sur le compte de travaux de thèse, comme par exemple les indices de Lervily et de la Roche Balue. Beaucoup de découvertes tungstifères sont dues à une simple prospection "au marteau" dans des environnements à priori favorables. Dans cet ordre d'idée on doit citer les districts et indices de Carantec, le Cloître St Thégonnec, Mesquen, Ploumilliau, Sullé, Trégomar, Dielette, Tréguennec, le Saint, Baud, Guénin, la Ricotière, et de Nantes-Orvault. Bien sûr, une bonne part des découvertes revient à la prospection alluvionnaire systématique particulièrement bien adaptée à la recherche de gîtes stanno-tungstifères. Sont concernés ici les districts et indices de Landerneau, Lanmeur-Plougasnou, le Cloître St Thégonnec pro-parte, Locarn-Duault, Leslay, Vire, Montaigu (Mayenne), Locronan-Plogonnec, Bréhan Loudéac, Montaigu (Vendée), la Rousselière, le Plessis et la Peyratte. Enfin, on doit à la prospection géochimique stratégique ou orientée la découverte des districts ou indices de Coat an Noz pro-parte, Beauvain, la Rousselière, St Herblon, la Jarrie et Chemillé-Echasserie. Toutes ces méthodes ou circonstances, fortuites ou non, ont conduit à la découverte de la plupart des gîtes affleurants ou sub-affleurants sur la surface topographique actuelle mais d'autres restent probablement à découvrir sous des coulées de solifluxion ou des couches de lœss particulièrement épaisses. Par contre pour ce qui concerne la découverte de gîtes non affleurants et profonds, seules les études géochimiques, géophysiques et structurales resteront d'actualité mais dans lesquelles le hasard n'aura plus guère sa place. Montbelleux MONTBELLEUX l'unique exploitation La mine de cassitérite et wolfram, sur la commune de Montbelleux en Luitré, dans le pays de Fougère est la seule exploitation de wolfram d'Armorique. Exploitation pour le wolfram, minerai de tungstène. L'exploitation a été épisodique de 1905 à 1957. Les recherche ont commencée en 1903 avec Fernand Kerforne , professeur de géologie et de minéralogie à la Faculté des Sciences de Rennes, qui redécouvre le gîte d'étain et de wolfram de Montbelleux. Plus d'informations sur son histoire : http://montbelleux.e-monsite.com/ L'histoire de la mine est fidèlement rapportée dans l'étude de Jean-Marie Bodin "LA MINE DE MONTBELLEUX - 1903-1983 - Luitré - Ille-et-Vilaine" publiée en 1995 dans la revue "Minéraux et Fossiles". Minéraux du tungstène armoricain LES PRINCIPAUX MINERAUX DU TUNGSTENE EN ARMORIQUE PAR J-J CHEVALLIER " Wolframite " variété minérale intermédiaire entre la Ferbérite dont le pôle ferrifère est Fe et l'hübnérite dont le pôle manganifère est Mn. (Fe,Mn)WO4 Monoclinique Durerté : 5/5,5 Densité : 7,14/7,54 selon le pourcentage de Fe et Mn. Couleur : noire Eclat : submétalique à résineux Transparence : opaque Photo : Wolframite, Montbelleux, Ille et Vilaine, France. Collection C. Lolon, Photo L-D Bayle Ferbérite Fe2+WO4 Monoclinique Dureté : 4/4,5 Densité : 7,6 Couleur : noire Éclat : submétallique Habitus : massif, prismatique, tabulaire Macle : en V selon (100) ou (023) Clivage : parfait selon [010] Etymologie : Dédiée à Moritz Rudolph Ferber (1805-1875) collectionneur allemand. Forme une série avec l'Hübnérite. Photo : Ferbérite de Puy-les-Vignes, Saint-Léonard-de-Noblat, Haute-Vienne, Nouvelle-Aquitaine, France JL photographie Coll. La Société de Géologie du Limousin (Je n'ai malheureusement pas trouvé de photo de ferbérite bretonne) Hübnérite Mn2+WO4 Monoclinique Dureté : 4/4,5 Densité : 7,1 Couleur : noire à rouge, marron Eclat : métallique à adamantin Habitus : prismatique, tabulaire, lamellaire, aciculaire Macle : selon (100) Clivage : parfait selon [010] Etymologie : Dédiée à A. Hüner métallurgiste allemand. Forme une série avec la Ferbérite. Photo : Hübnérite, Lisio, Tromeur, Morbihan, France. Collection C. Lolon, photo L-D Bayle Scheelite CaWO4 Quadratique Dureté : 4,5/5 Densité : 6,1 Couleur : incolore, blanche, grise, orange, jaune, marron, noire, violacée, très rarement bleue et verte Eclat : adamantin vitreux Habitus : massif, bipyramidal, rarement tabulaire Macle : selon (110) Clivage : parfait selon [101] Fluorescence : UV courts en en blanc bleuté Etymologie : Dédiée à KW Scheel (1742/1786) chimiste suédois qui a montré la présence d'oxyde de tungstène dans ce minéral. La scheelite est isomorphe avec la wulfénite, la powéllite et la stolzite. Photo : Scheelite et grenats, Trez Traou, Cotes d'Armor, France. Collection C. Lolon, photo L-D Bayle ANNEXE LES OCCURRENCES DE MINÉRAUX TUNGSTIFERES EN BRETAGNE SELON M INDAT A jour le 20 mars 2020, liste non exhaustive d'indices alluvuionnaire FERBERITE HÜBNERITE SCHEELITE Occurrences
- Le Spinelle.. son histoire | mineralogie.club|James Evans
La première identification du SPINELLE par James Evans, E.G. traduction JJ Chevallier Du même auteur C'est l'histoire du rubis synthétique - de la première fusion du rubis en 1782, à sa production industrielle à partir de 1902 : Partie I : Le premier rubis synthétique - retrace le développement du premier rubis synthétique et, en particulier, les contributions de : Lavoisier, Hare, Clarke et Gaudin. Ce faisant, il recule de 37 ans la date à laquelle la première fusion du rubis et la première synthèse du corindon (c'est-à-dire du rubis incolore) auraient eu lieu. Partie II: La révolution gemmologique - examine les développements ultérieurs qui ont conduit à la production de gros rubis transparents à l'échelle industrielle. Cela comprend les contributions de: Ébelmen, Frémy, Feil et Verneuil, ainsi que l'inventeur inconnu de Genève Ruby. Enfin, il considère la réaction de l'industrie de la joaillerie aux nouvelles pierres. Commander chez l'Auteur Commander sur Amazon
- Histoire de la minéralogie partie 1 | mineralogie.club | Cristiano Ferrari | JJ Chevallier
HISTOIRE DE LA MINERALOGIE D'après une conférence du Dr. Cristiano FERRARI conservateur du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris PREMIERE PARTIE DE L'ORIGINE AU XVIIIè SIECLE PREAMBULE La minéralogie, avant d'être une discipline scientifique, peut être décrite a priori comme une multitude de savoirs culturels, parfois très évolués et surprenants, sur le monde minier et sur les matières composant la Terre. Son histoire ne débute qu'au xviie siècle et surtout à la fin du XVIIIe siècle au sens des sciences exactes, comme une partie de l'histoire naturelle qui traite des minéraux ou des corps singuliers directement ou indirectement recherchés, voire rejetés, extraits de la mine ou d'une exploitation souterraine. Mais elle est déjà présente au sein des sciences antiques, voire néolithiques.(Wikipédia : Histoire de la minéralogie) Les roches et les minéraux ont depuis toujours été recherchés dans un but utilitaire, comme, par exemple, le silex pour façonner des outils durs et tranchants, mais aussi dans un but esthétique, de symbolisme religieux ou encore comme symbole de pouvoir ou de rang social. Des matières curieuses, comme l'ambre de la Baltique sont très prisées et attestent de circuits d'échanges complexes à travers toute l'Europe depuis les âges les plus anciens. Galet aménagé , Melka Kunture , Éthiopie (1,7 Ma). Vénus de Willendorf - Paléolithique supérieur Muséum de Vienne. Biface de Vernerque – Paléolithique inférieur Muséum de Toulouse. Pierres percées pour collier ou bracelet . 10 000 ans. Racloir, Paléolithique moyen, Moustérien, La Hestre-Bellecourt - Champ de la Pierre, Coll. Musée communal de Nivelles. Perle: Entre -750 et -150, Age du fer, Ste-Anne-sur-Brivet, Loire Atlantique, France Musée Dobrée, Nantes. Dans l’Egypte ancienne les minéraux et les roches tels que la turquoise, la cornaline, le feldspath, le lapis-lazuli, le quartz et l’obsidienne, les gemmes comme le corindon dans ses forme colorées les plus communes, tels que le saphir et le rubis, le béryl vert ou émeraude et les métaux comme le cuivre, l’argent et l’or sont très bien connus. Bague en or et jaspe vert Walters Art Museum, Baltimore Maryland - USA. Bague en or et béryl-émeraude Metropolitan Museum, New York - USA. Entrée d’une des mines de la région de Wadi Sikait en Egypte. Mais le royaume des pharaons nous a laissé des énigmes dont l’origine est liée à des connaissances «de géométrie cristallographique» de très haut niveau – Pourquoi, par exemple, entre la grande pyramide de Khéops (2560 av. J-C.) et l’octaèdre, la morphologie typique du diamant ou du spinelle, de la fluorine ou encore de l’or ou de l’argent, existe-t-il des relations géométriques si précises ? Pyramides du plateau de Gizeh, Égypte. Spinelle. Fluorite. Diamant. Or. Pyrite. PREMICES DE LA MINERALOGIE Ce désir de rapporter les formes à la systématique géométrique de la nature nous les retrouvons 1000 ans avant que les «cinq solides platoniens» soient décrits par Platon (423-347 av. J-C.); ce sont les peuples néolithiques d'Écosse qui ont construit des modèles en pierre de ces cinq solides. Platon Mais l’histoire nous dit que ce sont les mathématiciens de la Grèce antique, qui ont eu les premiers l’idée de ces formes solides. Les pythagoriciens (Pythagore env. 530 av. J-C.) connaissaient le tétraèdre, l'hexaèdre, et le dodécaèdre. L'octaèdre et l'icosaèdre seront découverts par le mathématicien Théétète d'Athènes (mort en 395 ou 360 av. J.-C.). Pythagore Téétète à droite et Platon J.Y. Dupuis Platon, vers 390 av. J.-C., les a étudiés et leur a donné leurs noms. NAISSANCE DE L'ETUDE SCIENTIFIQUE DES MINERAUX C’est encore au III siècle av. J.-C., que les premières notions scientifiques se rencontrent dans la météorologie d’Aristote (384-322 av. J-C.): il émet sa théorie de la matière et il est le premier à diviser le monde minéral en deux classes: les métaux et les fossiles. Aristote Aristotelis stagiritae Théophrastus Théophraste (372-287 av. J.C.), élève d’Aristote, classe les minéraux en "pierres", "terres" et en "métaux": il sera le premier à faire une description de la chrysocolle, du cinabre, du gypse et du saphir. Vers 250 av. J.C., d’après les études d’Archimède , des tests de dureté et de densité seront utilisés pour décrire des espèces minérales. Achimède Ier SIECLE Dans «l’Histoire Naturelle» de Pline l'Ancien (23-79 ap. J.C.), les quatre derniers volumes sont consacrés aux minéraux et aux gemmes. C'est à Pline l'Ancien que nous devons les noms, diamant, galène et orpiment. Pline l'Ancien Il ne décrit pas seulement de nombreux minéraux mais discute aussi de leurs applications et de leurs propriétés. Il est le premier à reconnaître correctement l'origine de l'ambre à partir de l'observation d'insectes piégés dans certains échantillons. Il a posé la base de la cristallographie en discutant l'habitus des cristaux, en particulier la forme octaédrique du diamant. Pendant la période qui va de Pline à Avicenne (980-1036), on ne trouve aucun écrit consacré véritablement à l'étude des minéraux. Xème SIECLE Avicenne range les minéraux en quatre classes: les pierres, les métaux, les soufres et les sels et démontre l’utilité de l’analyse pour différencier les différents corps. Avicenne Avicennite Ti 2 O 3 Erzmatt, Buus, Sissach , Bâle-Campagne, Suisse. Albert le Grand (1193-1280), pendant la deuxième moitié du Moyen Age, et, grâce aux recherches des métallurgistes sur le traitement des minerais, classe les minéraux en quatre groupes: «les pierres et les gemmes», «les minerais», «les combustibles» et «les sels». Albertus Magnus Albert le Grand Au XVè siècle, l'antimoine est décrit par un alchimiste connu seulement par son pseudonyme « Basile Valentin », un élève de Paracelce, il est fort probable que ce soit Johann Thölde . Basilius Valentinus Basile Valentin L'INVENTION QUI VA CHANGER L'ETUDE SCIENTIFIQUE Une première étape qui évoluera... C'est à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe que les lunettes, qui auront une importance grandissante pour la recherche scientifique, sont inventée on se perd en conjonctures pour l'inventeur . Quand les lunettes virent-elles le jour ? Pour certains, un moine franciscain anglais, Roger Bacon , fut le premier en 1268 à imaginer un curieux montage de deux lentilles convexes en cristal de roche montées sur un pince-nez. on lui doit d'ingénieuses observations sur l'optique (il eut l'idée de la trichromie) et la réfraction de la lumière. On lui a attribué l'invention des verres grossissants et du télescope, on trouve en tout cas dans ses écrits des passages où ces diverses inventions sont souvent décrites avec une bonne précision. Mais les Chinois affirment qu’ils utilisaient des verres grossissants, dès le Xe siècle. Pour d’autres, c’est un dominicain italien, Alessandro della Spina , qui, dans un atelier de la célèbre verrerie de Murano, eut l’idée en 1300 ou encore son compatriote, le physicien Salvino degli Armat i à la même époque, mais il semble que ce dernier se soit limité à perfectionner la monture. Bref, on n’y voit pas très clair… Ce que l’on sait avec certitude, par contre, c’est, qu’à la fin du Moyen-Âge, les lunettes commencent à se répandre dans la population. L’invention de la presse mécanique dans l’imprimerie par Gutenberg au XVe siècle n’est pas étrangère à ce phénomène. Les intellectuels, les savants notamment, s’équipent de lunettes, le plus souvent passé l’âge de 50 ans. Leurs travaux s’en trouvent facilités, les lunettes donnent ainsi un sérieux coup de pouce au développement de la technologie et du savoir. Progressivement, la fabrication des lunettes se développe. En France, en 1581, la corporation des miroitiers-bimbelotiers-lunetiers est créée et les statuts du métier sont définis. Le moine franciscain Roger Bacon Lunettes de la fin du Moyen-âge A la Renaissance la minéralogie (re)devient objet d’investigations. Georgius Agricola (1494-1555) donne, dans son traité «De re metallica», la description de beaucoup de minéraux et emploie pour leur détermination des caractères comme la dureté, la densité, la coloration, l'éclat, etc ; il découvre le bismuth. Pour la commission de l’IMA (CNMNC) sur la nomenclature et classification des nouvelles espèces, l’année 1546 est «l’an Zéro» avec les descriptions du Bismuth, de l’Almandin et du Spinelle. Georguis Agricola De Re Metallica Contemporain d'Agricola, l’alchimiste Philippus Aureolus Theophrastus Bombast von Hohenheim , dit Paracelse , décrit le Zinc. Philippus Aureolus Theophrastus Bombast von Hohenheim , dit Paracelse En 1575, Bernard Palissy à Paris, donne des cours sur la minéralogie qui furent suivis avec empressement. Bernard Pallissy Le début de l'évolution qui ne finira sans doute jamais... Zacharias Janssen est reconnue par l’histoire comme l’inventeur du premier microscope composé. Ce qui encore parfois encore débattu par certains historiens. Zacharias Janssen pensait que derrière les objets visibles il y avait un des choses plus petites. Pour le prouver, Zacharias Janssen réussit en 1590 à créer le premier microscope. Ce microscope