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LA SAGA DES SAPHIRS D'AUVERGNE
EN AUVERGNE,
LA RIVIÈRE AUX SAPHIRS
SUSCITE FANTASMES ET TENSIONS
Au pied des volcans, un gisement de pierres précieuses, présenté comme l’un des plus importants d’Europe, est au cœur d’une bataille judiciaire pour en déterminer les heureux propriétaires.
Photo, les 2 saphirs du MNHM Paris
« Un rêve devenu cauchemar ! »
Dans un village auvergnat aux environs d’Issoire dont le nom reste secret pas pour préserver la tranquillité des habitants, la rivière aux Saphirs est un véritable cauchemar pour le village.
Des Saphir, en importante quantité, ont été redécouverts il y a une dizaine d’années en Auvergne dans la région d’Issoire. Leur présence et due au caractère volcanique de cette région. Lors de la découverte ? l’emplacement de cette zone, une petite rivière, fut tenu secret, secret de polichinelle quand même, car dans le monde de la minéralogie on en parlait discrètement.
Un riverain, agriculteur, propriétaire d’une portion de berge a exploité le gisement sur ses terres avec les conseils d’un spécialiste.
C’est alors que les propriétaires de la rive d’en face, arguant que la collecte avait été étendue à leur propre rive, ont porté l’affaire devant la justice. Ce qui leur avait mis la puce à l’oreille c’est un reportage télévisé où ils avaient reconnu leur propriété où avait lieu une partie des recherches de saphir.
Me Patrick Roesch, avocat des plaignants, explique : « L’affaire a débuté il y a environ un an quand mes clients ont commencé à s’interroger en constatant qu’un chemin qui longeait leur propriété était très fréquenté … Certains se vantaient même d’avoir trouvé les plus belles et grosses pierres précieuses, en l’occurrence des Saphir, sur la partie du lit de la rivière appartenant à mes clients … la rivière n’étant pas domaniale, le lit du cours d’eau appartient aux propriétaires des deux rives. Si les deux rives appartiennent à des propriétaires différents, chacun d’eux a la propriété de la moitié du lit selon une ligne tracée au milieu du cours d’eau ».
L’avocate défendante, quant à elle, déclare que le gisement d’où proviennent les Saphir était situé sur la propriété de son client.
Le mardi 21 novembre 2023 lors de l’audience, Me Roesch a demandé une expertise afin de déterminer la valeur des prélèvements et la part de ses clients. Il a aussi demandé un million d’euros en provision se basant selon lui au prix du Saphir qu’il évalue à 1 500€ le carat, « Il semblerait que ces pierres s’arrachent chez les plus grands joailliers de la place Vendôme parce qu’elles sont magnifiques », Me Roesch demande aussi la cessation de toutes recherches avec une astreinte de 10 000 € par infraction.
La défense a déclaré qu’en 2023, il n’y avait pas eu de recherche, car le ruisseau était à sec.
L’avocat des plaignants s’est basé sur un prix qui n’a arien à voir avec la qualité des Saphir auvergnats.
Mon ami Yves Guazzini lapidaire et gemmologue auvergnat estime que ces Saphir sont « surcotés » et leur prix réel ne devrait pas excéder les 300 à 400 euros le carat. « Les Saphir les plus recherchés par les bijoutiers doivent avoir une couleur très bleue comme ceux du Sri Lanka ou de Birmanie. Les Saphir d’Auvergne sont plutôt bleu-vert comme on en trouve plus couramment par exemple à Madagascar ou en Thaïlande. »
Le 27 décembre 2023, la justice a ordonné l’arrêt de la prospection de Saphir sur la berge appartenant aux plaignants, sous peine d’une astreinte de 500 euros par infraction. Une expertise a été ordonnée pour évaluer « le nombre de pierres précieuses susceptibles d’avoir été prélevées sur la propriété des demandeurs depuis janvier 2017 », afin d’évaluer s’ils ont subi un préjudice.
Connus depuis l’antiquité, des géologues ont redécouvert ce qui reposait depuis longtemps dans une petite rivière à la suite des découvertes de plusieurs prospecteurs amateurs. Le « Laboratoire Magmas et Volcans » a fait des analyses qui ont permis des comparaisons avec d’autres gisements connus du Massif central.
Il s’agit de corindons, des Saphir, un oxyde d’aluminium, Al2O3, contenant des impuretés (oxydes) en traces qui leur donnent leur couleur, titane (Ti), et fer (Fe), pour le bleu, vanadium (Va), pour le violet, chrome (Cr), pour le rose, fer (Fe) pour le jaune et le vert .
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Le contexte géologique est varié :
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Les roches pauvres en silice, telles que les néphéline-syénites,
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les roches ignées alcalines sous-saturées,
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les auréoles de contact dans les schistes alumineux altérés,
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les xénolithes alumineux dans les roches plutoniques et hypabyssales à haute température, c’est le cas des Saphir d’auvergne,
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les gisements de bauxite métamorphisés,
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et comme matériau détritique dans les sédiments.
Les gisements de saphirs alluvionnaires en Auvergne, sont exploités à la batée. La plupart des spécimens sont petits, sombres et tirent sur le vert, quelques rares exemplaires peuvent êtres centimétriques et parfois avoir une jolie teinte bleue. Leur exploitation est peu importante et ils sont peu nombreux sur le marché.
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