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SAPHIR
Al2O3
Le Saphir est une variété de corindon, en qualité gemme c'est l'une des quatre pierres précieuses, selon l'ancienne appellation.
(avant janvier 2002)
Les corindons, sont des minéraux très courants, ils sont réputés pour leur grande dureté, 9 sur l'échelle de Mohs.
Les spécimens non gemmes sont utilisé comme abrasif dans l'industrie sous l'appellation "émeri".
La variété rouge est le Rubis, en cas de doute entre un Saphir et un Rubis c'est la composition chimique qui tranche, le Saphir contient des traces de Fer (Fe) alors que le Rubis contient des traces de Chrome (Cr).
Si variété bleue du Saphir est la plus connue, on trouve des saphirs de toutes les couleurs sauf rouge qui est la variété Rubis du corindon.
Ce sont les saphirs rose violacé et rose orange, appelés " Padparadscha ou Padparadja* » qui sont les plus rares et les plus recherchés.
*fleur de lotus bleue en cinghalais.
Le contexte géologique de formation est varié.
On les rencontre :
dans les gisements magmatiques :
déficitaires en silice, syénites néphéliniques ;
basiques, amphibolites à ultrabasiques ;
pegmatites, plumasites.
dans les gisement métamorphiques,
gneiss ;
micaschistes ;
anatexites ;
calcaires cristallins (les marbres produisent généralement plus de rubis que de saphirs comme à Mogok par exemple).
dans les éluvions d'altération de gisements primaires.
dans des gisements secondaires détritiques alluvionnaires.
Étymologie
Le nom viendrait du sanscrit Sauriratnna et du grec σάπφειρος, sappheiros (« pierre de couleur bleue »).
Selon Ferdinand Hœfer, « ce mot qui dériverait de l’hébreu ou du chaldéen Saphar, graver, se retrouve avec de très légères modifications dans toutes les langues ; il paraît avoir été appliqué primitivement à toutes les pierres cristallisées propres à la gravure. »
On doit à jacques louis de bourbon d’avoir montré que le saphir (gemme orientale) et le corindon (spath adamantin) ne font qu’un.
COULEUR SAPHIR
L'un des meilleurs articles, sinon le meilleur, à propos de la couleur des corindons Saphir et Rubis a été écrit par Richard W. Hughes, sans doute le plus grands spécialiste de la gemmologie de ces deux pierres.
C'est sur son site Internet "Lotus GEM.ology" que vous trouverez une mine de renseignement et une page particulièrement intéressante sur la couleur.
SAPHIR ETOILE
Un phénomène optique l’astérisme
Certains Saphir présentent le phénomène d'astérisme, laissant apparaître une étoile lumineuse à six branches qui semble glisser à la surface de la pierre lorsqu'on fait tourner celle-ci.
Les saphir étoilés doivent être polis en cabochon pour montrer l'astérisme.
Ce sont des inclusions minérales fibreuses qui sont la cause de ce phénomène que l’on trouve dans différents minéraux, dont le Saphir. L’astérisme est causé par de fines aiguilles de Rutile et/ou d’Hématite appelées soies, disposée selon trois axes se croisant à 120° à l’intérieur de la gemme.
La réflexion de la lumière sur ces fines aiguilles incluses produit l’astérisme sous forme d’une étoile généralement à 6 branches et plus rarement à 12 branches.
GALERIE DE BEAUX SAPHIR BRUTS
IMITATIONS & SYNTHESES
Plusieurs minéraux peuvent être confondus avec le saphir bleu.
C'est le cas de la Tanzanite, transparente et de couleur bleu violacé à bleu saphir, dont l'unique gisement connu se situe en Tanzanie ; elle présente toutefois une dureté moindre (6,5-7), un poids spécifique plus faible et un clivage très net que ne possède pas le saphir.
La Bénitoïte ressemble aussi fortement au saphir ; elle ne s'en distingue que par une dureté moins grande (6-6,5) et un dichroïsme très accentué.