consiste en une combinaison de lentilles convexes et concaves combinées. Ce premier microscope était très simple. Sa précision pour voir les petits objets n’était que d’environ 20 fois la taille de l’objet original. Un compatriote de Zacharias Janssen, Antony Van Leeuwenhoek , a continué à affiner le microscope, un instrument capable d’agrandir des objets jusqu’à des centaines de fois. Toutefois ses instruments étaient surtout destiné à la biologie. Le microscope de Janssen Zacharias Janssen Antony Van Leeuwenhoek. Le XVIIe siècle marque un point dans l’histoire de la systématique minéralogique avec les travaux de Johannes Kepler en 1611 qui décrit le flocon de neige et de Nicolas Sténon (Stensenn) , qui dans son livre «De solido intra solidum contento», publié en 1669, remarque que les angles entre les faces d'un cristal de quartz ne varient pas, bien que ses côtés puissent varier. En 1669, il suggère que la forme hexagonale des cristaux de quartz est préservée au cours de la croissance par les apports successifs de couches parallèles, déposées par un liquide extérieur. Cette idée est reprise par Guglielmini qui propose quatre formes de base pour les cristaux (le prisme hexagonal, le cube, le rhomboèdre et l’octaèdre). Johannes Kepler Nicolas Stenon Domenico Guglielmini Domenico Guglielmini dans une dissertation sur les sels publiée en 1707, reprend, pour sa part, les vues de Sténon, et observe que "attendu qu'il y a un principe de cristallisation, l'inclinaison des plans et des angles est toujours constante ". Erasmus Bartholin (1625-1698) publie en 1669 ses observations des propriétés optiques du Spath d'Islande. Il avait remarqué qu'un rayon réfracté par un tel cristal produisait deux rayons, un rayon «ordinaire» et un rayon «extraordinaire». Les deux rayons ayant des propriétés différentes: c'est la découverte de la biréfringence. Erasmus Bartholin Christian Huygens (1629-1695) étudie aussi la double réfringence des cristaux de spath, et observe que l'intensité de la lumière transmise par deux cristaux dépend de l'orientation de ces derniers. Il y a donc une asymétrie autour de la direction de propagation: ce sont les bases de la polarisation. Spath d'Iceland montrant sa biréfringence. Christian Huygens Le XVIIIe siècle est caractérisé par une rapide évolution des techniques de constructions des microscopes notamment pour ce qui est du système optique. L’utilisation de lentilles différentes en géométrie et en nature permet notamment de réduire les effets de l’aberration chromatique (Christian Huygens) et d’augmenter la résolution. 1707 est l’année de naissance du réformateur universel des sciences naturelles Karl von Linné (1707-1778) ; il introduit en minéralogie l'importance de la forme cristalline et établi que les formes géométriques des cristaux constituent leur caractère le plus essentiel. Karl von Linné Linnaeite - Müsen, Hilchenbach, Siegerland, North Rhine-Westphalia, Allemagne En 1750 Magnus von Bromell est le premier qui classe les minéraux d'après la manière dont ils se comportent sous l'action de la chaleur. Bromellite Långban, Filipstad, Värmland, Suède Magnus von Bromel En 1756, Axel Fredrik Cronstedt , propose une classification fondée sur la composition élémentaire des minéraux, quoiqu'il n’exclue pas les caractères extérieurs (Avicenne) et les propriétés faciles à reconnaître par des expériences simples (Bromell). Sa classification, comme celles introduites par Linné, faisant appel aux notions de classes, d'ordres, de genres et d'espèces. C'est à ce minéralogiste que l'on doit la découverte du nickel qu'il décrit comme "le cuivre du diable". En 1756, il décrit la première zéolithe, à partir de la stilbite, qui sera décrite par René Just Haüy. Il reconnaît les zéolithes comme une nouvelle classe de minerais constituée d'aluminosilicates hydratés et de terres alcalines. Cronstedt l'appelle « zéolithe », à cause de son caractère intumescent quand ce minéral est chauffé par une flamme de chalumeau. Axel Fredrik Cronstedt Cronstedtite, Goethite et Marcasite Mine de Brunita, Sierra Minera de Cartagena-La Unión, La Unión, Murcie, Espagne FIN DE LA PREMIERE PARTIE SECONDE PARTIE 19è SIECLE>
- découverte de travaux anciens mine de Plélauff|Yves Lulzac|JJ Chevallier
Une surprenantes découverte à Plélauff ! Des travaux miniers profond de 70 metres, de plus de 2000 ans ... Page réalisée en collaboration avec : Yves LULZAC La redécouverte du gisement de plomb de Plélauff Du mythe à la réalité ? Yves LULZAC 1- Les premiers indices. Ce n'est qu'à partir de l'année 1923 que la commune de Plélauff, dans les Côtes d'Armor, révèle enfin son riche et lointain passé minier grâce aux observations minéralogiques d'un médecin de Rennes, le docteur Lucas. C'est en parcourant la région de Pont Nevez en Plélauff qu'il fait la découverte d'échantillons de quartz contenant un minéral vert que le professeur Fernand Kerforne, de la faculté des sciences de Rennes, déterminera comme étant de la pyromorphite, l'un des minéraux secondaires du plomb le plus couramment rencontrés dans les sols superficiels. En bon géologue de terrain, Kerforne ne tarde donc pas à se rendre sur les lieux de la découverte et récolte d'autres échantillons de pyromorphite entre Pont Nevez et le village du Rhun, ainsi qu'un fragment du quartz minéralisé en galène et blende probablement recueilli dans les terres non loin de ce village. Tous ces échantillons étant destinés à enrichir la collection minéralogique de la Faculté. Un compte rendu de ces découvertes sera ensuite publié à la fin de l'année 1923 dans le Bulletin de la Société Géologique et Minéralogique de Bretagne. Mais cette découverte tombera vite dans l'oubli car Kerforne ne cherchera pas à mettre cet indice minier en valeur comme il l'avait fait vingt ans plus tôt pour l'indice wolframifère de Montbelleux dans la région de Fougères en Ille-et-Vilaine. 2- Les prospections de surface. Il faudra attendre 1957 et l'arrivée des équipes du B.R.G.G.M. dans l'ouest de la France pour qu'une prospection systématique du centre Bretagne, et plus particulièrement du bassin paléozoïque de Châteaulin, soit entreprise afin de préciser son potentiel minier. Bien sûr, la région de Plélauff rentrera dans le cadre de cette étude, et sera même étudiée en priorité car il s'agissait alors d'un indice nouveau comparé aux régions plus connues, comme celle du Huelgoat-Poullaouen par exemple. A partir d'une mission installée à Carhaix et pourvue d'un laboratoire d'analyse mobile, la prospection géochimique des sols dans la région de Plélauff débute en mai 1958 pour se terminer en septembre de la même année. Les résultats obtenus se révéleront très positifs puisque, sur plusieurs dizaines d'hectares, les sols superficiels montreront de belles teneurs en plomb, dépassant parfois les 0,3 % sur un fond régional de 0,005 %. Le zinc, quant à lui, se manifestant par des teneurs plus basses, de l'ordre de 0,03 %. A la suite de cette découverte et afin de vérifier la présence de minerai sous le recouvrement végétal, six tranchées profondes de 2 à 3 mètres sont alors réalisées de septembre 1958 à février 1959. Travaux qui se montreront également très positifs puisqu'ils mettront en évidence un filon minéralisé paraissant continu sur au moins 500 mètres de longueur et contenant par endroits de la pyromorphite (phosphate naturel de plomb) ainsi que des boules de galène massive, certaines atteignant un poids de 20 à 30 kg. Une prospection de surface permettra ensuite de constater la présence de résidus de traitement métallurgique du fer (scories ou laitier), certains présentant des traces de plomb. Après avoir confirmé l'extension de cette formation filonienne sur plusieurs kilomètres au moyen d'une prospection géophysique appropriée (résistivité électrique), il devenait donc logique d'en explorer la continuité en profondeur (l'aval pendage), non pas à l'aide de sondages carottés comme on le ferait plus volontiers à l'heure actuelle, mais au moyen de travaux miniers par puits et galeries. 3- Les travaux miniers profonds. - Exploration des niveaux 36 et 40 et première découverte de travaux anciens. Un puits, dénommé le puits du Rhun, fut donc implanté dès septembre 1961 sur une parcelle de terre appartenant alors à Pierre le Nagard (parcelle 287). De forme rectangulaire, il mesurait 2,60m sur 3m et était équipé de trois compartiments respectivement destinés au passage de la cage (ascenseur), à la pose des échelles de secours, et au passage des tuyauteries et câbles (aération, air comprimé, eau, exhaure (évacuation des eaux), électricité, téléphone). A partir du premier palier, prévu à 36 mètres de profondeur (niveau 36), une galerie horizontale (travers-bancs) fut entreprise en direction du filon qui devait se trouver à environ 6 mètres du puits. Bien sûr, à chaque fois qu'on entreprend un tel travail en Bretagne sous la nappe phréatique, il faut s'attendre à rencontrer des infiltrations d'eau plus ou moins importantes que l'on évacue au moyen de pompes puissantes. Arrivé à ce stade des recherches, une venue d'eau s'était bien manifestée mais son volume paraissait anormalement important alors que la galerie avait à peine 3 mètres de longueur. Dans ces conditions, il est toujours prudent de faire un sondage en tête de galerie afin d'éviter toute surprise désagréable. A peine avait-on foré trois mètres qu'un jet d'eau s'est manifesté à la bouche du sondage avec une forte pression et un débit d'environ 70 mètres cubes par heure. Cette venue d'eau, accompagnée de ce qui semblait être du bois ou des racines pourries, s'est tarie au bout de 2 heures. Pour alors, on n'envisageait absolument pas la possibilité d'anciens travaux miniers aussi profonds car rien en surface ne laissait présager une telle éventualité, sinon quelques grattages superficiels probablement contemporains des exploitations du Huelgoat-Poullaouen. On pensait donc avoir affaire à une vidange de cavités naturelles comme on en trouve très souvent dans les filons métallifères. La venue d'eau s'étant épuisée, la galerie fut donc conduite jusqu'au filon, comme prévu et sans problèmes particuliers. Sauf que l'on pouvait toujours constater une faible venue d'eau provenant d'une petite cavité ouverte au toit de la galerie. Au fond de cette cavité, il était alors possible de distinguer, à la lumière des lampes de mine, une masse noirâtre d'aspect inhabituel. Il était possible de l'atteindre au moyen d'une longue barre à mine, aussi a-t-on réussi à en détacher des fragments et c'est alors que l'on s'est aperçu qu'il s'agissait de bois plus ou moins pourri qui semblait provenir d'une poutre grossièrement équarrie. Cette cavité ayant été élargie on a alors constaté qu'elle débouchait dans une étroite galerie d'au moins 15 mètres de longueur, encombrée de nombreux cadres de soutènement plus ou moins démantelés et cassés. Bien sûr, il aurait été bien tentant d'y pénétrer mais les terrains pouvant s'ébouler à tout moment, il valait mieux y renoncer… Comme il n'était pas question de suivre le filon à si peu de distance sous des travaux anciens dont on ignorait la géométrie et l'importance, la décision fut donc prise d'approfondir le puits jusqu'au niveau 40 et de refaire une autre galerie d'accès au filon. Mais, une fois de plus une galerie ancienne est apparue, non plus au toit mais au pied de nos propres travaux. Constatation et surprise fort désagréables car on pouvait alors penser que le gisement de Plélauff avait été exploité dans sa totalité. - Exploration des niveaux 80 et 130. Malgré ces premiers déboires, on décida quand même de reconnaître ce filon 40 mètres plus bas, c'est-à-dire jusqu'au niveau 80. Niveau qui fut atteint le 27 octobre 1961 et qui s'est révélé vierge de tout travail ancien bien que le filon se soit montré richement minéralisé en minerai de zinc (blende) ainsi qu’en grosses boules de galène massive. Son exploration a ensuite consisté en une galerie de reconnaissance conduite de part et d'autre du puits, sur une longueur de 102 mètres vers le sud et de 404 mètres vers le nord. Elle a été achevée le 17 décembre 1961. Normalement, cette galerie en traçage aurait dû suivre l'axe de la formation filonienne mais, pour des raisons de mauvaise tenue des terrains, elle a été conduite le plus souvent à quelques mètres en dehors dans des terrains plus consistants, le filon lui-même ayant été reconnu par des recoupes espacées de 5 mètres. Entre temps, et afin de vérifier les caractéristiques de la minéralisation au-dessus du niveau 80 (en amont-pendage), trois cheminées (ou montages), ont été entreprises à 50, 90 et 155 mètres au nord du puits. La première (montage incliné) a de nouveau rencontré des travaux anciens au niveau 70. Ils consistaient en une galerie encore ouverte et garnie de cadres de soutènement jointifs, pouvant correspondre à une galerie d'évacuation du minerai. La seconde a également reconnu les anciens travaux d'exploitation au même niveau 70 tandis que la troisième est tombée, au niveau 41, sur du remblais accompagné de nombreux fragments de bois et, au niveau 30, sur une galerie remblayée située à environ 5 mètres d'une zone chaotique semblant correspondre à un ancien puits plus ou moins effondré et encombré de madriers de différentes tailles mêlés de fragments d'échelles et de planches de plusieurs centimètres d'épaisseur. Ces anciens mineurs avaient donc reconnu et en partie exploité ce filon sur au moins 70 mètres de profondeur alors que rien ne le laissait présager en surface. Chose très surprenante et inexplicable car on se trouvait ici en présence d'une mine de plomb importante n'ayant laissé aucune trace dans la documentation ancienne ni même sur le terrain et la toponymie locale. Enfin, du 21 novembre 1962 au 15 juillet 1963, une dernière phase de travaux a porté sur l'exploration du niveau 130, consistant à l'exécution d'une galerie en traçage sur une longueur de 41 mètres au sud du puits et de 263 mètres du côté opposé. Ces travaux clôturant les recherches minières profondes du B.R.G.M. sur le chantier de Plélauff. 