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L'ETAIN ARMORICAIN

Par Yves LULZAC, ancien géologue minier du BRGM

Article paru dans Mines & Carrières

N° 196 - octobre - 2012 (Hors série)

avec l'aimable autorisation de l'auteur

PROVINCE SUD ARMORICAINE

DISTRICT DE NANTES

Si ce district peut être mis en relation indirecte avec le massif granitique d’Orvault, il l’est plus certainement avec le massif de granite orienté de Saint-Etienne-de-Montluc qui prend fin sous les quartiers ouest de la ville de Nantes (région de Chantenay).

L’urbanisation importante de cette région fait évidemment obstacle à toute recherche minière systématique. Aussi doit-on se résoudre à citer les observations effectuées autrefois dans les nombreuses carrières en exploitation ou bien, plus récemment, dans les travaux d’urbanisation.

L’on sait qu’au dix neuvième et début du vingtième siècle, les carrières ouvertes dans le granite d’Orvault ont mis à jour des filons de quartz et de pegmatite plus ou moins minéralisés en minéraux divers dont le béryl, les tourmalines noires ou polychromes et, beaucoup plus rarement, la cassitérite. Les mêmes pegmatites ont également été signalées à l’est de ce granite, dans les micaschistes encaissants.

Dans tous les cas, ces indices ne dépassent guère le stade de la curiosité minéralogique.

 

Par contre, au hasard des récents travaux d’urbanisation visités dans certains quartiers nord de la ville de Nantes, il a été possible d’observer des formations filoniennes pegmatitiques beaucoup mieux minéralisées en cassitérite, et plus accessoirement en tantalite.

Probablement très nombreux, seule une dizaine de ces gîtes a pu être localisée dans les quartiers de la Saulzinière nord, de la Houssinière (J.J. Guillou et al., 1999), du Locquidy, de la Ville-aux-Roses, dans le quartier Cambronne au-delà de la rivière Erdre (Y. Lulzac, 1999, 2000), et à l’ouest de l’église de Saint-Sébastien-sur-Loire sur la rive gauche de la Loire (L. Chauris et al., 1969).

Leur position par rapport au massif granitique de Saint-Etienne-de-Montluc est assez inhabituelle car, au lieu de se positionner dans l’axe du massif suivant une direction armoricaine, ils se trouvent pour la plupart à environ 2,5 km au-delà de sa limite nord dans un contexte de micaschistes.

Il s’agit de filons puissants de 10 à 50 centimètres que l’on peut suivre sur plusieurs dizaines de mètres. Tous sont minéralisée en cassitérite dont les cristaux, atteignant parfois le centimètre, semblent disséminés d’une manière homogène au sein de la roche pour atteindre des teneurs voisines de 2 kg/t, teneurs tout à fait inhabituelles dans le Massif Armoricain pour ce type de gîte.

Il ne semble pas que ce champs filonien, trop dispersé et n’affleurant jamais d’un manière naturelle, ait été remarqué par les anciens prospecteurs. Par contre, il est fort probable que les proches dépôts alluvionnaires, que l’on imagine très stannifères si l’on tient compte de la nature et du nombre probablement important des gîtes primaires, aient fait l’objet de petites exploitations. On pense en particulier aux vallons du Gué-Moreau, de la Lombarderie, de la Houssinière et de la Ville-aux-Roses.

Malheureusement, toute trace d’exploitations anciennes serait impossible à découvrir de nos jours au milieu d’une urbanisation aussi dense.

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