La Cordiérite bleue, ou saphir d'eau, d'une dureté de 7,5 proche de celle du saphir, ne peut être distinguée rapidement du saphir que par la mesure de son poids spécifique plus faible (2,58-2,66)
La Cyanite, ou Disthène, la Topaze bleue, l'Aigue-marine, le Zircon bleu et la Tourmaline peuvent aussi, une fois taillés, se confondre avec le saphir bleu ; dans tous ces cas, des mesures de la dureté, du poids spécifique et de la biréfringence permettent de lever toute ambiguïté.
Les doublets imitant le saphir sont plus rares que ceux qui copient le rubis, car la pierre est plus courante.
Il existe des saphirs synthétiques depuis la fin du XIXe siècle, par procédé procédé Verneuil.
Des saphirs étoilés synthétiques de qualité joaillerie sont produits depuis la fin des années 1940.
Les pierres de synthèse, diversement colorées, sont obtenues par les procédés suivants?
COMMENT LES RECONNAITRES :
Fusion. Verneuil ou Czochralsky.
Presque toujours sans inclusions. Parfois présence de quelques bulles gazeuses isolées ou groupées en voile ou nuages. Présence de stries de croissance courbées, mais parfois difficiles à observer. Voire en immersion avec interposition d'un filtre dont la couleur doit être complémentaire de celle de la pierre. Voir aussi en lumière polarisée ou aux UVC. À défaut de pouvoir trouver des courbes de croissance dans les pierres claires, il est possible d'observer en immersion, sous lumière polarisée et parallèlement à l'axe optique, les lignes dites de « Plato », groupement de figures ou de lignes noires, parfois croisillonnées. Cependant, ces figures ne sont pas toujours visibles dans les pierres incolores. G etG 2009-3. Page 230. Les pierres incolores sont transparentes aux UVC et peuvent fluorescer en bleu aux UVC. Les pierres orangées sont pléochroïques, ces jaunes roses. Les pierres roses dopées au chrome (Cr) sont rouges au filtre de Chelsea et fluorescent en rouge aux UVL, et mauve ou rose aux UVC. Celles qui sont dopées au titane (TI) sont orangées au filtre de Chelsea, et fluorescentes en orange aux UVL, et bleu violacé aux UVC (G et G 1992-2, page 65). Les pierres bleues montrent parfois de fines inclusions de pigments bleus ou de petites bulles de gaz. Les pierres colorées en bleu vert peuvent être pléochroïques orangés/vert. Parfois un changement de couleur, pourpre/bleu, vert, ou violet/mauve. Certaines pierres bleues peuvent présenter une couleur voisine de celle des Tourmaline Paraïba. (G et Gi 2019-1, page 101. Des empreintes digitales d'aspects naturels peuvent être induites artificiellement. Elle révèle une structure en nid d'abeille anormale. Ces pierres peuvent avoir été l'objet d'un traitement ultérieur par diffusion afin de provoquer un effet d'astérisme. (cf. Section 101, remarque sur le Pinel). Les pierres de couleur verte, imitation d'émeraude, présentent souvent des nuages de fines particules pigmentées bleues.
Les synthèses Verneuil sont souvent teintées par choc thermique afin de faire apparaître des givres ou des fissures donnant l'illusion de pierres naturelles. Ces pierres peuvent faire l'objet d'un second traitement thermique, probablement à l'aide de borax, afin de modifier l'aspect de ces fissures qui prennent alors l'allure de givres de guérisons naturels. Cependant, on peut y observer de fins canaux rectilignes ou courbes, parallèles entre eux, et qui se prolongent souvent par des canaux fragmentés en forme de pointillés. D'où un aspect général différent des classiques empreintes digitales observables sur les pierres naturelles. A noter que ce type de traitement tend à faire disparaître les courbes de croissance ainsi que les lignes de « Plato » caractéristiques des synthèses Verneuil.
Dissolution Hydrothermale ; présence de zones de croissance maillées, en zigzag ou en mosaïque. Voiles irréguliers ou « empreintes digitales » composées, d'inclusions fluides, peu visibles en lumière réfléchie, inclusions métalliques, textures fluidales. Les pierres jaunes montrent parfois des inclusions en mie de pain, et une structure en chevrons.