4- Les anciennes exploitations minières de Plélauff. - La datation des bois de mine. Pendant toute la durée des recherches profondes réalisées par le B.R.G.M. jusqu'en juin 1963, on pensait que ces vieux travaux pouvaient être contemporains des exploitations voisines du Huelgoat-Poullaouen. Cependant, l'examen attentif des cadres de soutènement en bois remontés au jour depuis les niveaux 30 et 70, avait révélé certaines particularités dans leur mode d'assemblage que l’on n’avait jamais constatées jusqu'alors. Particularités également relevées par le professeur Leutwein de l'université de Freiberg en Allemagne, lui-même très connaisseur des anciennes techniques utilisées dans les mines. On constate, en effet, que l'assemblage de ces pièces de bois se fait ici par tenons et mortaises, ce qui est généralement inhabituel bien que cette méthode ait été signalée par Agricola dans son ouvrage sur les exploitations minières de Bohême. Pour Leutwein cependant, cette manière de faire ne pouvait être que locale et donc étrangère aux techniques saxonnes réputées pour être exemplaires en matière de mines. C'est donc au moment de l'arrêt des travaux en 1963 qu'il fut procédé à une première datation par la méthode du carbone 14. En effet, il faut préciser qu'à cette époque on n'attachait aucune valeur à ces bois qui étaient souvent en assez bon état de conservation, à tel point que la plupart d'entre eux ont servi à alimenter le poêle à bois du local des douches aménagé sur le carreau du chantier !... Ce qui signifie qu'il n'y a jamais eu de tri sérieux fait en vue d'une datation précise de tel ou tel niveau des anciens travaux. C'est à un instituteur de la région que l'on doit le premier échantillon soumis à P.R. Giot, archéologue et ethnologue de la faculté des sciences de Rennes, pour datation au C14. Le résultat de l'analyse, effectuée au laboratoire de l'université de Washington aux U.S.A. et transmis à Rennes en juin 1964, s'est alors révélé très surprenant et inattendu avec un âge compris entre l'an 620 et 1040 de notre ère. Un second échantillon remis à P.R. Giot par les soins du B.R.G.M. fut soumis peu après au même laboratoire. Le résultat de l'analyse parvenu à Rennes en janvier 1965, a révélé un âge encore plus ancien compris dans une fourchette de 270 et 790 de notre ère. (époque mérovingienne ou carolingienne). Plus tard, deux autres analyses ont été effectuées à partir d'un cadre de mine complet en bois de chêne, tout d'abord déposé au laboratoire du B.R.G.M. à Nantes, mais actuellement conservé par l'auteur de cette note. Sans certitude absolue, ce cadre proviendrait du niveau 30 reconnu en 1961 à partir du niveau 80. Le premier échantillon portait sur l'aubier et le cœur de l'un des montant du cadre et a été analysé au laboratoire du C.E.A. de Gif-sur-Yvette. Le résultat, parvenu en janvier 1998, a provoqué une seconde surprise avec un âge d'environ 1.000 ans avant notre ère (2.970 plus ou moins 45 B.P.*). Devant un résultat aussi surprenant, voire suspect, qui remontait à l'époque du Bronze moyen, un second échantillon prélevé uniquement dans le cœur de l'un des montants du cadre, fut de nouveau analysé par l'université de Washington et le résultat, parvenu en décembre 1998, a révélé un âge d'environ 160 ans avant notre ère correspondant à la fin de l'Age du Fer (la Tène). Malheureusement cette affaire très intéressante, qui était suivie de près par P.R. Giot, n'a pu être menée à terme par suite de son décès survenu en 2002. Plus tard, et grâce à l'intervention de l'archéométallurgiste Cécile le Carlier, de l'université de Rennes, cet Age du Fer sera confirmé en 2015 par dendrochronologie, méthode maintenant bien au point et sûre car non tributaire de modifications ou manipulations involontaires pouvant altérer les qualités primitives du bois. Cette nouvelle datation, arrêtée à l'an 170 avant notre ère, confirme donc l'analyse C14 de 1998. ___________________ * B.P. : abréviation de l'anglais Before Present. La dénomination AP en est la transcription francophone équivalente. Toutefois, certains ouvrages francophones reprennent directement le terme BP. L'unité AP ou BP est donc une unité de temps correspondant a des années même si ces dernières ne sont pas forcément équivalentes à des « années solaires » ou « années calendaires », et doivent par conséquent être calibrées avant de correspondre (on parle par exemple d'« années carbone » pour la méthode du carbone 14). ___________________ - Réflexions sur l'exploitation de cette mine ancienne et remise en mémoire du mythe des nains mineurs. Il semblerait donc que cette mine de plomb de Plélauff ait fonctionné sur une grande période, les âges les plus anciens (époque de la Tène) correspondant aux travaux les moins profonds, au niveau 30 par exemple, les âges les plus récents représentés par le niveau 70 qui semble être le plus profond atteint par ces anciens mineurs. Profondeur remarquable pour cette époque lointaine, ne serait-ce que par l'obligation d'évacuer les eaux d'infiltration des galeries les plus profondes jusqu'au niveau de la vallée actuellement occupée par le canal de Nantes à Brest, soit sur une hauteur d'environ 50 mètres. Quant aux eaux provenant de la partie supérieure de la mine, elles étaient évacuées par une galerie d'écoulement qui débouchait au niveau de la vallée. L'extrémité de cette galerie est actuellement éboulée mais se devine quand même sur le bas versant de la vallée, non loin de l'écluse de Kerlouet. Quant aux puits d'accès à cette ancienne mine, on en compte au moins trois qui se sont manifestés à la suite du dénoyage des galeries, sous forme de trois petits cratères alignés à l'aplomb de la zone filonienne, l'un d'entre eux s'étant ouvert sous un talus. Rebouchés depuis, ces affaissements n'ont fait l'objet d'aucune recherche particulière. Mais il est certain que ces têtes de puits, contemporaines de la première période d'exploitation, pourraient livrer des bois de soutènement dont la datation permettrait d'avoir une idée plus exacte sur l'époque de la découverte de ce gîte plombifère. Le mode d'exploitation était particulièrement bien adapté à la forme et à la consistance très particulière du filon minéralisé. En effet, le seul minerai exploitable à l'époque était la galène qui, dans le cas présent se présente, comme on l'a vu plus haut, sous la forme de boules massives de quelques centimètres à plusieurs décimètres de diamètre très facilement repérables dans l'argile de la caisse filonienne. Pourtant, l'exploitation de ces boules ne semble pas avoir été faite d'une manière systématique en surface car les tranchées exécutées en 1958 et 1959 ont montré des terrains vierges de tous travaux anciens, en particulier la tranchée n°3 qui a livré de très grosses boules de galène. Cependant, en profondeur, l'exploitation semble avoir été réalisée au moyen de galeries étagées en sous-niveaux équidistants d'environ 6 mètres permettant ainsi d'assurer une bonne stabilité des terrains. Cette manière de faire avait évidemment l'inconvénient de ne pouvoir exploiter qu'une faible partie du gisement, mais c'était la plus sûre si l'on voulait éviter de voir les chantiers de dépilage se refermer, lentement mais sûrement, au cours des travaux. L'abattage du minerai tout-venant était grandement facilité par sa faible cohésion (abattage au pic et à la pelle) mais, pour des raisons évidentes de sécurité, il nécessitait un soutènement soigné afin de contenir les poussées de terrain et les éboulements à long terme. D'où l'obligation de multiplier la pose de cadres rectangulaires complets comprenant les deux montants verticaux et les deux traverses horizontales (le "chapeau" et la "semelle"). Le tout en bois de chêne bien équarri et assemblé à tenon et mortaise. Vu le très grand nombre probable de ces cadres mis en place, on peut imaginer que leur fabrication a dû nécessiter de vastes surfaces boisées probablement disponibles sur place, ainsi qu'une main d'œuvre spécialisée. Le travail, au fond de la mine, réclamait également des mineurs qualifiée et robustes, de petite taille semble-t-il si l'on en juge par les dimensions intérieures des cadres de soutènement (1,25 m de haut sur 0,55 m de large en moyenne). Chose probablement banale à cette époque et durant tout le Moyen Age. En effet, il était avantageux pour les mineurs d'être de petite taille afin de limiter les surfaces d'abattage en galerie lorsqu'ils rencontraient des roches dures nécessitant un pénible travail au pic ou bien l'emploi du feu pour faire éclater certains types de roches ou de minerais. Et, contrairement à ce que pourraient penser certains esprits mal informés, ce travail n'était évidemment pas réalisé par de jeunes enfants !... La mine de Plélauff n'échappe donc pas à cette règle. Pourtant, le gabarit des galeries aurait été sûrement plus important si les mineurs avaient été de taille plus grande, car rien ne s'opposait à ce qu'il soit plus élevé de quelques décimètres, permettant un travail aisé en position debout puisque l'avancement de l'exploitation se faisait dans des terrains peu consistants et faciles à abattre. Sans compter que le nombre des boules de galène récupérées aurait été plus important. Pour se convaincre de la réalité de ces mineurs de petite taille, il suffit de consulter l'ouvrage intitulé "De Re Metallica" rédigé au 16ème siècle par Georg Bauer, dit Agricola, dans lequel, et grâce à de nombreux dessins et croquis, on peut se rendre compte du travail des mines en Bohême, généralement effectué au fond par des hommes de petite taille. Et, ne pourrait-on pas faire état ici de la légende des "nains mineurs" que la république de Venise envoyait dans les "Monts Métallifères" de Bohême à la recherche du précieux minerai de cobalt nécessaire à la fabrication du célèbre verre bleu de Murano? Légende très probablement fondée sur des faits réels, impliquant des hommes de petite taille spécialisés dans le travail de la mine, chose probablement banale à cette époque pour les mêmes raisons que celles évoquées plus haut, ou peut-être aussi pour des raisons de discrétion, les nains ayant souvent été considérés comme des êtres peu fréquentables qu'il valait mieux éviter. Ces mineurs vénitiens ont d'ailleurs survécu dans le folklore tyrolien sous l'image de nains appelés "venediger" (pour vénitiens). Plus anciennement, le "Livre des Héros" (Heldenbuch) publié vers 1483 par Johann Prüss à Strasbourg, confirme bien cette relation ayant existé autrefois entre les nains et le travail de la mine. Sachant, toutefois, que le terme "nain" dans les langues germaniques n'impliquait pas obligatoirement une notion de taille. Il pouvait également désigner un être tordu physiquement et moralement. Néanmoins, le passage relatif à ces "nains" mérite quand même d'être traduit et retranscrit ici (grâce aux bons soins de Claude Lecouteux) : "Il faut savoir pourquoi Dieu créa les petits nains et les grands géants, puis les héros. Il créa d'abord les nains parce que le pays et les montagnes étaient déserts et inhabités, et qu'il y avait dans les montagnes beaucoup d'argent, d'or et de pierres précieuses et de perles. C'est pourquoi Dieu donna aux nains l'intelligence et la sagesse pour qu'ils discernassent le bien du mal et sussent à quoi pouvaient servir toutes ces choses. Ils surent aussi à quoi les pierres étaient bonnes. Certaines procurent une grande force. Certaines rendent invisibles celui qui les porte; on les appelle cape de nuée. Et Dieu donna aux nains le pouvoir de faire (ou d'exercer) la technique (ou l'art) et la sagesse afin qu'ils exploitassent les belles montagnes creuses, et il leur donna la noblesse pour qu'ils fussent rois, et le courage des héros. Et il leur donna de grandes richesses." A l'issue de cette lecture, on s'aperçoit donc qu'il n'y a aucune ambiguïté concernant le mot "nain" celui-ci étant bien précédé du mot "petit" en début de texte. Aurait-on ici, dans l'exemple de cette mine de Plélauff, la confirmation française du mythe du "nain mineur" ?... Pour ce qui concerne la production ancienne de cette mine, il est évidemment très difficile de nos jours de s'en faire une idée précise. Cependant, les renseignements fournis à l'issue des travaux miniers du B.R.G.M. montrent, d'une part, que les galeries d'exploitation semblaient espacées d'environ 6 mètres et que leur section extérieure moyenne était d'environ 1,50 m². D'autre part, la longueur moyenne des zones exploitées les plus riches peut être évaluée à 200 mètres, tandis que la profondeur maximum atteinte semble être de 70 mètres. Quant au pourcentage de plomb récupéré au sein du "tout-venant" on pourrait l'estimer à 5 % bien que les teneurs enregistrées au cours des recherches B.R.G.M. au niveau 80 soient d’environ 7%. Il est en effet très probable que les Anciens se soient livrés à un "écrémage" du minerai au fur et à mesure de l'avancement des galeries, ne conservant que les plus gros fragments de galène pure, ou du moins les plus visibles, et rejetant la minéralisation diffuse qui aurait nécessité un traitement gravimétrique plus compliqué. Il se pourrait donc que le tonnage de plomb métal récupéré ait été d'environ 500 tonnes. Plomb probablement utilisé à l'état pur ou en alliage avec le cuivre (bronze) afin de limiter la consommation d'étain, etc. On ne sait si les Anciens récupéraient le peu d'argent contenu dans la seule galène puisqu'ils ignoraient le traitement de la blende. Dans l'affirmative, il se pourrait alors que les scories découvertes sur place soient les témoins d'un tel traitement. Pourtant, leur volume actuel peut sembler minime comparé à ce que l'on peut observer, par exemple, sur les multiples sites armoricains d'extraction et de traitement du minerai de fer, mais il peut s'expliquer par la grande pureté du minerai traité, quasi dépourvu de gangue et seulement mélangé à un faible pourcentage de blende et de marcasite. Décidément, cette mine antique de Plélauff, n'a pas fini de nous étonner ni de poser nombre de problèmes qui risquent de demeurer sans solutions pendant encore de longues années… Bibliographie BAUER G. dit AGRICOLA. De Re Metallica. Bâle, 1571. Ed. Gérard Klopp, Thionville, 1992. KERFORNE F. 1923. Bull. Sté. Géol. et Minéralogique de Bretagne (t.IV, fasc.1, p.38-40). SARCIA J.-A. et al. 1965. Le gîte plombo-zincifère de Plélauff (Côtes-du-Nord). Bull. BRGM. N°1. LECOUTEUX CL. 2010. Non bons voisins les lutins. J. Corti éd. Paris. GIOT P.R. et al. 2003. Les premiers bretons d'Armorique. P.U.R. (pages 207-208). LE CARLIER C. et al. 2015. Métallurgies à l’âge du fer dans le nord-ouest de la France. Actes du Séminaire Archéologique de l’Ouest, 24 mars 2014 Nantes. Mémoires de Géosciences, Rennes, hors série n°9, 2015. PDF : Document BRGM "Gisement Français de Pb Zn" RR-41430-FR-02.pdf DOCUMENTS ET PHOTOS
- Mine d'Abbaretz et arsenic|mineralogie.club|JJ Chevallier - Y. Lulzac
MINE D'ABBARETZ ET ARSENIC SOMMAIRE Accès direct par clic Géologie de la Bretagne Résumé des connaissances de la mine d'Abbaretz Le problème de l'arsenic dans le périmètre de la mine d'Abbaretz Le point de vue d'un géologue minier spécialiste du site Une synthèse sur l'arsenic un élément chimique présent partout à travers le monde Conclusion LA GÉOLOGIE DE LA BRETAGNE EN QUELQUES MOTS LA GÉOLOGIE DE LA BRETAGNE EN QUELQUES MOTS Deux milliards d’années d’histoire géologique bretonne ... Par Florentin Paris - février 2018 Les archives géologiques bretonnes couvrent une période de plus de 2 milliards d’années et impliquent une grande diversité de roches sédimentaires, métamorphiques et éruptives. Celles ci représentent un véritable condensé de l’histoire de la Terre car elles traduisent les grands mouvements de l’écorce terrestre responsables de la formation des montagnes et des grandes modifications climatiques. Le contact entre le gneiss Icartien et la microgranodiorite de Pleubian est ici enrobé par une coulée de solifluxion composée de limon et de loess. Lithothèque de l'académie de Rennes Les grands cycle structurants À l’ouest du Massif armoricain, la Bretagne a acquis ses principales caractéristiques au cours de cycles de plissements majeurs : les cycles icartien, cadomien, varisque. Il n’y a pas d’Archéen en Bretagne mais, autour de la baie de Lannion, de petits affleurements de roches à composition granitique, datés de –1,8 à –2,2 milliards d’années (Protérozoïque inférieur), sont attribués au cycle icartien. Il s’agit des plus anciennes roches de France métropolitaine et même de l’Europe méridionale. Pincipales étapes de l’édification du socle géologique de la Bretagne. Le socle primitif Le cycle cadomien débute vers –750 Ma et s’achève il y a 541 Ma. Il constitue le véritable soubassement de la Bretagne. On y trouve des matériaux variés d’âge protérozoïque supérieur, notamment d’anciennes boues et sables marins modifiés au cours du temps (surtout visibles en Bretagne centrale) et du matériel volcanique (coulées de laves, tufs, cendres présents dans le Trégor et autour de la baie de Saint-Brieuc). Entraînés en profondeur lors des plissements à l’origine des montagnes cadomiennes (–600 à –540 Ma), ces roches ont été profondément modifiées par la chaleur et la pression en donnant des micaschistes, des gneiss ou des granites d’anatexie. Ces roches métamorphiques sont bien représentées près de Brest, de Guingamp et de Saint-Malo. Le cycle cadomien s’achève par l’intrusion d’énormes massifs de granite, notamment vers l’est (Bécherel, Bonnemain, Fougères). Carte géologique simplifiée de la Bretagne. Le massif breton Le cycle varisque démarre en Bretagne par le dépôt des restes de l’érosion des montagnes cadomiennes. On a d’abord des sables et des boues déposées dans une mer froide à tempérée, puis l’apparition de calcaires tropicaux avec des coraux (entre –410 et –370 Ma) et enfin les vestiges de luxuriantes forêts houillères (entre –350 et –300 Ma). Ces sédiments et fossiles traduisent un lent déplacement de la Bretagne de l’hémisphère sud vers l’Équateur. Le cycle varisque s’achève vers –320 Ma avec la formation d’une immense chaîne de montagne, résultat de la collision entre les plaques Gondwana (incluant la Bretagne) et Laurussia. Au cours de cette collision, les roches volcaniques et les sédiments marins déposés pendant plus de 150 Ma sont entraînés dans les profondeurs de l’écorce terrestre à la faveur de plissements gigantesques. Soumis à de fortes températures et pressions, ils sont profondément métamorphisés (modifiés en micaschiste, gneiss, migmatites, amphibolites). Ce type de roche est bien représenté dans le sud de la Bretagne (Loire-Atlantique, Morbihan, Finistère sud. D’immenses cassures (failles) accompagnent ces mouvements et participent au façonnement du massif breton. Le cycle varisque s’est achevé il y a 300 Ma avec la mise en place des derniers massifs granitiques (Ploumanac’h, Quintin, Le Hinglé). Les derniers ajustements Le démantèlement des montagnes varisques a débuté avant même la fin de ce cycle et s’est poursuivi au Mésozoïque. La Bretagne est alors devenue une île aplanie, sans doute parcourue par des hardes de dinosaures. Cette Bretagne insulaire, entourée d’une mer où se déposaient des boues calcaires, a été partiellement ennoyée lors d’épisodes de climats très chauds et de haut niveau marin, notamment au Crétacé supérieur (100 Ma). Il faut attendre le Cénozoïque pour retrouver des dépôts marins en Bretagne centrale. Il s’agit de sables coquilliers, connus sous le nom de faluns, déposés il y a 15 à 13 Ma dans un bras de mer reliant la Manche et l’Atlantique. Ce dernier retour significatif de la mer en Bretagne est sans doute un écho des mouvements alpins. Au Quaternaire (–2,6 Ma à l’actuel), lors des phases de froid les plus intenses, le développement d’immenses calottes glaciaires polaires a provoqué, à plusieurs reprises, une chute du niveau marin de près de 120 m. La topographie actuelle et le trait de côte de la Bretagne sont alors fixés. A propos de l'auteur Florentin Paris, né en 1945 à Bégard, partage à présent son temps entre Rennes et Crozon. Directeur de recherche au CNRS, il a développé des recherches en géologie, paléontologie et paléogéographie à l’Université de Rennes I (Géosciences). Il est l’auteur de près de 400 publications scientifiques. RÉSUMÉ DES CONNAISSANCES SUR LE GISEMENT D'ABBARETZ... RÉSUMÉ DES CONNAISSANCES SUR LE GISEMENT D'ABBARETZ... Par Yves Lulzac - décembre 2019 Yves Lulzac est un ancien géologue minier qui a commencé sa carrière dans la recherche des gisements uranifères en Bretagne. Sa carrière s'est poursuivie à travers le monde où il est à l'origine de la découverte de plusieurs nouvelles espèces minérales la dernière étant la Lulzacite, un phosphate de strontium, qu'il a découvert à St Aubin des Châteaux en 1997. Gemmologue de laboratoire à ses heures, il a rédigé un manuel de gemmologie qui fait autorité dans le monde entier. Breton, il est aussi l'auteur de deux ouvrages sur les manoirs Bretons. Cadre géologique et géométrie du gisement Ce gisement est localisé dans un niveau schisteux peu métamorphique daté de l’Ordovicien (485 à 444 Ma) moyen (schistes de Saint Perreux), orienté Est-Ouest et penté vers le Sud d’environ 45 degrés. Ce niveau est intercalé entre les schistes d’Angers plus anciens, vers le Sud et une étroite formation gréseuse (grès d’Abbaretz) plus récente, vers le Nord. La formation stannifère exploitée est constituée d’un ensemble de filons quartzeux en général peu puissants (de 20 à 50 centimètres de large en moyenne), plus ou moins lenticulaires et fusiformes, formant le plus souvent des trains de lentilles très irrégulières d’allure boudinée, tordue ou broyée qui empruntent la même direction et la même inclinaison que celle des schistes encaissants. Rares sont les filons que l’on peut suivre sans discontinuité sur quelques dizaines de mètres. Cet ensemble filonien, d’allure très complexe dans le détail, forme un faisceau qui s’étale sur un front d’une quarantaine de mètres de largeur. Il a été suivi et exploité ici sur une longueur d’environ 750 mètres et une profondeur d’environ 60 mètres, soit une extension verticale filonienne d’environ 85 mètres. Au contact de ces formations quartzeuses, les schistes encaissants sont en général chargés en très petits cristaux de tourmaline noire et présentent une altération très prononcée avec formation d’argile plus ou moins kaolinique conférant à cet ensemble une faible cohésion très favorable à une exploitation simplifiée car ne faisant que rarement appel à un abattage à l’explosif. Minéralogie du gisement Le minerai exploité est essentiellement constitué de cassitérite (oxyde d’étain de formule SnO2) que l’on trouve sous forme d’amas en général très mal cristallisés dont la taille varie de quelques millimètres à une vingtaine de centimètres au maximum. Ces amas sont toujours inclus dans le quartz filonien, très souvent en compagnie de micas blancs (muscovite) parfois abondants. Des minéraux sulfurés très peu abondants ont été remarqués sous forme de pyrite (sulfure de fer de formule FeS2) et d’arsénopyrite (ou mispickel, sulfure de fer et d’arsenic de formule FeAsS) dans les premiers mètres de l’exploitation. Dans les niveaux les plus profonds, les sulfures sont apparus d’une manière plus fréquente, toujours sous la forme d’arsenopyrite. Historique du gisement. La région située à l’Ouest d’Abbaretz était connue autrefois pour ses inégalités de terrain, parfois très accentuées, que l’on appelait « mardelles » et qui passaient pour être d’anciens retranchements gaulois ou gallo-romains. Ceci jusqu’en 1897, époque au cours de laquelle, le géologue Louis Davy démontra qu’il s’agissait en réalité d’anciennes exploitations de cassitérite, ce minerai très recherché dans l’Antiquité pour la fabrication du bronze. Sur le site du Bois Vert, cette ancienne exploitation se manifestait sous la forme d’un fossé allongé et profond d’environ 17 mètres au maximum. Suite à cette redécouverte, une demande de concession de minerai d’étain fut sollicitée par la Société Nantaise des Minerais de l’Ouest (S.N.M.O) filiale des établissements Carnaud Basse Indre, fondée en 1910. Cette concession lui fut accordée le 12 août 1920 pour une durée de 75 ans, mais qui sera prolongée à perpétuité par décret du 19 juillet 1957. Commence alors une période de travaux de recherches destinés à préciser la morphologie du gisement, ses teneurs en étain et son mode possible d’exploitation. Ces travaux commencent en 1911 par le fonçage d’une descenderie (ou galerie inclinée) pentée à 33 degrès destinée à reconnaître l’aval des travaux antiques. Malheureusement, la très mauvaise tenue des terrains a conduit à l’abandon prématuré de cet ouvrage dont la longueur totale de 105 mètres fut insuffisante pour parvenir à l’aplomb de la fosse principale. Seuls quelques lentilles quartzeuses peu minéralisées en cassitérite furent mises à jour. Ces recherches profondes furent donc provisoirement abandonnées en septembre 1921 car elles ne se justifiaient pas dans l’optique d’une exploitation souterraine du gisement : faibles teneurs apparentes en étain et terrains trop peu stables. De 1942 à juillet 1943, la S.N.M.O. en association avec la Société d’Etudes et d’Exploitations Minières (S.E.T.E.M.), décide de reprendre les recherches en procédant au fonçage d’un puits de 36 mètres de profondeur donnant accès, au niveau 32, à une galerie en travers-bancs dirigée vers le Nord et longue de 165 mètres. A 65 mètres du puits cette galerie a recoupé un filon quartzeux bien minéralisé en cassitérite, Ce filon, qui à l’époque fut considéré à tort comme étant le plus riche, fut tracé sur une longueur de 96 mètres. On ne possède que peu d’informations sur la richesse réelle de ce filon mais on peut se douter que les résultats des échantillonnages ne furent guère satisfaisants car le gisement fut déclaré inexploitable en souterrain. D’autant moins que ces travaux furent également contrariés par une très mauvaise tenue des terrains ayant même entraîné un accident mortel. De juillet 1943 à 1946, la S.E.T.E.M. ayant fait preuve d’un manque total de clairvoyance dans la conduite de ses travaux, la S.N.M.O. décida de poursuivre, seule, les investigations sous la direction de Mr. Henry Barzin, directeur général de la société Géomines à Bruxelles qui exploitait le gisement de cassitérite de Manono au Gabon. Ceci, enfin, dans l’optique d’une exploitation à ciel ouvert. Ces nouveaux travaux consistèrent en : L’exécution d’une galerie en travers-bancs à partir du niveau 12 du puits de la S.E.T.E.M. Cette galerie longue de 127 mètres a permis de confirmer la poursuite, vers l’amont, des formations minéralisées recoupées au niveau 32. Ceci malgré la présence de passages remblayés correspondant aux travaux antiques. L’échantillonnage détaillé de ces deux travers-bancs. L’exécution, en surface, de 42 sondages verticaux au trépan de gros diamètre. Ils étaient équidistants de 20 mètres suivant 9 profils orientés Nord-Sud, eux-mêmes équidistants de 200 mètres. Leur profondeur variait de 25 à 150 mètres et les échantillons recueillis par passes de 1 mètre ont été traités à la battée. A l’issue de tous ces travaux, il est apparu que ce gisement consistait en un faisceau de filons quartzeux d’environ 48 mètres de largeur réelle, sur une longueur horizontale de 800 mètres et à teneur moyenne de 2.660 grammes de cassitérite au m3 de tout-venant. Cet ensemble étant constitué en grande majorité de terrains très altérés et d’extraction aisée à ciel ouvert. Ceci contrairement aux terrains limitant le faisceau minéralisé vers le Nord et vers le Sud dont l’altération, beaucoup moins intense, coïncidait avec l’affaiblissement rapide, mais non tranché, des minéralisations stannifères De janvier 1952 à décembre 1957, c’est la période la plus active puisqu’elle correspond à la mise en exploitation du panneau, tel qu’il avait été défini par les sondages au trépan, et qui fut dénommé « bloc Hector Pétin ». L’exploitation devait s’étendre sur une longueur d’environ 750 mètres mais, en réalité, elle a surtout porté sur la moitié occidentale du gisement à la suite de la découverte d’une faille transverse ayant eu pour effet de rejeter de 50 mètres vers le Sud le tronçon oriental du gisement. Ce dernier paraissant moins minéralisé que son homologue occidental. Bilan de l’exploitation. Au total, il aura été extrait de cette exploitation à ciel ouvert : Environ 2 millions de m3 de minerai dont environ 556.000 m3 de quartz. Environ 1.735.000 m3 de découverture stérile, laquelle constitue actuellement ce que l’on nomme la « butte d’Abbaretz ». 