Dissolution anhydre (ou flux) ; présence de résidus de fondant de couleur orangée ou jaunâtre parfois groupés en « empreintes digitales » de forme quelconque et biens visibles en lumière réfléchie ; d'inclusions métalliques en plaquettes ; de bulles gazeuses ; d'inclusions en triangle ou biphasées vitreuses. Présence très fréquente de très petites bulles groupées en « queues de comète », en volutes ou en voiles très contournés, en forme de plume et parfois nombreuses. Ces bulles sont souvent concentrées sur un grain de matière opaque. Givre de guérison formé de résilles, de gouttelettes allongées laiteuses. Présence de zones de croissance rectiligne limitée latéralement par des lignes en « dents de scie ». Les pierres roses peuvent être fluorescentes en bleuâtre crayeux, ou mauve bleuâtre aux UVC, ou en orangé peu intense UVL.
LES GISEMENTS
Dans le Monde
Les mines du Cachemire (aujourd’hui rattaché à l’Inde) ne sont quasiment plus actives de nos jours, mais cette région est l’origine la plus emblématique pour le Saphir spécialement lorsque l’on voit les prix records atteints lors de ventes aux enchères. Le saphir y a été découvert en 1879 dans la région de Paddar, dans la chaîne de montagnes de Zanskar, surplombant le village de Sumjoonet, à la suite d’un glissement de terrain. Pendant plusieurs années, de 1882 à 1887, les mines ont été extrêmement productives, offrant des cristaux de saphir d'une qualité et d'une taille exceptionnelles. Puis, les gisements se sont épuisés. Des prospections ont été entreprises pour trouver de nouveaux gisements, jusqu’à aujourd’hui elles sont infructueuses. Actuellement la presque totalité des saphirs originaires du Cachemire sur le marché sont des pierres anciennes.
Le contexte politique et la complexité de son extraction ont participé à la grande rareté du Saphir du Cachemire bleu violet velouté, ou du « cornflower blue ». Dans le monde des pierres précieuses, sa qualité et son extrême rareté lui valent sa mythique célébrité.
C'est au Sri Lanka (ex Ceylan), que se trouve la plus importante mine de Saphir, dans la province de Sabaragamuwa à Ratnapura, ville située à 80 kilomètres au sud-est de Colombo. Cette mine produit des gemmes de couleurs très variées . Le gisement est exploité depuis l'Antiquité, il produit des quantités importantes de gemmes, Saphir de toutes les couleurs dont les Padparadscha, Rubi, Emeraude, Aigue-marine, Héliodore, Morganite, Chrysobéryl, Kunzite, Grenat, Tourmaline, Spinel, Topaze et Zircon.
Au Myanmar (ex Birmanie) dans le nord du pays, dans la région de Mogok, on retrouve d'importants gisements de saphirs. Les gemmes extraites de ces mines sont d'un bleu intense et font partie des gemmes les plus recherchées par les joailliers. L'extraction des saphirs birmans, est complètement artisanale dans des puits jusqu'à 30 mères de profondeur creusé à la main sans autre outillage que des pelles, des pioches et des paniers.
La Thaïlande possède deux importants gisements :
Chantaburi au sud-est de Bangkok.
Kanchanaburi, dans le nord-ouest du pays.
En Thaïlande l'exploitation est industrielle avec des moyens de haute technologie.
La Thaïlande est la plaque tournante du commerce des Saphir et des gemmes en général.
Les Saphir du Mozambique sont peu nombreux sur le marché toute fois la plus part d'entre eux sont du qualité comparable à ceux du Sri Lanka ou de Madagascar.
Depuis 2014 l'exploitation du Saphir prend son essor au Nigéria en produisant des gemme d'un très grande qualité caractérisée par la brillance et la pureté.
Madagascar est un pays très producteur comptant de nombreux gisements :
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Ilakaka : Situé dans la région d'Ihorombe, le gisement d'Ilakaka est l'un des plus célèbres de Madagascar. Il a été découvert dans les années 1990 et est connu pour ses saphirs de couleur bleue et multicolores.