3.743,4 tonnes de concentré marchand titrant en moyenne générale 67,5% d’étain métal. Soit une production voisine de 2.527 tonnes d’étain métal. Normalement, le potentiel théorique de ce gisement à la fin de son exploitation aurait dû être de 5.320 tonnes de concentré marchand, compte tenu de la teneur moyenne calculée au départ de 2.660 grammes de cassitérite au m3, et en supposant une récupération de 100%. D’où une perte de 1.577 tonnes de minerai correspondant à un rendement médiocre d’environ 70%. Rendement que l’on pourrait éventuellement expliquer par une surestimation initiale de la teneur moyenne du gisement. Cependant, et sachant que le rendement d’un atelier de traitement de minerai d’étain n’est jamais de 100% mais plutôt de 75% à 85%, il faut admettre que la bonne marche de cette laverie a réellement été perturbée de différentes manières, tout du moins si l’on s’en réfère aux rapports et remarques formulées à l’époque. A savoir : La modification du schéma d’extraction consécutive à la découverte de la faille transverse. La modification de la méthode d’extraction par suite de l’obligation non prévue de miner les lentilles quartzeuses les plus importantes. La mauvaise adaptation du système de concentration à un minerai extrêmement hétérogène, très différent du gisement de Manono qui avait alors servi de modèle pour l’étude du traitement. L’on sait, par exemple, que certains appareils de traitement (les jigs et les tables à secousses en particulier) étaient fréquemment engorgés par de brutales et imprévisibles arrivées de minerai à forte teneur ayant conduit à des pertes évaluées à 25% et peut-être même plus. La mauvaise formation du personnel de laverie car l’encadrement ne comptait aucun laveur de métier. Les conflits permanents entre le siège de la S.N.M.O. et les directeurs locaux qui eurent pour conséquences de nombreux gaspillages de temps et de matériel ainsi qu’un mauvais entretien des appareils de lavage et des machines d’extraction. Finalement, ce mauvais taux de récupération, s’ajoutant à la baisse des cours de l’étain à partir de l’année 1957, puis à la hausse des prix de revient, seront à l’origine de la fermeture prématurée de cette exploitation. Exploitation qui ne fut jamais rentable à cause principalement des très gros investissements en matériel d’extraction, entre autres dans l’achat d’énormes pelles électriques américaines de marque Bucyrus-Erié qui se révéleront inadaptées à la taille, finalement modeste, du gisement. A cause également de la chute des rendements en laverie. Mode de traitement du minerai. Il s’agissait d’un traitement classique adapté à un minerai de type alluvionnaire. En entrée de laverie, le minerai subissait un débourbage destiné à éliminer les argiles et les fines particules de micas. Puis les éléments quartzeux et les fragments de roches non altérés étaient concassés et broyés pour produire des sables et gravillons destinés au traitement gravimétrique habituel. Ce dernier traitement, qui assurait la séparation de la cassitérite de sa gangue, faisait appel à des batteries de bacs à piston (jigs) et à des tables à secousses. Lorsque les sulfures apparurent d’une manière relativement abondante en fin d’exploitation, ces derniers ont fait l’objet de tentatives de séparation par des opérations de flottation sur des tables spéciales mais sur lesquelles on ne possède aucune information précise. Activités de la S.N.M.O. à l’intérieur de sa concession mais en dehors du site du Bois Vert. Cette concession, d’une superficie de 938 hectares, s’allonge sur 8,5 km depuis le bourg de Nozay jusqu’au-delà du bourg d’Abbaretz. En réalité elle couvre l’intégralité d’un faisceau filonien ininterrompu mais dont la minéralisation n’est pas distribuée d’une manière homogène. A l’ouest du site exploité du Bois Vert, au moins trois autres sites minéralisés étaient déjà connus pour avoir fait l’objet de travaux antiques. Ces sites ont également fait l’objet de travaux de recherches de la part de la S.N.M.O. et ceci dès 1911. Ils sont connus sous le nom de Beaulieu, le Bé et le Maire. Comme au Bois Vert, ces travaux de recherches ont consisté en puits, galeries et sondages au trépan. Avec pour résultats la mise en évidence d’un gisement potentiel sur le site de Beaulieu, équivalent à celui du Bois Vert et qui, normalement, devait prendre la suite de l’exploitation de ce dernier. De tous ces travaux, qui ne furent jamais de véritables travaux d’exploitation, on évalue la quantité de cassitérite extraite sur le site de Beaulieu à environ 4,3 tonnes, et à environ 120 tonnes sur le site du Bé. L’existence, immédiatement à l’Est du bourg de Nozay, d’un affleurement de granite kaolinisé et également stannifère, fut mise en évidence tardivement, et d’une manière fortuite, à la suite des travaux préparatoires à la mise en exploitation du site de Beaulieu. Ce site, dénommé Ville Foucrée, fit également l’objet de recherches au moyen de petits puits peu profonds, de sondages à l’aide de gouges Banka, et de 2 sondages au trépan. Par la suite, des sondages carottés ont été effectués par la Société Minière et Industrielle de Rougé. Activités de 1966 à 1973. A partir de 1966, le B.R.G.M. seul ou en syndicat avec la S.E.E.M.I., la Co.Mi.Ren. et Bethleem Steel. a décidé de reprendre l’étude du district d’Abbaretz, aussi bien sous l’angle « alluvionnaire » que sous l’angle « gîtes primaires », à l’intérieur ou à l’extérieur de la concession S.N.M.O. Seul, le site du Bois Vert ne fut pas étudié puisque déjà exploité. Les méthodes mises en œuvre à l’intérieur de la concession furent très variées, consistant principalement en prélèvements alluvionnaires et éluvionnaires, tranchées, sondages à la tarière à main, sondages percutants au wagon-drill, sondages au marteau fond-de-trou classiques ou de type Saturne, et sondages carottés. De toutes ces méthodes, aucune ne se montra vraiment adaptée à la morphologie particulière du minerai d’Abbaretz, soit par la profondeur insuffisante des tranchées qui ne parvinrent jamais à franchir le plancher des travaux antiques, soit par le volume insuffisant des échantillons récupérés par les différents types de sondages. Seuls, des échantillons de gros volume obtenus par sondages de gros diamètre en tubage continu , étant susceptibles de cerner au plus près les teneurs réelles des terrains minéralisés. La synthèse de tous les résultats obtenus a confirmé l’intérêt des sites de Beaulieu, du Bé ainsi que du Maire, mais plus particulièrement celui de Beaulieu qui avait été déjà mis en relief à l’issue des sondages S.N.M.O. A lui seul, ce site présente un potentiel qui justifierait actuellement une mise en exploitation avec ses 2.650.000 m3 de minerai à teneur moyenne voisine de 2.000 g/m3 de cassitérite. Soit 5.300 tonnes de cassitérite ou 3.975 tonnes d’étain métal. En ayant à l’esprit que ce site présente les mêmes caractéristiques d’exploitabilité que celui du Bois Vert, sauf que le minerai se situe dans un contexte beaucoup plus altéré et riche en micas, facilitant ainsi son mode d’extraction et de traitement. Un essai d’exploitation fut tenté en juin 1973 mais qui fut arrêté prématurément pour avoir été implanté dans un contexte stérile situé beaucoup trop au Sud au toit du faisceau minéralisé. Ceci à la suite de contraintes d’occupation des sols. Les sites du Bé et la Ville Foucrée, apparemment de moindre importance, peuvent également fournir un appoint de plus de 2.300 tonnes de cassitérite ou 1.725 tonnes d’étain métal. Sans compter sur une réserve substantielle d’argile kaolinique à la Ville Foucrée. En dehors de la concession, ces recherches ont conduit à la découverte d’un site minéralisé jusqu’alors inconnu, même des gallo-romains, situé à peu de distance à l’Est du bourg d’Abbaretz (site de la Villeneuve-la Ribaudais). Ayant les mêmes caractéristiques morphologiques et structurales que celui du BoisVert, son potentiel s’élèverait à environ 900.000 m3 de minerai à teneur de 1.200 g/m3, soit 1.080 tonnes de cassitérite ou 810 tonnes d’étain métal. Ceci à l’issue d’échantillonnages par tranchées et travaux miniers conduits au moyen d’un puits de 22 mètres de profondeur et de 64 mètres de galerie. Un essai de traitement fut conduit à la Villeneuve sur un volume de 60 m3, suivi par un essai d’exploitation à la Ribaudais lequel, malheureusement, fut implanté sur une zone stérile à la suite d’une erreur d’échantillonnage intervenu lors du relevé des tranchées. Travaux de recherches réalisées de 2015 à 2018. La société Variscan Mines, à capitaux principalement australiens, obtint un permis exclusif de recherches en avril 2015 englobant très largement le district de Nozay-Abbaretz. Ses travaux se sont bornés à des recherches amont dans le périmètre de la concession S.N.M.O. Essentiellement basées sur une étude géochimique des sols, précédée d’une étude bibliographique, ces recherches ont mis en évidence des anomalies en arsenic et étain qui n’ont fait que confirmer ce que l’on connaissait déjà sur le parcours du faisceau minéralisé en surface. Ces recherches, réalisées à grands frais, pouvant être, à la rigueur, assimilées à un simple état des lieux dressé avant l’exécution de travaux plus importants. Travaux qui, bien évidemment, n’eurent jamais lieu compte tenu du contexte social actuellement en vigueur en France Since 2021-jul-01 LE PROBLÈME DE L'ARSENIC DANS LE PÉRIMÈTRE DE L'ANCIENNE MINE ... LE PROBLÈME DE L'ARSENIC DANS LE PÉRIMÈTRE DE L'ANCIENNE MINE ... QUAND L'ETAT OUVRE LE PARAPLUIE ... Article publié le 5 Juil 19 à 15:43 sur le site actu.fr https://actu.fr/pays-de-la-loire/abbaretz_44001/mine-terril-dabbaretz-lacces-restreint-suite-dune-pollution-larsenic-grillages-installes_25698910.html Mine et terril d’Abbaretz : l’accès restreint à la suite d’une pollution à l’arsenic, des grillages installés. À cause d'une pollution à l'arsenic, l'accès au site de la mine d’Abbaretz (Loire-Atlantique) va être restreint. Des grillages sont installés autour du terril. Pollué à l’arsenic, le site de la mine ne sera plus aussi accessible qu’auparavant. (©L’Éclaireur de Châteaubriant) C’est une décision lourde de conséquence, annoncée jeudi 4 juillet 2019, qui risque de faire grincer pas mal de dents. L’ancien site minier du Bois Vert, à Abbaretz (Loire-Atlantique), sera interdit à la majeure partie des activités de loisirs habituellement pratiquées sur les terrils. À cause d’une pollution à l’arsenic. De nombreux habitants ont participé à la réunion publique organisée jeudi 4 juillet, par les services de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal). Mohamed Saadallah, sous-préfet de Châteaubriant (Loire-Atlantique) Ancenis, a défendu la décision de l’État d‘interdire l’accès, dès cet été, à une large zone englobant les terrils. Seul le chemin balisé et l’accès au sommet du terril restent praticables Par conséquent, c’est la fin de la pratique du trail, des descentes des terrils en VTT ou en BMX. Terminées les balades à cheval ou les simples promenades en dehors du seul chemin balisé. L’accès au sommet du terril principal reste également possible. Le maire Jean-Pierre Possoz (accroupi à droite) parmi ses administrés, pendant une soirée mouvementée. (©L’Eclaireur de Châteaubriant) Le maire Jean-Pierre Possoz, qui a toujours fait du terril un atout d’attractivité pour Abbaretz, est revenu sur cette décision. C’est un moment qui n’est pas simple à vivre pour l’ensemble des élus de la commune. » Des travaux ont déjà débuté sur le site, ce vendredi 5 juillet 2019. Ils visent à améliorer le balisage du chemin de randonnée, clôturer avec des grillages les accès aux zones incompatibles avec l’usage de promenade » et informer de l’interdiction d’accès par des panneaux. L’arsenic principal responsable Pour étayer cette décision, les autorités de l’Etat s’appuient sur les études réalisées par le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM), qu’a détaillé Jean-Dominique Barbichon. L’exploitation de cassitérite à ciel ouvert, aura permis, entre 1952 et 1957, d’extraire 3 750 tonnes de concentrés de minerai d’étain, par simple concassage et sans utilisation de produits chimiques. Le minerai extrait contient naturellement des minéraux sulfurés qui, sous l’effet des éléments météorologiques, libèrent les métaux qu’ils contiennent, comme le fer, le cobalt et, surtout l’arsenic. » Seule la promenade sur le chemin balisé sera désormais autorisée. (©L’Éclaireur de Châteaubriant) En 2004, la concession est revenue à l’État, la commune restant propriétaire du foncier. C’est donc aux services de l’État, par l’intermédiaire du BRGM, que des études historiques et de vulnérabilité ont été confiées. Depuis deux ans, nous avons effectué 180 mesures pour quantifier les éléments chimiques et une dizaine de prélèvements et d’analyses d’eaux souterraines dans les puits de particuliers. Il y avait des teneurs supérieures aux teneurs naturelles en aluminium, étain ou arsenic. » L’ARS relativise la situation L’évaluation des risques sanitaires laisse apparaître une possibilité d’ingestion et d’inhalation de poussières. C’est ce que relate Koulm Dubus, chef du service risque à la Dreal. Le rapport qui nous a été soumis indique qu’en dehors d’une promenade le long du chemin de randonnée et sur la montée au belvédère du terril conique, les autres usages ne sont pas compatibles avec le site. Nous avons aussi identifié l’usage d’eau non compatible de deux puits à proximité du site. » La représentante de l’Agence régionale de santé (ARS) a voulu relativiser, en montrant que les chiffres ne sont pas alarmistes. La dose d’exposition chronique à l’arsenic représente un risque pour la santé. Les seuils officiels sont très protecteurs, chiffrés à un maximum de 1 pour 100 000. Ici, sur le site, nous sommes à 1,4. » Les habitants s’interrogent sur cette décision Un participant à la réunion, féru de géologie, a lui expliqué la présence naturelle d’arsenic dans le sol. « On cherche à nous faire peur et on dramatise la situation. » Un autre Abbarois s’interroge : L’espérance de vie est-elle plus faible chez nous que dans les communes comparables ? » Un autre demande une étude sérieuse et chiffrée de la mortalité au cours des 50 dernières années Quand un dernier s’interroge sur les effets sur la faune pourtant bien présente et en nombre sur le site. En rouge, le périmètre interdit aux activités. ©Préfecture de Loire-Atlantique POINT DE VUE DU GEOLOGUE A LA SUITE DE CETTE RÉUNION, SUITE A MES INTERVENTIONS, J'AI ÉTÉ INTERPELLÉ DE NOMBREUSES FOIS PAR DES HABITANTS DE LA COMMUNE QUI ÉTAIENT INQUIETS ... Durant l'été j'ai été absent longtemps, vacances puis voyage au Liban. A la mi-octobre dans un premier temps j'ai étudié le sujet, me penchant sur l'arsenic et lisant de nombreux articles dont j'ai commencé une synthèse de 46 pages. C'est alors que mon ami Yves Lulzac, géologue minier m'a proposé un "coup de main" en me prêtant un énorme bouquin, des centaines de page en anglais, qui est une mine d'informations sur l'Arsenic. Ce qui m'a permis de vérifier ce que j'avais écrit dans ma synthèse d'articles glanés un peu partout dans les milieux scientifiques. Lors de l'une de nos rencontres avec Yves, j'ai l'idée de l’interviewer sur ce qu'il pensait de cette polémique et là je me suis dit que je pourrais ne pas rendre compte avec objectivité de notre entretien. C'est ainsi que d'un commun accord nous avons décidé de faire appel à mon amie la journaliste écologue , Laurence Jézéquel (c'est un pseudonyme) qui depuis quelques années consacre une partie de son temps à la recherche d'informations sur les mines et la recherche minière. Quelques jours après Laurence venait à Nantes et je faisais les présentations puis laissait Yves et la miss, en tête à tête. Le lendemain Laurence m'appelait pour me dire que leur entretien s'était bien passé et que le soir même je recevrai son texte. L'INTEGRALITHÉ DE L'INTERVIEW DE LAURENCE ... LJ. A la suite d'une conversation téléphonique avec J-J Chevallier, que j'ai rencontré à plusieurs reprises lors de ses conférences à Toulouse puis à Lyon et Ste Marie aux Mines, et toujours dans le but de mieux comprendre le fonctionnement d’une mine métallique et les aléas qui peuvent en découler au cours et à la fin de son exploitation, j'ai rencontré un de ses grands-amis et mentor, Monsieur Yves Lulzac, qui a consacré sa carrière professionnelle à la recherche minière dans le cadre du Massif Armoricain. Ce dernier connaît bien la mine d’Abbaretz pour y avoir travaillé à différentes reprises, mais surtout pour être l’auteur d’une étude critique concernant l’exploitation elle-même ainsi que les nombreuses recherches qui y ont été effectuées par la suite dans le but de reprendre l’exploitation avant l’abandon définitif de notre pays de toute extraction de minerais métalliques. Je me suis donc rendu à son domicile nantais afin de