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Andranondambo : Ce gisement est situé dans la région de Fianarantsoa, au sud de Madagascar. Il est réputé pour ses saphirs de couleur bleue et verte.
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Ambatondrazaka : Dans la région d'Alaotra-Mangoro, le gisement d'Ambatondrazaka est connu pour ses saphirs de couleur bleue et jaune. Il a été découvert dans les années 1990 et est encore exploité aujourd'hui.
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Vatomandry : Ce gisement est situé dans la région d'Atsinanana, sur la côte est de Madagascar. Il est connu pour ses saphirs de couleur bleue et verte, ainsi que pour ses pierres précieuses de grande taille.
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Andranondambo : Ce gisement est situé dans la région d'Androy, dans le sud de Madagascar. Il est réputé pour ses saphirs de couleur bleue, verte et rose. Ces gisements de saphirs à Madagascar ont contribué à la renommée de l'île en tant que source importante de saphirs de haute qualité.
États-Unis, on trouve des Saphir dans plusieurs régions :
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Le Montana est célèbre pour ses gisements de saphirs. La région de Rock Creek dans le comté de Granite est connue pour ses saphirs de haute qualité. Philipsburg abrite plusieurs mines de Saphir qui permettent aux visiteurs de chercher et de prospecter leurs pierres précieuses.
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Caroline du Nord : Dans les montagnes de l'ouest de la Caroline du Nord, il y a des gisements de saphirs près de la ville de Franklin. La région est réputée pour ses saphirs de couleurs vives, allant du bleu profond au violet.
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Idaho : L'Idaho possède également des gisements de saphirs. La zone autour de la ville de Sapphire dans le comté de Lemhi est particulièrement connue pour ses saphirs de qualité gemme. Des mines commerciales permettent aux visiteurs de chercher des saphirs et de les acheter.
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Californie : La Californie a également quelques gisements de saphirs. Les régions de Riverside et de San Diego sont connues pour leurs saphirs, notamment dans les zones de Pala et de Ramona.
Parmi les autres pays citons :
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Le Brésil
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Le Vietnam
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Le Cambodge (ex Siam)
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La Tanzanie
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L'Australie
En France
On trouve du Saphir sous forme alluvionnaire dans de nombreuses rivières et ruisseaux d'Auvergne, dans le Puy-de-Dôme, en Haute-Loire…
Ces gemmes ont surtout une valeur sentimentale et chauvine pour les collectionneurs, elles sont donc conservées à l'état brut dans les collection. Rares sont les pierres centimétrique ou de qualité pour la joaillerie qui n'y porte pas un fort intérêt.
Il est quand même a noter que certain commerçant forcent un peu sur le prix en raison de la provenance donc méfiance.
La recherche se fait à la battée comme pour l'or.
Certaines plages de l'Atlantique renferment des gemmes dans leurs sables en Loire-Atlantique et en Vendée, ce sont des alluvions submillimétriques apportés par la Loire ou les petits fleuves côtiers, la proportion est d'environ 5 micro cristaux gemmes bien formés pour 15 kg de sable qu'il faut trier sous loupe binoculaire, temps estimé des centaines d'heures.
LES TRAITEMENTS DU SAPHIR
Chauffe du saphir
Beaucoup de Saphir sont d’une couleur très pâle et contiennent des inclusions multiples. De très nombreux producteurs les améliorent par chauffage. Les traitement industriels par chauffage peuvent se faire dans des fours alors que les procédés artisanaux se font de manière ancestrale. La température devant atteindre 1 300 à 1 500°C, les inclusions sont dissoutes en améliorant ainsi la pureté, alors que la couleur est rendue plus uniforme et bien plus intense.
Les saphirs de couleur claire contenant des inclusions de rutile (oxyde de titane, TiO2) sont souvent traités thermiquement : chauffés à 1 500-1 600 0C dans un milieu réducteur, leur teinte devient bleu intense en raison d'une redistribution du titane à l'intérieur du minéral. Cette opération répartie la couleur uniformément dans tout le minéral.
Pour les saphirs ne contenant pas d'inclusions de rutile, l'apport peut être externe : on enrobe le saphir d'une pâte riche en titane et en fer, puis on chauffe l'ensemble à 1 600 0C pendant plusieurs jours. Dans ce cas la couleur ne change que sur la surface.
Une bonne pratique de la gemmologie et certains test permettent à l'expert d'identifier ce traitement qui est autorisé par la loi à condition d'être signalé lors de la vente.
Sans ce traitement la grande majorité des Saphir ne pourraient pas être utilisés en joaillerie.
La déshydratation de la diaspore du corindon se produit entre 525 et 550 °C, tandis que la goethite se transforme en hématite entre 300 et 325 °C. Comme la diaspore et la goethite peuvent être présentes sous forme d'inclusions dans les saphirs et d'autres variétés par exemple, les saphirs roses, le padparadscha, ces réactions de déshydratation et ces transformations de phase peuvent être considérées comme des critères importants pour séparer les pierres non chauffées des pierres chauffées, en particulier dans les cas de quelles autres méthodes (par exemple, microscopie, FTIR) échouent.
Chauffage artisanal ancestral.
Traitement du saphir au béryllium
Le traitement se fait dans des fours avec un température de chauffe de 1 800°c, les Saphir sont placé dans des creuset où l'on ajoute un élément chimique le Béryllium (Be) qui va améliorer la couleur par une intensité qui par ailleurs n'existe pas dans la nature, là encore l'expert sera en mesure de détecter le traitement.
Ce traitement n'est pas autorisé par les négociants sérieux, la formule chimique du Saphir étant modifiée artificiellement.
Revue de Gemmologie N° 163 - Mars 2008
Vincent Pardieu Gemmologue (GGA, GG) Laboratoire de Gemmologie Gübelin, Lucerne, Suisse.
Dr. Leo Klemm Laboratoire de Gemmologie Gübelin, Lucerne, Suisse.
En 1995, un “chauffeur de pierres” thaïlandais découvrait que l’utilisation de chrysobéryls lors du chauffage des saphirs permettait d’améliorer les résultats de ce traitement thermique dans le cas des saphirs jaunes. Cela amena à la découverte des possibilités qu’offrait l’élément béryllium pour modifier la couleur de différents types de saphirs. Les premiers
saphirs affectés par le traitement dit “au béryllium” furent les jaunes. Mais après la découverte du placer d’Ilakaka (Madagascar) en 1999, le béryllium, issu initialement de chrysobéryls réduits en poudre, fut utilisé pour produire des pierres aux couleurs rappelant les saphirs dits “padparadscha”, à la délicate couleur rose orange, à partir de saphirs roses en provenance de ce placer (Pardieu & al, 2006). A cette époque, la présence de béryllium n’ayant pas été
rapportée dans la littérature gemmologique pour les saphirs non traités, sa présence dans une pierre était considérée comme une preuve de traitement au béryllium. (Fritsch & al, 2003 ; Emmett & al, 2003 ; Notari & al, 2003 ; Schmetzer & al, 2004 ; McClure, 2005 ; Pardieu & al, 2006)
La présence de béryllium fut rapportée pour la première fois en 2004 dans le cas d’un saphir trapiche non traité en provenance du gisement de type basaltique de Houay Xai au Laos (Wathanakul & al, 2004, 2007). Cela surprit la communauté gemmologique.