recueillir ses impressions au sujet de cette décision administrative. YL. Bien sûr, je suis au courant de cette décision surprenante car j’étais loin de m’imaginer que le terril et les résidus de la mine puissent présenter un quelconque danger pour ceux qui entreprennent l’ascension de ce terril ou qui parcourent les terrains situés à proximité. Ce danger serait dû à la présence d’arsenic dans ces terrains. LJ. Oui, cela m’étonne aussi car j’avais toujours pensé que seul l’étain, ou plutôt la cassitérite, avait été exploitée. Alors d’où viendrait donc ce métal lourd qu’on appelle arsenic ? YL. Tout d’abord, je vous reprends tout de suite au sujet de ce que vous appelez un « métal lourd », ce qui ne veut rien dire. Je vois bien que vous cédez à la mode actuelle qui veut qu’un « métal lourd » rime obligatoirement avec le mot toxique. Bien sûr, il y a certains métaux de poids spécifique (ou densité) élevé, comme par exemple le plomb et le mercure, dont la toxicité est reconnue depuis longtemps pour les êtres vivants. Par contre, il y en a d’autres qui sont encore plus « lourds » mais qui n’ont pas la réputation d’être toxiques, du moins pas pour l’instant !.... Par exemple l’argent, l’or et le platine que l’on porte volontiers sur soi sous forme de bijoux. Il y a même des métaux très « légers » le béryllium par exemple, qui peuvent également être très toxiques. Et je ne parle pas de l’aluminium qui s’est vu classé, depuis peu, dans la catégorie des toxiques ! Alors, de grâce, cessez d’employer ce terme de « métaux lourds » qui ne signifie rien. D’autre part, je vous signale, que l’arsenic n’est pas un métal mais un métalloïde dont les propriétés sont différentes des vrais métaux. Mais, évidemment, on n’apprend plus cela à l’école de nos jours. Trop scientifique sans doute !... Ceci dit, et pour en revenir au sujet qui nous préoccupe, je vous précise que dans ce gisement d’Abbaretz, dont la gangue est principalement constituée de quartz ainsi que de micas blancs, il y a, en effet, d’autres minéraux en plus faibles proportions, dont la pyrite qui est un sulfure de fer, ainsi que l’arsénopyrite (encore récemment appelé mispickel) qui est un sulfure de fer contenant environ 46% d’arsenic. Notez que la pyrite peut également renfermer de l’arsenic, mais en faibles proportions. Cette arsénopyrite, qui n’a jamais été abondante sauf dans les niveaux inférieurs de la mine en fin d’exploitation, n’a jamais fait l’objet d’une quelconque récupération qui aurait pu, en qualité de sous-produit valorisant, être utilisé pour l’industrie chimique ou la métallurgie. La faiblesse des teneurs de ce minéral dans le minerai ne pouvait justifier une modification de la laverie dont la destination était uniquement centrée sur la récupération de la cassitérite. LJ. Ce qui veut dire que l’intégralité de cette arsénopyrite a donc été rejetée dans la nature ? Yl. Dans la nature, pas exactement, mais plutôt sur une aire de stockage aménagée à cet effet. En effet, une grand partie de ce minéral provient des appareils de classification (les bacs à piston aussi appelés jigs, ainsi que les tables à secousses) destinés à séparer la cassitérite de sa gangue. Je dis bien une grande partie du minéral car l’élimination de cette arsénopyrite ne pouvait pas être complète compte tenu des caractéristiques propres à ces appareils de classification qui ne pouvaient jouer que sur les différences de densités (poids spécifique) capables d’assurer la meilleure récupération possible de cette cassitérite. Cependant, en fin d’exploitation, étant donné qu’une trop forte proportion arsénopyrite passait dans le minerai utile et le rendait impropre à une vente dans les meilleures conditions (trop de pénalités), une tentative de récupération de ce minéral indésirable a été effectuée sur les appareils de finition (les tables à secousses) à l’aide de certains produits organiques tels que le fioul ou des xanthates. L’arsénopyrite, et la pyrite ainsi récupérées furent stockées dans des fûts de 200 litres qui étaient encore sur place, dans les anciens bâtiments de la mine dans les années 70. LJ. C’est donc pour cela que l’on retrouve une partie de cet arsénopyrite dans les déblais de la mine ? YL. Oui, mais en très faibles proportions dans le principal terril (ce que l’on nomme « la butte ») car ces déblais ne sont constitués, en principe, que des roches stériles qui se situaient de part et d’autre du gisement exploitable. Étant donné qu’il s’agissait d’une exploitation minière à ciel ouvert, il était obligatoire d’éliminer une partie de ces roches stériles pour assurer un talutage nécessaire à la bonne tenue des terrains dans leur ensemble. Je dis bien en principe car, en réalité, cette butte recèle un certain pourcentage de cassitérite et de minéraux accompagnateurs. En effet, dans ce gisement, le passage du minerai utile au « stérile » ne se fait pas d’une manière brutale et ne pouvait donc pas être conduit d’une manière parfaite. C’est pourquoi, à l’heure actuelle, nombre d’amateurs minéralogistes parviennent encore à récolter de beaux échantillons de cassitérite, surtout dans les zones ravinées lors de pluies récentes. Maintenant, pour ce qui concerne les rejets tabulaires de laverie, de granulométrie plus homogène et plus fine, il est certain que la proportion arsénopyrite doit y être un peu plus importante malgré le retraitement que les équipes de la Co.Mi.Ren. leur ont fait subir dans les années 70. LJ. Mais il doit en rester encore beaucoup si l’on considère les chiffres alarmants issus des nombreuses analyses effectuées par les services d’ANTEA et du BRGM de 2002 à 2009. YL. ANTEA et le BRGM ont effectué environ 177 analyses d’échantillons pour différents métaux dont principalement l’arsenic qui est considéré comme étant le plus toxique sur le site de la mine. A l’issue de ce travail, un rapport de synthèse de 240 pages à été rédigé en avril 2019 faisant état de toutes les possibilité de dangerosité en fonction de multiples facteurs tels que le type de fréquentation des lieux (promenade, jogging, VTT, pique-nique, etc), le poids de matière contaminée qu’un enfant ou un adulte est susceptible d’avaler au cours de ses activités sur les lieux, le poids moyen de ces individus, le comportement de l’arsenic pendant son parcours dans les voies digestives, etc, etc. Il s’agit d’un rapport d’une haute technicité destiné, non pas au grand public, mais à des spécialistes compétents dans ce domaine si particulier. Ce qui fait que la plupart des lecteurs de ce rapport préfèreront se rendre immédiatement au chapitre des conclusions et des recommandations. Ce qui est bien dommage car il est certain que si ce rapport avait été de lecture plus facile, il aurait peut-être contribué à convaincre les usagers du site de la mine à adopter plus aisément les directives plus ou moins contraignantes prises par les autorités administratives. LJ. Oui, je suis au courant de ce rapport qui était primitivement destiné aux seuls services de la DREAL. Par la suite, cette institution a jugé utile de le diffuser sur l’internet, probablement dans un but de transparence. Mais, comme vous le dites, j’ai vite renoncé à le lire dans son intégralité ! Mais, pour en revenir à ces résultats d’analyses, sont-ils donc aussi mauvais ? YL. Oui et non car certaines analyses montrent des résultats bien supérieurs à la moyenne générale des terrains stériles qui est ici de l’ordre de 40 grammes tonne (ou 40 ppm), c’est-à-dire 40 grammes de l’élément arsenic dans une tonne de terre. Par contre, sur les anciens déblais et rejets de laverie, les teneurs varient de 100 à 1136 ppm, les plus fortes teneurs ayant été enregistrées sur les rejets de laverie, ce qui est normal. LJ. Cela me semble énorme et j’imagine qu’il y a de quoi s’inquiéter vraiment ! YL. Ces chiffres correspondent à des teneurs que l’on peut considérer comme tout à fait banales dans le cadre d’une exploitation minière d’étain filonien en roche, ce qui est le cas ici. Ce sont d’ailleurs des niveaux comparables de teneurs que l’on trouve habituellement dans les terres se trouvant au voisinage des filons minéralisés qui affleurent naturellement en surface, sans aucune intervention humaine qui aurait pu bouleverser leur environnement local. Et parfois on trouve même des teneurs beaucoup plus importantes. LJ. Mais pourquoi cet arsenic se retrouve aussi facilement dans les sols et pourquoi ne reste-t-il pas emprisonné dans les filons à étain ? YL. Dans la mine d’Abbaretz, l’arsenic se trouve sous la forme de sulfures associés à du fer. C’est le minéral appelé arsénopyrite que j’ai évoqué au début de notre entretien. A l’approche de la surface des sols, ce minéral tend à s’altérer et à se transformer en d’autres minéraux, des arséniates principalement, dont le plus commun est la scorodite, un arséniate de fer que tout amateur minéralogiste se doit d’avoir dans sa collection car il se trouve souvent sous la forme de belles cristallisations. Il peut se former aussi une vingtaine d’autres composés dont l’arsénolite qui est ce fameux oxyde d’arsenic responsable, jadis, de la plupart des empoisonnements criminels volontaires car il a un aspect de sucre en poudre et n’a pas de goût particulier. Cette arsénopyrite est un minéral « primaire », dont la transformation est tributaire de la nature et de l’acidité des sols. Le temps de cette transformation peut varier de quelques années à quelques décennies, voire quelques siècles, sinon plus. Cela dépend de la présence ou non de pyrite (le sulfure naturel de fer) qui est un minéral très commun mais qui, dans certains cas, peut s’altérer rapidement et libérer de l’acide sulfurique qui, à son tour, participera à l’altération de cette arsénopyrite et à la libération de l’arsenic qu’elle contient. Cet arsenic rentrera donc ensuite dans la composition de tous les minéraux secondaires que j’ai déjà évoqués, y compris cette arsénolite qui est un composé très soluble dans l’eau. LJ. Mais, dans ce cas, cet arsenic soluble ne devrait pas rester sur place mais plutôt se retrouver dans les ruisseaux et rivières de la région. YL. C’est peut-être le cas, et les analyses d’eaux effectuées dans les puits et forages de la proche région sembleraient le démontrer puisque l’on a relevé, mais très localement, des teneurs anormales parfois importantes, de l’ordre de 100 microgrammes d’arsenic dissout pour 1 litre d’eau. Sachant que la norme est d’environ 10 microgrammes pour l’eau de boisson. Il est évident que si l’on consommait cette eau quotidiennement pendant des années, on pourrait être victime d’une intoxication chronique, à l’égal de ce que l’on peut observer dans les eaux naturelles de certains pays comme à Taïwan, au Chili ou au Bangladesh. Mais attention ! Il n’est pas du tout démontré que cet arsenic provienne des déblais miniers dont il est question ici. Il peut très bien provenir des filons minéralisés profonds, ceux qui ont déjà été exploités, et ceux qui sont toujours enfouis et non exploités. En effet, dans cette région, les filons qui ont été exploités au Bois Vert ne sont pas les seuls, loin de là. Il y en a beaucoup d’autres qui ne demandent qu’à être exploités ! L’arsenic que l’on décèle alors dans les eaux souterraines à proximité, ne provient donc que de leur environnement naturel sur lequel l’homme n’a absolument aucune prise. Mais, étant donné que la circulation des eaux profondes est très difficile à préciser dans le détail, surtout dans des terrains affectés de nombreuses cassures, il y a peu de chances pour que l’on puisse faire la part ici entre pollution naturelle et industrielle. LJ. Mais, si l’arsenic est parti dans les eaux de la région, pourquoi en trouve-t-on encore une telle quantité sur les déblais de la mine ? YL. Si une bonne partie de cet arsenic soluble est évacuée dans les eaux de ruissellement, puis dans les eaux souterraines, une certaine partie reste bloquée sur place sous forme minéralogique plus ou moins fine. Mais justement, ce qui m’étonne dans ce rapport BRGM, c’est que toutes les analyses effectuées concernent l’arsenic « total » contenu dans les déblais et rejets, sans faire la distinction entre l’arsenic soluble, donc très facilement assimilable par l’organisme humain, et l’arsenic bloqué sous forme minéralogique, donc plus difficilement assimilable malgré son court passage éventuel dans le milieu, pourtant très acide (acide chlorhydrique) de l’estomac humain. LJ. Mais, comment les responsables de cette étude auraient-ils pu faire la distinction entre ces deux formes d’arsenic, dont l’une est forcément invisible à l’œil nu ? YL. Je ne sais pas, c’est une question d’échantillonnage et de techniques analytiques. Mais au moins, je pense qu’ils auraient pu faire un inventaire un peu plus complet des espèces minérales présentes, par exemple, sur le site de la butte. Ils l’ont fait, mais d’une manière bien timide car les seuls minéraux qu’ils ont inventoriés ne concerne que le quartz, la tourmaline (un borosilicate complexe), les micas et l’argile. Ils n’ont pas vu la cassitérite ni arsénopyrite, ni même la pyrite éventuellement arsenicale, qui sont quand même présents sur le site, bien qu’en faibles proportions. D’ailleurs, pour s’en convaincre, il suffirait de traiter un échantillon de ces déblais au moyen d’une simple battée, cet instrument utilisé par les orpailleurs du monde entier. A chaque essai, on est sûr de récolter des traces de ces minéraux. Mais, évidemment, il ne s’agit pas d’une méthode très scientifique, inenvisageable dans le cadre d’une telle étude. Et y aurait-il une personne encore capable, au sein du BRGM, de reconnaître un petit grain d’arsénopyrite sous une loupe binoculaire ? Le souvenir du laboratoire des « minéraux lourds » du BRGM est probablement très lointain ! Je suis persuadé qu’une bonne partie de l’arsenic « total » décelé sur place provient de cette présence d’arsénopyrite et peut-être aussi d’arséniates sous la forme de scorodite, elle-même peu soluble dans l’eau. Quant à l’étain, décelé aussi en teneurs anormales sur le site, il est évidemment dû à la présence de cette cassitérite qui est un minéral très stable, même en milieu acide. D’ailleurs, dans le cadre d’une recherche minière, il ne provoque que des anomalies géochimiques de très bas niveau, généralement difficile à interpréter. Heureusement, d’ailleurs, que cet élément ne soit pas classé dans les substances toxiques, car avec autant de teneurs anormales, le site d’Abbaretz serait encore moins fréquentable ! LJ. Cela veut-il dire que vous vous servez de l’arsenic pour chercher des gisements d’étain ? YL. Oui, l’arsenic représente un bon traceur des minéralisations en étain, tungstène et or principalement. Mais, pour ce qui concerne l’étain, uniquement pour les gisements profonds, filoniens ou apparentés. Ce qui exclue les dépôts de cassitérite superficiels de type alluvionnaire (les plus fréquents