A la fin de l’année 2005, du béryllium fut détecté dans plusieurs saphirs bleus chauffés, en utilisant la méthode LIBS (Laser-Induced Breakdown Spectroscopy) (Peretti, 2005) Cette technique, relativement récente, est actuellement couramment utilisée par plusieurs laboratoires de gemmologie pour détecter le béryl-lium dans les saphirs du fait de son faible coût comparé à la technique d’ablation laser ICP-MS (Inductively Coupled Plasma MassSpectrometry). (Krzemnicki, 2005, Guillong & al, 2001). Cette première pour les saphirs bleus n’était pas vraiment surprenante, car le potentiel du béryllium pour le traitement des saphirs bleus avait été rapporté dans la littérature (Emmett & al, 2003). Legrand nombre de pierres affectées indiquait qu’un nouveau type de traitement, impliquant aussi des températures de chauffage élevées et une longue durée de traitement, avait dépassé le stade expérimental (Pardieu, 2006).En mars 2006, une étude en ablation laser ICP-MS eut lieu sur 56 de ces saphirs bleus chauffés avec cette nouvelle technique. Ces pierres de type métamorphique, originaires d’Ilakaka à Madagascar ont été étudiées à Carlsbad (Etats-Unis) et à Pau (France). Sans surprise, du béryllium fut détecté dans toutes les pierres étudiées avec des concentrations variables entre 1 et 20ppm (Claverie & al, 2006)
La surprise principale fut, durant l’été 2006, de découvrir que des saphirs bleus, non traités cette fois, originaires eux aussi d’Ilakaka contenaient aussi du béryllium.
En décembre 2006, une étude à Pau montra dans 12 des 28 pierres d’un lot, prélevé directement à la mine par l’auteur et Richard W. Hughes en octobre 2005 (Hughes, 2005), des concentrations en béryllium supérieures à 1ppm et pouvant monter localement jusqu'à 20 ppm. (Claverie & al,2007). Ces observations apportèrent un éclairage nouveau au cas des pierres apparemment non chauffées testées positives au béryllium en 2006.D’autres analyses chimiques conduites sur ces échantillons à Bangkok, à Berne et à Lucerne confirmèrent la présence de béryllium dans ces saphirs bleus non chauffés (Scarratt, pers. com.,2007 ; Krzemnicki, pers. com., 2008). Le béryllium contenu dans les saphirs naturels semble être lié à des nuages ou des inclusions en forme de “queues de comètes” dont la nature exacte est encore l’objet d’études. Nos études montrèrent également que ces nuages contenaient aussi des concentrations importantes de niobium, étain, tungstène et tantale. Cette observation est intéressante, car ces éléments pourraient être liés.
La possible corrélation entre le béryllium et ces autres éléments dans les saphirs bleus pourrait, si cela était confirmé, être utile afin de donner un moyen de distinguer les saphirs bleus contenant du béryllium naturellement de ceux qui ont été traités au béryllium. Cela pourrait aussi éventuellement donner de nouveaux outils pour la détermination de l’origine géographique des saphirs. Deux aspects qui affectent de manière importante la valeur marchande des Saphir bleus.
Les étapes suivantes, sur lesquelles des recherches sont toujours en cours, sont l’étude des effets du traitement thermique sur ces saphirs contenant naturellement du béryllium et l’étude de ces nuages et ces structures en forme de «queues de comètes» dans les saphirs bleus en provenance d’autres gisements de type métamorphique ou basaltique (McClure & al : 2007; Scarratt & Emmett,pers. com., 2007).
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Les auteurs remercient les différentes personnes et laboratoires impliqués dans ces projets et principalement : Richard W. Hughesde l’AGTA, Henry Ho de l’AIGS, Dr Pecheyran de l’Université dePau, Ken Scarratt du GIA, Dr. Krzemnicki du SSEF et Dr. Emmett.
Références
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Claverie F., Fernandez B., Pecheyran C., Pardieu V., Donard O.F.X. Application ofa high repetition rate femtosecond laser ablation – ICPMS for gemstones certifi-cation and high resolution in depth analysis, Taormina (Italie), Février 2007,Winter European Plasma Conference.
Emmett J.L., Scarratt K., McLure S., Moses T., Douhit T.R., Hughes R., Novak S.,Shigley J.E., Wang W., Bordelon O., Kane R.E. 2003 Beryllium diffusion of rubyand sapphire. Gems & Gemology, Vol 39, n 2, pp. 84-135.
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Krzemnicki M.S., Hanni H.,Walters R.A.,Chalain J.P., 2005, Une nouvelleméthode pour la détection des corindons traités par diffusion du béryllium :Laser-induced Breakdown Spectroscopy (LIBS). Revue Française de GemmologieAFG , n 152, pp.12-15.
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Pardieu V., Sammuang Kaewen, Anupap Chinudompong, ThawatchaiSomjainuek, Matee Juengsangunsit, 2006, Les alchimistes des temps modernes :A la rencontre des « chauffeurs de pierres thailandais, 2nde partie. Revue Françaisede Gemmologie AFG , n 157, pp.10-19 et Erratum publié dans la Revue Françaisede Gemmologie AFG n 158.
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Peretti A., Günther D. et al. Dec 2005 Beryllium Treatment. Contributions toGemology, N.4, December, pp. 1–65.<http://www.gemresearch.ch/journal/no4/page01.htm>
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RECONNAITRE LES TRAITEMENTS
Par chauffage de pierres, généralement peu incluses. Les inclusions fluides prennent alors un aspect cotonneux ou en « balle de golf" et sont auréolées d'un atoll, d'un halo de givres secs ou de fissures de tension, présentant souvent une anisotropie anormale (croix noires), point. Présence de givres blanchâtres, ou de HALO discoïde centré sur une cavité. Les fines aiguilles de rutile sont fractionnées ou complètement dissoutes et sont remplacées par des petits points alignés ou des croisillons bleus. Ce traitement provoque souvent une fluorescence en vert pâle ou bleu crayeux (UVC et UV L), ou rouge pâle pour les pierres jaunes (UVL). La fluorescence est souvent répartie d'une manière irrégulière. ( G et G. 1996-2, page 87). Le chauffage à température élevée peut induire un effet « œuf de grenouille », cristal de Rutile au centre entouré d'un halo bleu.
Par irradiation. Des pierres incolores pour leur donner une couleur jaune. Ou des pierres roses pour leur conférer une teinte « Padparadscha ».
Par diffusion superficielle sur des pierres transparentes ou étoilées. En immersion, leur coloration est répartie d'une manière inégale et se concentre principalement sur les arêtes de la Pierre. L'astérisme à 6 rayons peut également avoir été induit par diffusion, mais les inclusions en aiguille sont alors confinées à la surface de la pierre et ne sont pas parallèles aux zonages naturels de couleur de la pierre. (cf. Section 101, remarque sur le spinelle).
Par diffusion profonde des pierres roses pour leur donner une teinte orangée imitant le Padparadscha, traitement au béryllium. En immersion, les arêtes de la pierre peuvent paraître plus claires que les facettes, et l'on distingue parfois un cœur plus rosé au centre de la pierre (G et G 2002-1). On note un fort pléochroïsme jaune rose ou rose orangé foncé, ainsi qu'une fluorescence rouge orangée aux UV L, limitée aux seules zones colorées de la pierre, alors que dans les pierres non traitées, la fluorescence se manifeste également dans les zones incolores où faiblement colorées. Le chauffage à température élevée réclamé par ce genre de traitement peut induire un effet « mie de pain », ou « œuf de grenouille », ou une cicatrisation partielle des givres ou fissures. On peut noter également un zonage de couleur courbe pouvant rappeler une synthèse Verneuil. (G et G 2010-1, page 70).
Ce traitement particulier est également utilisé pour accentuer, diminuer la couleur bleue des saphirs. Dans le premier cas, une zone bleu plus intense est parfois visible au cœur de la Pierre. (G et G 2003-4).
Par dépôt superficiel d'un émail de couleur « bleu canard virant au rouge sous filtre Chelsea. Cet émail est surtout apparent sur le pavillon des pierres, sous forme de tâches plus ou moins circulaires, légèrement en relief sur la surface des facettes. Si cet émail n'a pas été éliminé de la table des pierres par repolissage, la mesure des indices de réfraction ne peut se faire au réfractomètre. n≈1.87.
Par teinture. Ces pierres, rubassées ou non, présentent des concentrations de couleurs dans leur fissure (faire un essai à l'acétone). Elles peuvent présenter une fluorescence jaune orangé, UVL.