et les plus riches dans le monde), dont la localisation ne nécessite pas d’analyses chimiques mais uniquement des prises d’échantillons « minéralogiques » à l’aide de simples battées comme je vous l’ai dit précédemment, ou de sondages spéciaux. L’arsenic est suffisamment mobile pour passer à travers certains terrains peu « transparents » comme par exemple les fameux limons qui font la richesse des terres du Finistère. C’est grâce à cette propriété que nous avons ainsi été capable de découvrir, vers la fin des années 60, les fameux filons à étain et cuivre de la région de Morlaix. Et aussi les filons à étain et tungstène de la région de Fougères qui, en surface, peuvent se manifester par des teneurs dépassant le kilo d’arsenic à la tonne de terre. LJ. Mais c’est effrayant ce que vous me dites-là. Les pauvres gens qui habitent sur les lieux doivent forcément en subir les conséquences ! YL. Pas à ma connaissance. Mais il faut dire que dans cette région, et même ailleurs dans le monde, les gens n’ont pas l’habitude de consommer la terre de leurs jardins pour leur déjeuner ou leur souper ! Il semblerait que l’arsenic ne se retrouve pas en fortes teneurs dans la végétation locale. Sinon, le bétail ne pourrait paître l’herbe de la région et le lait des vaches serait impropre à la consommation. Des études ont déjà été faites à ce sujet. Elles démontreraient que le facteur de concentration de l’arsenic dans les végétaux, les laitues si je me souviens bien, serait faible. Mais il semblerait que l’opinion des spécialistes sur ce sujet délicat ne fasse pas l’unanimité. LJ. J’en reviens à la présence de ces minéraux d’arsenic sur le site de la mine, arsénopyrite en particulier. Pourquoi les auteurs de cette étude ne l’ont-ils pas mentionnée puisque, comme vous le dites, il ne serait pas, ou très mal digéré et assimilé par un être humain. Cela aurait peut-être servi à diminuer le caractère dangereux du site et éviter toutes ces contraintes administratives. YL. S’ils n’ont pas vu cet arsénopyrite c’est probablement qu’ils ne l’on pas trouvé dans leurs échantillonnages et surtout dans les échantillons destinés aux analyses qui, à l’heure actuelle, ne réclament que des prises de petit volume. Mais aurait-il été bien pertinent d’entrer dans le détail d’une telle démarche ? Il valait mieux, dans ce cas, s’en référer uniquement aux teneurs en arsenic « total » qui pouvaient justifier certaines réserves quant à la fréquentation du site et, ainsi, respecter notre sacro-saint principe de précaution. Tout au plus, cela leur aurait permis d’ajouter une précision supplémentaire à leur étude au lieu de se contenter d’une simple annonce de pollution par des « éléments traces métalliques » en évoquant une possible bioaccessibilité de l’arsenic lors d’une ingestion accidentelle ou non. D’ailleurs, les auteurs de ce rapport ne manquent pas de préciser que la bioaccessibilité de l’arsenic est fondée sur des teneurs solubilisables par les sucs gastriques et non pas sur la teneur totale de l’arsenic dans les sols. LJ. D’accord, mais alors que penser de toutes ces mesures contraignantes imposées sur ce site de la mine ? YL. Je n’en sais rien et ne veux pas le savoir. Compte tenu de l’état d’esprit actuel de nos dirigeants et aussi, il faut bien l’avouer, de beaucoup de nos concitoyens dénués de toute culture scientifique, sans aucun sens des responsabilités et qui, de plus, n’hésiteraient pas à mettre en cause les autorités locale au cas où ils ressentiraient le moindre petit malaise à la suite d’une ballade ou d’un pique-nique sur le site de la mine, il vaut mieux s’abstenir de tous commentaires qui ne rentreraient pas dans les normes du moment ! Et, franchement, je vous plains quant vous me dites vouloir vous intéresser aux mines alors qu’il s’agit maintenant d’un sujet tabou que la plupart de vos collègues journalistes ne veulent aborder que sur le mode négatifs. Pour eux, et probablement pour vous aussi, la mine c’est la descente aux enfers et une cause majeure de pollutions!... LJ. Vous exagérez un peu car, en ce qui me concerne, j’essaie simplement de me documenter pour ensuite faire le tri entre vrai et faux. Et, il faut dire que ce n’est pas une tâche facile si l’on tient compte de tous ces propos alarmistes diffusés par des associations dont certaines ne me semblent pas toujours compétentes dans ce domaine, malheureusement. Encore heureux qu’il y ait encore en France des gens compétents dans le domaine de la mine bien, qu’à ma connaissance, ils avaient été obligés d’abandonner prématurément leurs activités. Sinon, je me verrais dans l’obligation d’aller poursuivre mes enquêtes dans des pays où il y a encore des mines, par exemple les pays de Est, le Canada, l’Australie, et certains pays d’Afrique.... YL. Dans ce cas, je vous souhaite bonne chance. Et ne perdez pas trop de temps car ces gens compétents que vous évoquez se font de plus en plus rares dans notre pays. Et ne comptez pas trop sur le BRGM pour vous informer d’une manière impartiale car, depuis que cet organisme se trouve sous la tutelle du ministère de la transition écologique, il y a de grandes chances pour qu’il ne franchisse guère les limites du « politiquement correct » ! LE RAPPORT FINAL DU BRGM L'ARSENIC CE QU'IL FAUT RETENIR A PROPOS DE L'ARSENIC Extrait synthèse de la fiche Arsenic, une compilation d'articles de 46 pages que j'ai faite fin 2019. L’arsenic est un élément chimique du tableau de Mendeleïev, son symbole est As. Dans le tableau des éléments il est placé dans le groupe V, les pnictogènes, avec N Azote, P Phosphore, Sb Antimoine, et Bi Bismuth, son numéro atomique est 33, sa masse atomique 74.921. Comme l’Antimoine, du même groupe, il a des propriétés physico-chimiques entre les métaux et les non-métaux, ce sont des métalloïdes comme le Bore B du groupe III, le Silicium Si et le Germanium Ge du groupe IV, le Tellure Te et le Polonium Po du groupe VI. Comme l’Antimoine il a tendance à former du sulfure stable plutôt que de l’oxyde et les ions précipitent avec le sulfure d’hydrogène. Il est chimiquement analogue au Phosphore et à l’Antimoine. Étymologie Le nom vient du syriaque ܠܐ ܙܐܦܢܝܐ (al) zarniqa, issu du persan زرنيخ zarnikh signifiant « jaune » puis « orpiment » (sulfure naturel d'arsenic servant à peindre la peau des hommes sur les fresques de la Grèce antique). Le terme est adopté dans la langue grecque sous la forme arsenikon (ἀρσενικόν), qui correspond en étymologie populaire à la forme neutre du grec arsenikos (ἀρσενικός signifiant « qui dompte le mâle » en raison de sa forte toxicité). Le terme grec est lui-même adopté en latin sous la forme arsenicum, qui donne en français arsenic. Le prénom Arsène est tiré de la même racine grecque arsen (« mâle »). Cette matière connue de haute Antiquité est aussi un perturbateur endocrinien. L'adjectif arsenical au singulier, arsenicale au féminin, arsenicaux au pluriel qualifie un corps ou une matière qui contient de l'arsenic. Propriétés physiques de l’Arsenic Les trois formes allotropiques (1) de l’Arsenic : Jaune, noir et gris : Arsenic jaune As4, obtenue par condensation de vapeur d’arsenic elle a une structure tétraédrique non-métallique. Arsenic noir ou gris à reflets métalliques, qui lui valent l’appellation « semi-métallique » est cassant, il est légèrement conducteur de la chaleur et du courant électrique. Densité mesurée 5,7, dureté 3.5 sur l’échelle de Mohs. L’Arsenic est difficile à faire fondre, il faut une pression de 28 371 hPa (28 atm) pour atteindre le point de fusion à 1090°K (817°C). En atmosphère standard il se sublime à 573°K (300°C), formant une vapeur qui se condense sous forme de rhomboèdres sur une surface froide. La sublimation est totale à 886°K (613°C). Sa morphologie est amorphe ou cristalline. Cristallisation : cubique (arsénolite) monoclinique (claudétite). Propriétés chimiques de l’Arsenic Insoluble dans l’eau l’arsenic ternit à l’air libre et se couvre de poussière noire. En contact avec du charbon ardent il se volatile en dégageant une très forte odeur d’ail, cette vapeur s’oxyde en Trioxyde d’arsenic (As2 O3 ) ou en acide arsénieux (HAsO2 ) si le milieu est humide. D’autres réactions chimiques existent mais ne sont pas réalisables dans la nature. Composés chimiques Composés inorganiques L'arsenic est inorganique quand il est pure et lorsqu’il est lié à l’oxygène , au chlore ou au soufre . Il est alors très dangereux, même à petite dose, particulièrement lors d’exposition répétée. Le trioxyde d’arsenic (As 2 O3 ) ou anhydride arsénieux ou oxyde arsénieux ou amphotère (2) d’où ses trois formes allotropiques. Il a un comportement d’acide faible et se dissout instantanément en milieu basique, soude, en donnant des ions arsénites (H2 AsO3 ). Anciennement appelé arsenic blanc, c’est un poison violent. Il peut assez rarement se trouver à l’état naturel sous forme de poudre blanche ou de petits cristaux transparents, il est inodore. On le fabrique de façon industrielle par grillage de minéraux contenant de l’arsenic tel que la pyrite ou l’arsénopyrite : pour la fabrication du verre et du cristal, et la décoloration des émaux et du verre pour des produits chimiques, pesticides, destinés à la destruction de végétaux ou animaux nuisibles pour le traitement du bois comme conservateur alimentaire pour la fabrication de l’arsenic métallique et des alliages et de l’arsénite comme semi-conducteur. Il est utilisé en pharmacologie dans des médicaments pour le traitement de certaines leucémies aiguës promyélocytaires, sous le nom de Trisenox. L'acide arsénique ou arséniate As2 O5 existe également, mais est hors de propos dans ce contexte, les autres composés inorganiques et sels eux non plus. Composés organiques L’Arsenic est dit organique quand il est chimiquement lié au carbone ou à l'hydrogène . Sous cette forme il est toxique à forte dose, mais indispensable à l'organisme humain à faible dose. L’arsenic organique est un « ultra oligo-élément » essentiel pour l’être humain, et certains animaux comme le poulet , la chèvre , le porc et bien d’autres espèces. L’évaluation des besoins pour l’humain est de 10 à 20 µg par jour. C’est dans notre alimentation que nous les trouvons. Ce qui confirme l'adage de Paracelse (Philippus Aureolus Theophrastus Bombast von Hohenheim 1493-1541) : « Toutes les choses sont poison, et rien n’est sans poison ; seule la dose détermine ce qui n’est pas un poison. ». Il est important de noter que dans le sol et dans l’organisme des volailles l’Arsenic organique peut se transformer en inorganique. Ce sont notamment l’arsénobétaïne et l’arsénocholine , notamment présents dans diverses plantes et organismes marins. Ce sont aussi les métabolites de l’arsenic : dérivés mono et diméthylés de l'arsenic ; l'acide monométhylarsineux (AMMA (III)) ; l’acide diméthylarsineux (ADMA (III)) ; l’acide diméthylarsonique (ADMA (V)) ou acide diméthylarsinique, ou acide cacodylique , encore dit « agent bleu », dont la forme de base est le cacodylate ; l’acide monométhylarsonique (AMMA V ou AMMA (V)) ; le sel monosodique de l’acide méthane arsénique ; le sel disodique de l’acide méthane arsénique , très utilisées dans les désherbants les plus courants des golfs nord-américains ou pour défaner le coton. Aux doses habituellement présentes dans la nature ils sont moins toxiques pour les animaux à sang chaud, mais ils contiennent néanmoins de l'arsenic non dégradable. En médecine, ils ont remplacé les sels d'arsenic, trop dangereux pour l'homme et les animaux domestiques et souvent maintenant interdits (sauf exceptions dans certains pays comme les États-Unis, durant un certain temps, comme les produits arséniés de traitement du bois, l’arséniate de plomb comme régulateur de croissance pour le raisin, ou l'arséniate de calcium pour les gazons de golfs qui ont été autorisés par l'EPA aux États-Unis après que les autres arsénicaux non organiques eurent été interdits). On les trouve notamment dans certains herbicides très utilisés sur les golfs nord-américains ou pour le défanage du coton avant récolte. L'arsénite de soude n'a été, en France, interdite que le 8 novembre 2001 par le ministère de l'agriculture sous l'égide de Jean Glavany et en 2004 par la Commission européenne, sur la vigne comme pesticide (insecticide utilisé contre la pyrale de la vigne, les carpocapses les vers des pommes et des poires, des altises, la pyrale, la cochylis et l’eudémis puis comme fongicide). Peu après, des viticulteurs soutenus par la FNSEA réclamaient sa réautorisation pour lutter contre l'esca (aussi dit maladie du bois de vigne, d'abord attribuée à deux basidiomycètes, mais qui serait due à un complexe d'au moins 5 organismes). Des composés arsénicaux inorganiques interdit en Europe ou aux États-Unis peuvent encore être utilisés comme pesticides dans certains pays, et ils ont de nombreux autres usages dans le monde entier. Durant la Seconde Guerre mondiale (octobre 1943), la réglementation s'intéresse à l’arsenic dans les raticides et taupicides, dans lesquels l'arsenic sera peu à peu remplacé par des anticoagulants, de la strychnine, des anti-vitamines K ou des sels de thallium en mélange avec divers ingrédients. En 1973, un décret interdit en France tous les herbicides arsenicaux, mais ils restent très utilisés aux États-Unis. Sous forme d’arséniate de plomb notamment, il a été utilisé comme pesticide, qui a été une source fréquente d’empoisonnement des utilisateurs ou de consommateurs de produits traités. Il continue à polluer l’environnement longtemps après son utilisation, le plomb et l’arsenic n’étant pas biodégradables, ni dégradables à échelle humaine de temps. Additionné au plomb, avec un peu d'antimoine, à raison de 5 à 8 %, il durcit légèrement la grenaille de plomb des cartouches de chasse (encore autorisées et utilisées en France, hormis dans les zones humides et vers les zones humides où elles sont interdites). Sans cela, les billes de plomb, s'écraserait les unes contre les autres au moment du tir et se déformeraient en perdant de leur énergie cinétique et de leurs qualités balistiques. Il sert aussi de durcisseur au plomb des cartouches, munitions de guerre. Dans les deux cas, il freine aussi la formation d’oxyde de plomb. Additionné au mélange plomb-antimoine des électrodes, il améliore le fonctionnement des accumulateurs. Sous forme d’arsine il a été présent dans certaines munitions chimiques de la Première Guerre mondiale et des années qui ont suivi (fabriquées, non utilisées puis démantelées ou jetées en mer). Mélangé avec du cuivre et du chrome (CCA) c’est un produit de traitement du bois (qui lui donne une couleur verdâtre). Bien que controversé en raison de sa toxicité, de sa rémanence et du fait qu’il soit partiellement soluble dans l’eau et les pluies, ce traitement reste autorisé dans la plupart des pays. Il est depuis peu utilisé sur les « tambours » des imprimantes dites « lasers » et des photocopieuses, fax. Pur ou sous forme de séléniure, sa sensibilité à la lumière permet de décharger la tension électrostatique qui va retenir le « toner ». Les alliages composés d’arsenic et de gallium (GaAs) ou d’indium (InAs) donnent des matériaux semi-conducteurs (dits III-V par référence aux colonnes de la table des éléments), utilisés pour la fabrication de cellules photovoltaïques, de diodes électroluminescentes (DEL) et de transistors à très haute fréquence. Plus chers et de mise en œuvre plus complexe que le silicium, leur marché reste marginal, mais leur rôle est essentiel en opto-électronique, où les performances du silicium sont moins bonnes. Les insecticides anti-fourmis en contiennent souvent (dimethylarsinate de sodium), bien que l'usage de celui-ci soit interdit dans l'Union Européenne. La roxarsone (commercialisée aux États-Unis sous le nom 3-Nitro est un antibiotique organo-arsenié. IL est utilisé depuis les années 1970, (récemment interdit en Europe, mais encore utilisé dans de nombreux pays, dont les États-Unis, comme additif alimentaire dans l'alimentation animale) pour traiter les maladies causées par les coccidies et pour éviter les « troubles de croissance » des porcs et volailles (hormis dans le Maryland où il est interdit depuis 2013. Selon une étude récente, cet arsenic inorganique serait particulièrement concentré dans les poulets industriels traités aux antibiotiques. Le laboratoire Pfizer a annoncé, en 2011, la suspension de la vente, mais malgré les protestations d'associations environnementalistes ou de consommateurs, il est encore en 2013 autorisé par la FDA. Les inventeurs de ce produit affirmaient qu'il serait excrété sous la même forme. Mais on a ensuite montré que les oiseaux peuvent métaboliser l'arsenic organique en une forme inorganique beaucoup plus toxique. De plus, alors que les excréments frais de volaille ne contiennent presque que la forme organique de l'arsenic ; une fois dans le sol, les bactéries le transforment en arsenic inorganique très toxique, retrouvé dans les eaux de ruissellement et les sédiments35. Les excréments de volailles traités à la roxarsone épandus comme engrais dans la péninsule de Delmarva, ont libéré assez d'arsenic pour polluer le sol au-delà des normes fédérales de remédiation (sans toutefois à ce jour affecter la nappe). Une étude de la FDA a montré que les foies de volailles ayant consommé le médicament contenaient plus d'arsenic que ceux d'animaux n'en ayant pas consommé. Pourtant, selon Christopher Loder (porte parole de Pfizer), ce laboratoire n'aurait « pas connaissance de preuves démontrant qu'utiliser des roxarsone est source de risque pour l'environnement ». Toxicité de l’Arsenic Elle dépend de la nature chimique, inorganique ou organique et du degré d’oxydation. L’Arsenic inorganique est beaucoup plus toxique que l’organique. Dans la nature Comme décrit plus avant, c’est d'un oligoélément à très faible dose, mais d'un poison et un toxique puissant à doses plus élevées. Même si le cycle est peu connu l’on dispose d’estimations : Les activités humaines 30 000 tonnes par an Les bactéries terrestres produisent environ 26 000 tonnes par an d’arsenic méthylé volatil finissant dans les océans. Les volcans en émettent 17 000 tonnes par an. L’érosion éolienne des sols 2 000 tonnes par an environ. Une partie sera piégée dans les sédiments marins après une biodisponibilité variable. Ce qui entraine la présence de l’Arsenic dans tous les organismes marins particulièrement chez les invertébrés et mollusques bivalves, de 10 à 30µg/l de sang. La concentration chez les poissons varie de 5 à 100 µg/l en général, elle est moindre chez ceux consommant du plancton et elles peuvent atteindre 230µg/l chez la Roussette. Une faible quantité d’arsenic est présente dans tous les organismes marins. Pour des raisons encore mal comprises, les invertébrés et en particulier les mollusques bivalves (moules, huîtres, coquilles Saint-Jacques) de pleine mer sont souvent plus contaminés (10 à 30 μg·L-1 en général) que ceux qui vivent dans les estuaires. Des pics de pollution marine peuvent être constatés, par exemple autour des sites de munitions immergées en mer Baltique. Toxicocinétique et métabolisation Le degré d’absorption et de retenue dans l’organisme puis son métabolisme (sa modification) dépendent de : L’espèce chimique, organique ou minérale La forme physique, nanoparticules, particules, poussières, vapeur, etc. Arsenic pur ou composant. De la voie d’ingestion ou d’incorporation dans l’organisme, pulmonaire, orale ou percutanée. 80% de l’Arsenic passant par le tube digestif se fixera dans le sang. 50% de l’Arsenic inhalé sous forme de poussière ou nanoparticule dans les poumons se fixera dans le sang. La contamination percutanée sera de moindre importance. La contamination se fixe très vite sur les protéines elle affectera, le foie, la peau, les poils et les poumons où l’on retrouve l’arsenic longtemps après la contamination. Comme dit ci-dessus la métabolisation se fera en fonction du type d’Arsenic ou composé. L’élimination de 70% des composés arsénieux se fera par voie urinaire environ la moitié en 48h et 90% le sixième jour. C’est critères varient d’un individu à l’autre en fonction de l’âge, du sexe et de l’état de santé. Intoxication aiguë Intoxication à l'arsenic. Les symptômes sont immédiats, vomissement, douleurs abdominales et œsophagiennes, diarrhées avec du sang, collapsus (effondrement des fonctions physiologiques) et mort. Intoxication par exposition chronique On appelle arsénicisme l'exposition à de petites doses d'arsenic. Les symptômes sont : la mélanodermie, une teinte anormalement foncée de la peau due à un dépôt excessif de pigments colorants dans les cellules. l'hyperkératose des mains et des pieds, épaississement de la couche cornée de l'épiderme lié à une surproduction de la couche épithéliale de la peau. l'alopécie, chute temporaire des cheveux ou des poils, partielle ou totale. une polynévrite douloureuse, fourmillements dans les doigts des mains et des pieds, des engourdissements et, parfois, des douleurs faisant penser à celles ressenties lors d'une brûlure ou d'un broiement. Les troubles sensitifs apparaissent en effet les premiers, le plus souvent la nuit. Les troubles moteurs, eux, peuvent se manifester par des crampes nocturnes et prédominent sur un secteur musculaire. Les nerfs qui innervent les muscles de la main peuvent également être atteints. D'autres troubles, dits neurovégétatifs, peuvent handicaper la vie quotidienne : malaises, troubles de la sudation, troubles urinaires, diarrhée, troubles de l'érection et de l'éjaculation. la striure des ongles. L’arsénicisme est facteur de risque de : cancer du poumon, de la peau, du rein et de la vessie athérosclérose (principalement de la carotide), autres maladies cardio-vasculaires. maladies respiratoires. dépression immunitaire. Les premières manifestations visibles sont généralement cutanées, avec une augmentation de la pigmentation. Le cancer survient plus tardivement et peut mettre plus de 10 ans à apparaître. Il semble que l’absorption d’arsenic par la peau ne présenterait apparemment pas de risque pour la santé. Perturbation endocrinienne L'arsenic, est aussi un puissant perturbateur du système endocrinien, en perturbant les récepteurs stéroïdes des androgènes, de la progestérone, de minéralocorticoïdes et glucocorticoïdes, ainsi que la régulation des gènes à des taux très bas 0,7 ppb (partie par milliard) dans l’eau potable de certaines régions du monde. Chez les animaux Hautement toxique autant pour l'homme que pour l'animal, que ce soit à forte dose ou à faible dose, l'effet reste le même. Chez les végétaux Des pollutions par l'arsenic sont fréquentes dans certaines zones minières où il peut venir renforcer la toxicité d'autres contaminants (mercure autour des anciennes mines de ce métal, par exemple), où il peut polluer les sols et contaminer les cultures alimentaires. Au-delà d'un certain seuil de phytotoxicité l'arsenic, par des processus encore incomplètement compris, modifie le métabolisme, inhibe la croissance, puis tue les plantes, monocotylédones comme dicotylédones. Quelques utilisations anciennes ou contemporaines À l'âge du Bronze ancien le bronze est souvent composé d'un alliage à base de cuivre et d'arsenic, ce pourquoi les archéologues nomment parfois cette période l'âge du Bronze-Arsenic : employé comme durcissant et pour augmenter la brillance du métal, cet arsenic, selon les cas est une impureté naturelle du minerai de cuivre ou il a été ajouté intentionnellement comme adjuvant. Au Bronze final se substitue à ce bronze arsenié un alliage cuivre-étain permettant de fabriquer des métaux plus résistants et ductiles (âge du Bronze-Étain). Durant l'Antiquité, l'arsenic est toujours utilisé pour la métallurgie (durcissant de nombreux métaux) mais aussi dans les arts (pigments, peinture) et la médecine sous deux formes inorganiques à l'état naturel, du trisulfure d'arsenic (l'orpiment As2S3) et du quadrisulfure d'arsenic (réalgar As4 S4 ). Hippocrate les utilise au Ve siècle av. J.-C. pour soigner les ulcères cutanés. Depuis lors, la pharmacopée grecque et chinoise s'en sert pour traiter ou freiner la syphilis, le cancer, la tuberculose ou le paludisme. Au VIIIe siècle, l'alchimiste arabe Jabir Ibn Hayyan est probablement le premier à préparer le trioxide d'arsenic en l'isolant de son composé minéral : cette poudre blanche sans goût et sans odeur la rendra indécelable jusqu'au XXe siècle car elle donne les mêmes symptômes que des intoxications alimentaires, ce qui lui confère le titre de « poison des rois et roi des poisons ». Le "liquide fumant" de Cadet (composé As2 (CH3 )4 O préparé en 1760 par le chimiste Louis Claude Cadet de Gassicourt) est le premier composé organométallique à avoir été synthétisé par l'homme. Le vert de Scheele à base d'arséniate de cuivre, inventé par Carl Wilhelm Scheele en 1775, remplace comme pigment vert le carbonate de cuivre. Pigment de peinture, il colore les papiers peints, les jouets d'enfants puis est remplacé par le vert de Schweinfurt tout aussi toxique. La liqueur de Fowler à base d'arsénite de potassium découverte en 1786 par Thomas Fowler est utilisée comme remède et tonique pendant plus de 150 ans. Les composés à base d'arsenic sont utilisés dans les teintures (oxyde d'arsenic jouant le rôle de mordant, pigments de réalgar ou d'orpiment, leur toxicité étant à l'origine — qui se révèle fausse en fait — de la couleur verte proscrite au théâtre)25 puis à partir de 1740 dans les traitements des semences à l'arsenic (tel le vert de Paris utilisé comme insecticide ou raticide) mais sa toxicité entraîne son interdiction dans cette industrie en 1808. En 1908, Paul Ehrlich met au point un composé arsenical, le Salvarsan, considéré comme le premier agent anti-infectieux et chimio thérapeutique. Les arsines sont employées comme arme chimique durant la Première Guerre mondiale, notamment celles chargées dans des obus à « croix bleue ». En France, durant la Première Guerre mondiale, en 1916, l'arsenic est utilisé dans les armes chimiques. Pourtant, pour éviter dans le civil que ces produits soient utilisés comme poison contre des humains, un décret précise que « Article 1er : les composés arsenicaux insolubles destinés à la destruction des parasites de l’agriculture ne peuvent être vendus ni employés en nature. Ils doivent être mélangés avec une substance odorante et colorée en vert, suivant la formule indiquée à l’article ter de l’article ci-après » (décret du 15 décembre 1916). « Les composés arsenicaux destinés à la destruction des parasites nuisibles à l’agriculture ne peuvent être délivrés ou employés pour cet usage qu’à l’état de mélange avec des dénaturants d’après la formule suivante • produits arsenicaux insolubles 1 000 g • pyridine ou phénol brut ou nitrobenzine : 20 g • vert sulfoconjugué : 2 g », mélange devant être tout à fait homogène. De plus, pour limiter les risques de détournement, le gouvernement impose que tout commerce de préparations arsenicales doit « avoir un registre coté et paraphé par le Maire ou le Commissaire de police. Toute préparation arsenicale doit être inscrite sur ledit registre ». Les peintures anciennes exposées à la lumière dans les musées et qui utilisent des pigments contenant de l'arsenic, tel l'orpiment, voient ce composé photo-oxydé en anhydride sulfureux qui rend la peinture cassante et en trioxyde d'arsenic (employé jadis comme mort aux rats, ce composé n'est pas libéré en quantité suffisante pour être dangereux pour l'homme) qui donne à la toile une teinte blanchâtre, d'où la nécessité de poser des filtres sur les fenêtres des salles des musées actuels28. L’arsenic a été testé ou est utilisé dans certains médicaments de l’Antiquité (voir par exemple solution de Fowler, à base d’arsénite) à nos jours. C'est l'agent de l’arsenicage qui consiste à immerger des cuirs et peaux dans une solution d'arséniate de soude pour éliminer les parasites (dermertes, anthrènes) : ces peaux arseniquées n'empêchent pas la prolifération de bactéries de putréfaction. Comme poison, au XVIIe siècle l'arsenic va être utilisé sous le nom de « poudre de succession » par un réseau composé essentiellement de femmes de la noblesse dans le but d'accélérer certains héritages par des meurtres. Il a été utilisé pour augmenter la toxicité de certaines armes chimiques (dont l'Ypérite), sous forme d’arsine notamment, dès la Première Guerre mondiale. La destruction d'armes chimiques après les opérations de désobusage a été source de pollutions durables. 1 Allotropique : propriété de certains corps simples d’exister sous différents aspects par la disposition des mêmes atomes dans des formes cristallines différentes. 2 Amphotère : ion ayant un rôle tantôt acide tantôt basique. Conclusions CONCLUSIONS : Y-a-t-il de l'arsenic dans le sol : OUI Y-a-t-il de l'arsenic dans les eaux souterraines : OUI Faut-il s'en inquiéter : NON Y-a-t-il un danger d'arsénicisme pour la population : NON puisque depuis plus de 50 ans elle vit avec (sans le savoir) et qu'il n'y a jamais eu de problème s . L’État face à ses responsabilités pénales prend les mesures qui le mettent à l'abri de tous recours possibles de la part du public. Bibliographie Zhao FJ, Dunham SJ, McGrath SP. 2002. Arsenic hyperaccumulation by different fern species. New Phytologist 156 Alain Foucault, Jean-François Raoult, Fabrizio Cecca, Bernard Platevoet, Dictionnaire de Géologie - 8e édition, Français/Anglais, édition Dunod, 2014, 416 pages. Avec la simple entrée "arsenic" pp 26-27. Groupe scientifique sur l’eau (2002), Arsenic, Dans Fiches synthèse sur l’eau potable et la santé humaine, Institut national de santé publique du Québec, 8 p. Laperche V., Bodénan F., Dictor M.C. et Baranger Ph. 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