Par Remplissage de leurs fissures avec des huiles ou des matières vitreuses incolores ou colorées, souvent très riche en plombs. Les fissures sont souvent incomplètement remplies, et l'on note la présence de bulles, effet « flash » très fréquent. En lumière réfléchie, il est possible de faire la différence entre le pouvoir réflecteur du verre par comparaison avec celui du corindon. Les saphirs bleus, dont les fissures ont été remplies de vert bleu coloré par des sels de cobalt, peuvent être mis en évidence par le filtre de Chelsea, qui donnera une teinte rouge à la pierre. À noter que des pierres de synthèse, les Verneuil en particulier, peuvent également être traitées de cette manière. Attention, ces verres à base de plomb sont très fusibles, de faible dureté, et sensibles aux acides, ou certains détergents ménagers.
Attention aux doublets dont le pavillon peut être constitué d'une pierre de synthèse à fort indice de réfraction, mais de faible dureté, par exemple, titanate de strontium (Sr).
TRES IMPORTANT
A propos des Saphir traités et synthétiques, je n'ai pas voulu saturer cette page de photos, toutefois je vous recommande d'aller sur le site du GIA, où vous trouverez des dizaines de pages très intéressantes à propos des traitements et des synthèses. Ces pages sont en anglais, mais aujourd'hui tous les navigateurs vous proposent des traductions généralement très acceptables.
Vous apprendrez beaucoup.
Je vous encourage donc à visiter ces pages qui sont des mines d'informations.
Par exemple, en voici une à propos des saphirs de Madagascar ou vous verrez une très belle application de ce que l'on peut obtenir par chauffage des Saphir.
12 échantillons provenant des différents gisement sont chauffés par étage, et vous verrez l'évolution parfaitement décrite par de brillants gemmologues.
Saphir de Madagascar : expériences de traitement thermique à basse température.
par E. Billie Hughes et Rosey Perkins
https://www.gia.edu/gems-gemology/summer-2019-madagascar-sapphire-heat-treatment-experiments
Voici deux exemples de cette page très intéressante ...
PLUS GROS SAPHIR
LE PLUS RÉCENT
« QUEEN OF ASIA SAPPHIRE »
« Millenium Sapphire »
Le Millennium Sapphire est un saphir bleu découvert en 1995 à Madagascar . La pierre précieuse naturelle bleu foncé pesait 89 850 carats (près de 40 livres ou 17,97 kilogrammes).
Histoire
Le Saphir Millenium a été découvert en 1995 par un mineur du centre de Madagascar. Plutôt que de la couper en morceaux plus petits, Daniel Mckinney, l'un des propriétaires de la pierre précieuse, a cherché à utiliser la pierre entière et à la conserver comme un seul cristal pour rendre hommage à l'humanité.
En 2003, le Guinness World Records a été décerné au Millennium Sapphire comme étant le plus grand saphir gravé du monde, avec 61 500 carats. Aujourd'hui, il est toujours considéré comme le plus grand saphir gravé de qualité gemme au monde.
Le Millennium Sapphire a été certifié sous sa forme brute par l' Institut asiatique des sciences gemmologiques et le Gemological Institute of America . Le laboratoire Gubelin de Suisse a récemment certifié le saphir dans sa forme finie et sculptée à 61 500 carats (près de 28 livres ou 12,3 kilogrammes).
En 2020, l'évaluateur d'art Pascal Butel, MS INALCO, a évalué la juste valeur marchande du Millennium Sapphire entre 100 000 000 USD et 150 000 000 USD.
Conception
L'artiste et créateur de bijoux italien primé Alessio Boschi a été choisi et le projet Millennium Sapphire est né. Alessio Boschi a rigoureusement étudié les sujets du projet et sélectionné 134 représentations d'individus et de jalons importants de l'histoire de l'humanité. Plusieurs sculptures de la pierre reflètent également son origine à Madagascar. Après près de deux ans de fabrication, le Millennium Sapphire fini est un chef-d'œuvre de conception exécuté dans un matériau très précieux et rare, ce qui en fait de loin le saphir sculpté le plus précieux et le plus grand au monde.